Je suis en train de lire La Leçon d'allemand de Siegfried Lenz (1926-2014) dont je parlerai quand je l'aurai terminé. Dans ce roman apparaît entre autres un peintre à qui le régime nazi interdit de peindre. Le personnage, nommé Max Ludwig Nansen dans le roman, m'intriguait : trop réaliste pour ne pas être réel.
En faisant des recherches, j'ai découvert qu'il s'agissait en fait de Hans Emil Hansen, autrement dit Emil Nolde (1867-1956), peintre expressionniste et aquarelliste allemand dont je montre ici l'autoportrait.
Ce peintre, en 1935, adhère idéologiquement au parti nazi et est fort apprécié de Goebbels. Mais très vite son art est critiqué par Alfred Rosenberg qui fait la pluie et le beau temps en matière d'art auprès d'Hitler. En 1941, on lui enjoint de cesser de peindre. Devant son refus, nombre de ses œuvres sont confisquées et certaine détruites par les nazis au prétexte qu'elles sont liées à "l'Art dégénéré".
Retiré à Seebüll, Nolde peint alors de très nombreuses aquarelles qu'il appelle, par ironie, ses "tableaux non peints". On retrouve un écho très précis de ses tableaux non peints dans le roman de Lenz. Réhabilité après guerre comme artiste, il reprend la peinture à l'huile et les grands formats pour lesquels ces aquarelles serviront de modèles.
De lui, Paul Klee disait : "Nolde est bien plus que lié au sol (celui du Schleswig-Holstein), il est aussi un démon de ces régions. Où que l'on se trouve se manifeste en permanence ce parent choisi, ce cousin des profondeurs".
C'est par hasard que j'ai trouvé la trace de Nansen, alias Hansen alias Nolde, un peintre que je ne connais pas : en voyant son autoportrait, j'ai "reconnu" le chapeau dont il est question dans le roman. Il en faut peu parfois....
2 commentaires:
Je viens de jeter un œil aux œuvres de ce peintre et j'aime beaucoup !
Cornus : c'est un pur hasard que je l'aie découvert. Le roman est très bien aussi.
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