Un carton de photographies rempli de mes mimines hier: souvenirs de moments heureux, naissances, mariages, communions, voyages, datant de chaque décennie jusqu'à nous, beaucoup en noir et blanc, avec le bord dentelé, certaines en couleurs que l'orange du temps est venu peu à peu affadir. Des sourires, des costumes du dimanche, des robes d'été, un chien qui gambade, un arbre en fleurs à l'ombre duquel on prend l'apéritif...
En les empilant pour les sauver, j'en regardais quelques-unes et j'ai eu cette impression que tout cela était plus triste que les cimetières où la plupart de ceux qui fixaient l'objectif sont enterrés aujourd'hui. Comment se fait-il que je n'aime pas les photographies de famille ? Chaque fois que j'essaie de me forcer et d'en prendre pour les "grandes occasions", elles sont ratées, ou floues ou mal cadrées. Le premier appareil que j'avais acheté, c'était dans l'idée de faire des portraits en noir et blanc. Je n'en ai jamais pris aucun.
Lorsque, seul à Lyon, je louais une petite chambre anonyme dans une cité universitaire, j'avais accroché à l'un des murs tout ce que j'avais pu emporter de chez mes parents, y compris des clichés d'aïeux que je n'avais jamais connus. Une femme de ménage, en les décollant et en les jetant sur mon lit, m'avait fait comprendre qu'en cité universitaire, à l'époque, on ne devait pas sortir de l'anonymat. Profondément ulcéré à l'époque, je lui donne raison aujourd'hui: il y a bien longtemps que toutes ces têtes un peu figées dans un sourire de circonstance ont été englouties dans un des tiroirs de ma commode. Il n'y a plus aucune photos visibles chez moi, à l'exception de quelques actrices de cinéma italiennes magnétisées sur la porte de mon réfrigérateur.
Les gens m'intéressent, me troublent, me séduisent parce qu'ils sont vivants. Les morts, je n'ai pas besoin de les avoir sous les yeux à chacun de mes mouvements. Je me les reconstruis, à l'intérieur, même si, souvent, la photo finit par être "arrangée".
mardi 30 avril 2013
lundi 29 avril 2013
En caisses
Ce soir, je rentre fourbu. Une nouvelle journée à vider la maison de la tante de Frédéric. Pas de fatigue physique aujourd'hui, c'est autre chose. Nous avons vidé des papiers, entassés depuis des années, parfois triés, parfois en vrac, en faisant attention à ne rien jeter d'important. Ensuite, les deux grands sacs poubelle de 130 litres, pleins à craquer, il faudra les brûler dans le jardin un jour où il fera meilleur.
Je me suis retrouvé quelques années en arrière, quand j'ai dû mettre le nez dans toutes les paperasses qu'avait accumulées Pierre, bien souvent sans raison. Depuis ce jour, je me suis promis que ceux qui viendraient après ma mort n'auraient pas ce boulot ingrat à faire.
Et puis, j'ai pensé à mes livres, sans doute la seule chose que je regretterai (si je suis en "état" de regretter quelque chose!). Que vont-ils devenir ? Je sais que mon neveu a toujours fui devant le plus petit roman qui, par hasard, lui tombait entre les mains. Quant à ma nièce, elle m'est pour ainsi dire trop étrangère pour que je sache quoi que ce soit de ses goûts. Ma sœur lit beaucoup mais que conservera-t-elle si elle me survit ? Je doute que tous les volumes d'auteurs antiques, par exemple, la passionnent.
J'ai eu un moment de grande tristesse en voyant, tout à coup, devant mes yeux, des mains inconnues les prendre en brassées dans mes bibliothèques et les entasser dans des caisses destinées à des brocanteurs ou, plus vraisemblablement, à des œuvres de charité. S'ils peuvent donner du plaisir à d'autres, je n'ai rien contre, bien au contraire. Ce que je n'aime pas penser, c'est que tous seront considérés comme des objets encombrants dont il sera urgent de se débarrasser. Alors que chacun a une histoire, depuis son achat jusqu'à sa lecture, depuis son classement sur les rayons jusqu'au moment où je l'en ressors pour le feuilleter, relire une page marquée, revoir une couverture qui m'avait plu au point de me souvenir presque toujours du lieu et du moment où je m'étais procuré l'ouvrage.
