Ces jours-ci, j'avais encore plus envie de bouger que d'habitude. Aussi hier suis-je reparti sur les routes direction la RN 86, au sud de Vienne. Principalement pour faire découvrir Chavanay à mon compagnon de virée. Mais la première étape fut un peu plus au sud, à Lupé (42), traversé mais jamais visité.
Le site fut d’abord occupé par une villa gallo-romaine (villam lupoicam). Lupé apparaît dans l’histoire à travers quelques dates. À l’époque mérovingienne, en 665, un des premiers seigneurs de Lupé, Valdebert, assiste son parent, saint Ennemond, archevêque de Lyon, dans ses derniers moments.
On retrouve mention en 1066 d’un seigneur de Lupé, Guigo Falasterius, dans le cartulaire du monastère de Saint-Sauveur-en-Rue. Cette noble famille Falasterius (nom francisé en Falatier) fait construire le castrum à la fin du XIIe siècle et le conserve pendant plus de cinq cents ans en le transmettant toujours par les femmes. La dernière descendante des Falatier, Louise, épouse un seigneur voisin, Gastonnet de Gaste qui, chambellan de Charles Ier de Bourbon, comte de Forez, en obtient les droits de moyenne et haute justice pour sa seigneurie de Lupé. Leur fils fut chambellan du roi Louis XI et leur petit-fils, chambellan du roi Charles VIII.
Le personnage le plus marquant de cette famille fut Marguerite de Gaste de Lupé, d’une rare beauté, qui inspira Honoré d'Urfé pour son roman L'Astrée. Son frère Anne d'Urfé, poète, très amoureux de la dame lui dédia de nombreux vers. Mais c'est Jean d'Apchon, baron de Montrond, qu’elle épousa en 1570. Restée veuve, elle se remarie en 1580 avec Aymard de Grolée-Mouillon, baron de Bressieu en Dauphiné. De leur union va naître Catherine qui transmet en 1598 la terre de Lupé à son mari Rostaing de la Baume, comte de Suze. Commence alors pour Lupé une période de fastes et de splendeur. Les différentes alliances par mariage ont fait des descendants des Falatier, des personnages riches et titrés. Ils vivent entre leurs cinq châteaux : Lupé en Forez ; Rochefort en Forez ; Bressieu en Dauphiné ; Montrond en Forez ; et Suze la Rousse, en Provence. Cette période de prospérité dure pendant tout le XVIIe siècle.
Le château de Lupé :
Situé à la sortie amont des gorges de Malleval de la rivière Batalon, non loin du Rhône, le château contrôlait et défendait l’accès au plateau qui dessert le mont Pilat. Tel qu’il se présente aujourd’hui, il a la forme d’un polygone irrégulier, ressemblant à un D majuscule qui semble suivre le socle rocheux sur lequel il est construit et s’articule autour d’une intéressante cour intérieure.
Au début du XVIIIe, la famille est pratiquement ruinée et, après avoir vendu la baronnie de Bressieu en 1720, ils se séparent de Lupé en 1734. Le château sort alors définitivement de la famille des grands seigneurs de Lupé et sera revendu cinq fois. Monument historique.
Mes photos (ce village pourrait être magnifique s'il était restauré ! Peut-être souffre-t-il de sa trop grande proximité avec Malleval, beaucoup plus connu !)
| Eglise Ste Blandine |
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