Ce qui me console, c'est qu'une grande part de ce que je suis, je le tiens d'eux, qu'ils m'ont formé (ou déformé) tout aussi sûrement que les événements de la vie quotidienne et que ça, personne ne pourra le mettre en caisses. Peut-être mon cercueil en sera-t-il seulement un peu plus lourd, et encore...
Je me suis retrouvé quelques années en arrière, quand j'ai dû mettre le nez dans toutes les paperasses qu'avait accumulées Pierre, bien souvent sans raison. Depuis ce jour, je me suis promis que ceux qui viendraient après ma mort n'auraient pas ce boulot ingrat à faire.
Et puis, j'ai pensé à mes livres, sans doute la seule chose que je regretterai (si je suis en "état" de regretter quelque chose!). Que vont-ils devenir ? Je sais que mon neveu a toujours fui devant le plus petit roman qui, par hasard, lui tombait entre les mains. Quant à ma nièce, elle m'est pour ainsi dire trop étrangère pour que je sache quoi que ce soit de ses goûts. Ma sœur lit beaucoup mais que conservera-t-elle si elle me survit ? Je doute que tous les volumes d'auteurs antiques, par exemple, la passionnent.
J'ai eu un moment de grande tristesse en voyant, tout à coup, devant mes yeux, des mains inconnues les prendre en brassées dans mes bibliothèques et les entasser dans des caisses destinées à des brocanteurs ou, plus vraisemblablement, à des œuvres de charité. S'ils peuvent donner du plaisir à d'autres, je n'ai rien contre, bien au contraire. Ce que je n'aime pas penser, c'est que tous seront considérés comme des objets encombrants dont il sera urgent de se débarrasser. Alors que chacun a une histoire, depuis son achat jusqu'à sa lecture, depuis son classement sur les rayons jusqu'au moment où je l'en ressors pour le feuilleter, relire une page marquée, revoir une couverture qui m'avait plu au point de me souvenir presque toujours du lieu et du moment où je m'étais procuré l'ouvrage.
Ce qui me console, c'est qu'une grande part de ce que je suis, je le tiens d'eux, qu'ils m'ont formé (ou déformé) tout aussi sûrement que les événements de la vie quotidienne et que ça, personne ne pourra le mettre en caisses. Peut-être mon cercueil en sera-t-il seulement un peu plus lourd, et encore...
dimanche 28 avril 2013
La bien bonne du dimanche
Encore une du Marquis, celui qui sait tout et qui en boit encore davantage:
"Jésus était arachnéen! C'est la langue qu'il parlait et qui a disparu aujourd'hui!"
"Jésus était arachnéen! C'est la langue qu'il parlait et qui a disparu aujourd'hui!"
vendredi 26 avril 2013
Le poste à galène
Je rencontre souvent, dans l'immense parking souterrain où je gare ma voiture, un homme d'une petite cinquantaine d'années en train de bricoler devant son box ouvert. Il répare des vélos anciens dont il semble faire une collection. Il ne pouvait pas ne pas arriver qu'au delà du simple bonjour de politesse, nous n'engagions un jour une discussion plus fournie.
C'est un passionné de cyclisme, prêt à passer des heures pour récurer une pièce encrassée ou redresser un mécanisme abîmé. Mais, l'autre jour, ce qui a retenu davantage mon attention, ce n'est pas ce qu'il me disait (je ne connais rien aux vélos) mais ce que je voyais sur une étagère de son box: un vieux poste radio en bois, carré, massif, un modèle des années quarantaine sans doute, à galène. Lorsqu'il était enfant, me dit cet homme, il écoutait la radio sur ce poste, dans la maison familiale en l'île de Jersey.
La voisine de ma grand-mère, prénommée Victoire, en possédait également un lorsque j'étais élevé par mon aïeule , et je me souviens encore de la fascination qu'il exerçait sur moi chaque fois que j'avais la chance d'apparaître à un moment où il fonctionnait. Il m'arrivait même de demander à Victoire de l'allumer, non que je m'intéresse à cet âge-là aux informations ni à la musique qu'il diffusait mais parce que son gros œil bleu m'attirait comme s'il était doté d'un pouvoir magique. Je le fixais attentivement pendant de longues minutes, essayant d'entrer dans cette pupille énorme, de voir ce qu'il y avait derrière, quel monstre bleuté qui ne me faisait pas peur, bien au contraire. Parfois, j'avais l'impression d'y parvenir et me retrouver emporté dans l’œil d'un cyclone comme la Dorothée du Magicien d'Oz.
Quand l'instrument était muet et froid, je m'installais tout de même devant et lisais soigneusement les noms des villes inscrits sur la plaque de verre qui barrait l'écran: je ne savais pas où se situaient ces stations mais leurs noms me faisaient rêver. L'un d'entre eux, en particulier, était mon préféré: Sottens. Pourquoi celui-ci ? Parce qu'il avait une sonorité qui me plaisait, à la fois douce, mystérieuse et aux multiples possibilités de prononciation. Je sais aujourd'hui que Sottens est un ville du canton de Vaud, en Suisse. Mais lorsque je l'ai revu, l'autre soir, j'ai encore éprouvé cette même sensation de bien-être et de sérénité.
(C'est ton dernier billet, Plume, qui m'a remémoré ce souvenir. Merci à toi!)
C'est un passionné de cyclisme, prêt à passer des heures pour récurer une pièce encrassée ou redresser un mécanisme abîmé. Mais, l'autre jour, ce qui a retenu davantage mon attention, ce n'est pas ce qu'il me disait (je ne connais rien aux vélos) mais ce que je voyais sur une étagère de son box: un vieux poste radio en bois, carré, massif, un modèle des années quarantaine sans doute, à galène. Lorsqu'il était enfant, me dit cet homme, il écoutait la radio sur ce poste, dans la maison familiale en l'île de Jersey.
La voisine de ma grand-mère, prénommée Victoire, en possédait également un lorsque j'étais élevé par mon aïeule , et je me souviens encore de la fascination qu'il exerçait sur moi chaque fois que j'avais la chance d'apparaître à un moment où il fonctionnait. Il m'arrivait même de demander à Victoire de l'allumer, non que je m'intéresse à cet âge-là aux informations ni à la musique qu'il diffusait mais parce que son gros œil bleu m'attirait comme s'il était doté d'un pouvoir magique. Je le fixais attentivement pendant de longues minutes, essayant d'entrer dans cette pupille énorme, de voir ce qu'il y avait derrière, quel monstre bleuté qui ne me faisait pas peur, bien au contraire. Parfois, j'avais l'impression d'y parvenir et me retrouver emporté dans l’œil d'un cyclone comme la Dorothée du Magicien d'Oz.
Quand l'instrument était muet et froid, je m'installais tout de même devant et lisais soigneusement les noms des villes inscrits sur la plaque de verre qui barrait l'écran: je ne savais pas où se situaient ces stations mais leurs noms me faisaient rêver. L'un d'entre eux, en particulier, était mon préféré: Sottens. Pourquoi celui-ci ? Parce qu'il avait une sonorité qui me plaisait, à la fois douce, mystérieuse et aux multiples possibilités de prononciation. Je sais aujourd'hui que Sottens est un ville du canton de Vaud, en Suisse. Mais lorsque je l'ai revu, l'autre soir, j'ai encore éprouvé cette même sensation de bien-être et de sérénité.
(C'est ton dernier billet, Plume, qui m'a remémoré ce souvenir. Merci à toi!)
jeudi 25 avril 2013
De la nostalgie, M'sieurs-Dames (1)
Allez, une nouvelle série! Des tubes des années lointaines où j'étais (plus) jeune, des musiques, des voix qui chantaient dans la radio ou sur les vinyles de l'époque, pas forcément des chefs-d’œuvre, pas forcément des textes profonds. Juste des choses que j'ai aimées.
The Mamas § the Papas: California Dreamin' (1965)
The Mamas § the Papas: California Dreamin' (1965)
Momentini
- Marie-Claire vient de m'appeler. Aujourd'hui, c'est la Saint-Marc. Délicate attention. Souvenir. Il y a tout juste un an, nous dînions ensemble à La Tassée. Pourquoi pas, chaque année, fêter ce jour, comme une revanche ironique sur les espérances déçues? Après tout, nous le valons bien!
- Le dernier roman de John Irving vient de sortir en France. Combien de temps avant le poche ? J'attendrai.
- Monsieur de La Palice n'est pas mort! Dialogue à la récupération de ma voiture au garage, lundi :
- Qu'est-ce que vous avez fait?
- On l'a réparée!
- Toujours sidéré par la nuance de vert de la Loire du sud, dans la région de Saint-Étienne: un vert acide que je n'ai jamais vu ailleurs, acide comme le jaune des fleurs de colza (enfin, je me comprends). Je l'ai sans doute déjà dit, mais je le dis encore. Il faudrait que Gilles aille y faire un tour, pour ses tableaux.
- A tous les hommes qui ont un problème avec leur prostate: mettez-vous au soleil! Le manque de vitamine D favoriserait le développement de ce cancer.
- Deux mots entendus aujourd'hui à la radio, et qui me font rêver: échauguette et escarbille.
- Le dernier roman de John Irving vient de sortir en France. Combien de temps avant le poche ? J'attendrai.
- Monsieur de La Palice n'est pas mort! Dialogue à la récupération de ma voiture au garage, lundi :
- Qu'est-ce que vous avez fait?
- On l'a réparée!
- Toujours sidéré par la nuance de vert de la Loire du sud, dans la région de Saint-Étienne: un vert acide que je n'ai jamais vu ailleurs, acide comme le jaune des fleurs de colza (enfin, je me comprends). Je l'ai sans doute déjà dit, mais je le dis encore. Il faudrait que Gilles aille y faire un tour, pour ses tableaux.
- A tous les hommes qui ont un problème avec leur prostate: mettez-vous au soleil! Le manque de vitamine D favoriserait le développement de ce cancer.
- Deux mots entendus aujourd'hui à la radio, et qui me font rêver: échauguette et escarbille.
4
commentaires
Libellés :
bobo,
Echange,
Humour,
Littérature,
Mots,
Peinture
Des humains
Encore un! Cet après-midi, le temps était splendide sur l'autoroute. Comment imaginer que l'on se rend à un enterrement? J'ai trouvé sans trop de difficultés cette petite église de la vallée du Gier, au pied des contreforts du Pilat, là où la nature est si belle. Une église sans prétention au milieu de maisons sans prétention. Il y avait foule autour du cercueil pour rendre un dernier hommage à la cousine de ma mère: des gens marqués, comme le sol qu'ils piétinent, par des années, des décennies, des siècles, de travail très dur, dans les mines ou les aciéries, des visages creusés de vieux avant l'âge et dont même les enfants portent les stigmates. Des "gueules" émouvantes d'ouvriers, croyants encore, croyants toujours malgré une vie de souffrance. Des gens chantants, des gens souriants, des humains. Rien que pour cela, je n'ai pas regretté d'avoir fait le déplacement.
mercredi 24 avril 2013
Le croissant
Le Christ savait, le soir de la Cène, que c'était son dernier repas. Mais nous, pauvres mortels, comment le saurions-nous ? Émotion devant les restes abandonnés avant l'hospitalisation. Elle, ce fut un croissant. Curieusement, elle n'en avait mangé que les deux pointes, là où la pâte est la plus ferme. Le reste traînait encore sur la table de nuit lorsque nous sommes entrés après sa mort, encore emballé dans le fin papier qu'avait donné la boulangerie. Les souris n'avaient pas eu le temps de l'attaquer. Il avait séché, son dernier plaisir, son dernier luxe.
Dans la salle de bains, des produits de maquillage, un savon Roger§Gallet, tout arrondi dans l'égouttoir, une brosse à dents et du dentifrice. Et puis le lit, défait, de la dernière nuit, dans la chambre dont la fenêtre donne sur le jardin où le muguet est déjà en fleurs.
Des vestiges d'une vie interrompue un matin, quand il faut partir vite et que l'on ne sait pas encore que l'on ne reviendra pas. Pauvre Paulette.
Dans la salle de bains, des produits de maquillage, un savon Roger§Gallet, tout arrondi dans l'égouttoir, une brosse à dents et du dentifrice. Et puis le lit, défait, de la dernière nuit, dans la chambre dont la fenêtre donne sur le jardin où le muguet est déjà en fleurs.
Des vestiges d'une vie interrompue un matin, quand il faut partir vite et que l'on ne sait pas encore que l'on ne reviendra pas. Pauvre Paulette.
mardi 23 avril 2013
Des fleurs (11): le lilas
Voilà bien la fleur, avec la rose, qui a été la plus chantée à toutes les époques. Depuis Vive la rose et le lilas, ou Mon Âne (et ses souliers lilas), jusqu'à Henri Porte des Lilas (Ph. Timsit), il y a eu Gainsbourg, Brassens, Barbara, Berthe Sylva, Jane Chacun, Auffray, Ferrat, Nicole Cordier, Duteil, Lama, Lenorman, Jonasz, et j'en passe...
Souvent l'on parle dans ces chansons de ses couleurs et surtout de son odeur. Bien sûr, le lilas sent bon, très bon même, mais je lui trouve aussi beaucoup de défauts, les principaux étant qu'il tient peu longtemps en bouquet coupé, qu'il regorge souvent de petites bestioles qui en profitent pour s'introduire chez vous (les fourmis, par exemple, ou les escargots) et que, lorsqu'il est fané, il se décompose en centaines de petites cochonneries qui s'incrustent partout. Alors, là où je l'aime, c'est sur l'arbre, lorsque je passe et qu'il me surprend, dans le jardin d'une petite maison, par le parfum qu'il dégage dans la rue.
Celui que je préfère? Le lilas blanc, sans doute à cause de la chanson de Berthe Sylva, entendue très tôt chez mes parents.
lundi 22 avril 2013
Momentini (enfin, si l'on veut!)
Il y a des jours qui ressemblent à des montagnes russes: un coup ça monte, un coup ça descend. Et quand on a fini de monter, on redescend, et quand on a fini de redescendre, on remonte. Par exemple aujourd'hui:
- J'ai crevé en allant à la déchèterie samedi. Ce matin, coup de fil au garage: on me propose mercredi. Je râle un petit coup: on me propose aujourd'hui. Voiture à récupérer pas avant 15h. Je finis par accepter: comment faire autrement ? Sur place, on me dit qu'elle sera prête à midi. Ravi. A peine arrivé chez moi, téléphone: non, ce sera 15h. Grand coup de gueule cette fois-ci: rien n'y fait. A midi à peine, texto: la voiture est prête.
- Direction les Sans-Abri avec Jean-Claude: d'avoir à faire plusieurs trajets me fatiguait d'avance. Finalement, tout rentre dans ma voiture. Un seul voyage. Et ils ont pris tous les vêtements qu'on leur a apportés. Pour les meubles, par hasard, je site Vaise. Non, le dépôt a changé d'emplacement. Mais la marche à suivre, elle, est la même.
- J'apprends le cancer du sein d'une aide-soignante de ma mère, une femme que j'aime beaucoup. Elle sera absente au moins pendant six mois. Une de ses amies que j'interroge me dit qu'elle supporte bien la chimio. Je ne dis pas que c'est en général comme ça pour la première. Mais de plus, elle a bon moral malgré la chute annoncée de ses cheveux. Au moment où je m'en réjouis, l'amie me dit qu'elle-même ne va pas bien et qu'elle a donné sa démission pour dans un petit mois. Perte des deux des femmes les plus expérimentées du service et les plus agréables.
- Une cousine lointaine (mais proche par l'affection) n'avait pas répondu au coup de téléphone que je lui avais passé lors du décès de ma tante. Je la croyais en voyage, elle qui aimait beaucoup ça. J'apprends qu'elle vient de décéder, hier, d'un cancer du vagin. Son demi-frère, que je connais peu, a réussi à obtenir mon numéro. Longue discussion avec lui ce soir. Un autre enterrement à prévoir dans la semaine.
- Mon frère a été hospitalisé d'urgence: des bulles d'air qui se baladent dans son corps. Douleurs abominables. Dernier coup de fil à ma belle-sœur: apparemment moins grave que prévu (mais qu'est-ce qui est moins grave dans son état ?): l'infirmière qui, à l'aide d'une seringue, lui remplit sa pompe à morphine aurait perforé légèrement une paroi.
- Au dernier examen des PSA, mon taux a légèrement baissé. J'attends d'entendre ce qu'en dira mon urologue demain.
- Je me suis enfin penché sur mon dossier retraite du régime général: apparemment pas trop difficile à remplir. On prend les bonnes nouvelles où l'on peut.
En bref, pas trop eu le temps de me reposer encore pendant ces vacances. J'ai refusé préventivement une invitation lancée par Émile à passer quelques jours chez lui.
- J'ai crevé en allant à la déchèterie samedi. Ce matin, coup de fil au garage: on me propose mercredi. Je râle un petit coup: on me propose aujourd'hui. Voiture à récupérer pas avant 15h. Je finis par accepter: comment faire autrement ? Sur place, on me dit qu'elle sera prête à midi. Ravi. A peine arrivé chez moi, téléphone: non, ce sera 15h. Grand coup de gueule cette fois-ci: rien n'y fait. A midi à peine, texto: la voiture est prête.
- Direction les Sans-Abri avec Jean-Claude: d'avoir à faire plusieurs trajets me fatiguait d'avance. Finalement, tout rentre dans ma voiture. Un seul voyage. Et ils ont pris tous les vêtements qu'on leur a apportés. Pour les meubles, par hasard, je site Vaise. Non, le dépôt a changé d'emplacement. Mais la marche à suivre, elle, est la même.
- J'apprends le cancer du sein d'une aide-soignante de ma mère, une femme que j'aime beaucoup. Elle sera absente au moins pendant six mois. Une de ses amies que j'interroge me dit qu'elle supporte bien la chimio. Je ne dis pas que c'est en général comme ça pour la première. Mais de plus, elle a bon moral malgré la chute annoncée de ses cheveux. Au moment où je m'en réjouis, l'amie me dit qu'elle-même ne va pas bien et qu'elle a donné sa démission pour dans un petit mois. Perte des deux des femmes les plus expérimentées du service et les plus agréables.
- Une cousine lointaine (mais proche par l'affection) n'avait pas répondu au coup de téléphone que je lui avais passé lors du décès de ma tante. Je la croyais en voyage, elle qui aimait beaucoup ça. J'apprends qu'elle vient de décéder, hier, d'un cancer du vagin. Son demi-frère, que je connais peu, a réussi à obtenir mon numéro. Longue discussion avec lui ce soir. Un autre enterrement à prévoir dans la semaine.
- Mon frère a été hospitalisé d'urgence: des bulles d'air qui se baladent dans son corps. Douleurs abominables. Dernier coup de fil à ma belle-sœur: apparemment moins grave que prévu (mais qu'est-ce qui est moins grave dans son état ?): l'infirmière qui, à l'aide d'une seringue, lui remplit sa pompe à morphine aurait perforé légèrement une paroi.
- Au dernier examen des PSA, mon taux a légèrement baissé. J'attends d'entendre ce qu'en dira mon urologue demain.
- Je me suis enfin penché sur mon dossier retraite du régime général: apparemment pas trop difficile à remplir. On prend les bonnes nouvelles où l'on peut.
En bref, pas trop eu le temps de me reposer encore pendant ces vacances. J'ai refusé préventivement une invitation lancée par Émile à passer quelques jours chez lui.
dimanche 21 avril 2013
De la vitesse à l'immobilité
Début de vacances bien occupé, avec vendredi soir, à Gerland, une spéciale du rallye de Charbonnières. Sur invitation de Citröen (VIP, s'il vous plaît!), nous avons pu, Jean-Claude, Frédéric et moi, assister en partie (rentrés avant la fin pour cause d'humidité froide) à cette "contre la montre" qui chaque fois m'intéresse, bien que je ne sois pas un fana de voitures. Eh puis le champagne et les amuse-gueule étaient bons!
Hier, toute la journée passée dans la maison de la tante décédée de Frédéric. Les clés doivent être rendues à la fin du mois. Il faut débarrasser. Quatre ou cinq voyages à la déchetterie heureusement toute proche pour y jeter ce que l'on accumule inutilement dans une vie. Le jardin est beau mais la maison dans un état lamentable. Hier, nous nous sommes principalement occupés des vêtements, en triant ce qui pouvait être récupérable pour les sans-abri. Je n'avais jamais touché autant de culottes et de bas de femme de ma vie! Émotion aussi lorsque Frédéric a retrouvé au milieu de ce bric-à-brac des jouets de son enfance, dont une ferme hélas bien abîmée et un camion Dejou en bois peint en rouge. La suite sera pour les deux semaines à venir. J'ai, pour moi, mis de côté une vieille encyclopédie de jardinage que je compte bien feuilleter lors de mes prochains temps libres.
Je suis toujours ému de pénétrer dans une maison dont l'âme s'en est allée.
Hier, toute la journée passée dans la maison de la tante décédée de Frédéric. Les clés doivent être rendues à la fin du mois. Il faut débarrasser. Quatre ou cinq voyages à la déchetterie heureusement toute proche pour y jeter ce que l'on accumule inutilement dans une vie. Le jardin est beau mais la maison dans un état lamentable. Hier, nous nous sommes principalement occupés des vêtements, en triant ce qui pouvait être récupérable pour les sans-abri. Je n'avais jamais touché autant de culottes et de bas de femme de ma vie! Émotion aussi lorsque Frédéric a retrouvé au milieu de ce bric-à-brac des jouets de son enfance, dont une ferme hélas bien abîmée et un camion Dejou en bois peint en rouge. La suite sera pour les deux semaines à venir. J'ai, pour moi, mis de côté une vieille encyclopédie de jardinage que je compte bien feuilleter lors de mes prochains temps libres.
Je suis toujours ému de pénétrer dans une maison dont l'âme s'en est allée.
vendredi 19 avril 2013
Définitions
VACANCES. nf.: Période légale d'arrêt de travail des salariés; période de congé dans les écoles, les universités. (Petit Larousse)
VACANCE, fin XVI°: au sens de "manque" dans un texte juridique. (Larousse étymologique)
Du latin "vacare": être LIBRE. (ma définition!)
La dernière proposition me va parfaitement. Quant à la notion de "manque", il y a longtemps que je ne suis plus accro! Et puis, bientôt, ce sera "vacancissima"!
VACANCE, fin XVI°: au sens de "manque" dans un texte juridique. (Larousse étymologique)
Du latin "vacare": être LIBRE. (ma définition!)
La dernière proposition me va parfaitement. Quant à la notion de "manque", il y a longtemps que je ne suis plus accro! Et puis, bientôt, ce sera "vacancissima"!
jeudi 18 avril 2013
Ma coiffeuse et moi, et puis d'autres...
Comment transformer un moment de supplice (monologue du figaro sur ses passions: la moto et le football) en moment de détente et de sourire? En changeant de salon de coiffure! Et je ne regrette vraiment pas de l'avoir fait il y a quelques mois, au profit de celui tenu par une jolie brunette dont j'ai déjà parlée.
Aujourd'hui, rendez-vous à quinze heures: je ne pouvais plus supporter ma tignasse en broussailles indomptables. La brunette est là. Maman aussi, une femme du sud, grande et tout de noir vêtue. Un verre d'eau parce que je tousse (pollution et pollens) et la discussion s'engage. Bientôt arrive une cliente, mi bourgeoise mi populaire. Sans façon, elle vient s'installer près de moi, à me toucher, avec son beau cocker .
J'apprends ainsi les nouvelles du quartier, qu'elle ne va plus au petit Casino parce que le gérant n'est pas très aimable (effectivement, depuis son arrivée, le magasin est souvent vide!), que le traiteur est pire encore et coule la boutique de jour en jour (ça aussi, je confirme). Je suis mis au courant tout aussi rapidement de sa passion pour le golf, de sa future retraite, de son bonheur de posséder une maison dans le Beaujolais, où fleurissent en ce moment les cerisiers et les magnolias et où les maisons sont peu à peu restaurées pour faire réapparaître les pierres dorées dont elles sont construites.
Pendant qu'elle parle, elle se laisse aller à me toucher les cheveux, à remettre en place une mèche, à donner son avis sur la coupe. Tout cela aurait pu m'exaspérer mais c'était fait avec tellement de gentillesse, de naturel et de bonne humeur que, finalement, je me sentais bien au milieu de tous ces papotages.
Une chose est sure: c'est que l'on ne s'ennuie jamais dans ce salon-là!
Aujourd'hui, rendez-vous à quinze heures: je ne pouvais plus supporter ma tignasse en broussailles indomptables. La brunette est là. Maman aussi, une femme du sud, grande et tout de noir vêtue. Un verre d'eau parce que je tousse (pollution et pollens) et la discussion s'engage. Bientôt arrive une cliente, mi bourgeoise mi populaire. Sans façon, elle vient s'installer près de moi, à me toucher, avec son beau cocker .
J'apprends ainsi les nouvelles du quartier, qu'elle ne va plus au petit Casino parce que le gérant n'est pas très aimable (effectivement, depuis son arrivée, le magasin est souvent vide!), que le traiteur est pire encore et coule la boutique de jour en jour (ça aussi, je confirme). Je suis mis au courant tout aussi rapidement de sa passion pour le golf, de sa future retraite, de son bonheur de posséder une maison dans le Beaujolais, où fleurissent en ce moment les cerisiers et les magnolias et où les maisons sont peu à peu restaurées pour faire réapparaître les pierres dorées dont elles sont construites.
Pendant qu'elle parle, elle se laisse aller à me toucher les cheveux, à remettre en place une mèche, à donner son avis sur la coupe. Tout cela aurait pu m'exaspérer mais c'était fait avec tellement de gentillesse, de naturel et de bonne humeur que, finalement, je me sentais bien au milieu de tous ces papotages.
Une chose est sure: c'est que l'on ne s'ennuie jamais dans ce salon-là!
mercredi 17 avril 2013
On parle encore de moi
Hasard de la vie: cet après-midi, j'avais rendez-vous à la Maïf afin d'y contracter une assurance pour mon appartement. La femme qui m'a reçu connaissait mon nom et savait qui j'étais. Moi, j'ignorais tout d'elle, bien sûr. Elle a fait un instant durer le plaisir avant de me confier que j'avais eu deux de ses enfants en classe il y a une quinzaine d'années:
- Monsieur Calyste! Savez-vous que Quentin me parle encore de vous!
Je l'ai bien surprise lorsque je lui ai décrit son fils et que j'ai rajouté avoir enseigné aussi à son fils aîné, Thibault. Un nom de famille italien, je ne l'oublie pas!
Du coup, l'ambiance fut nettement plus décontractée que lors de mon premier rendez-vous où l'employée enceinte était un peu perturbée par son état au point de me donner des tarifs datant de 2011. De plus, elle n'avait visiblement qu'une envie: que je parte au plus vite. Rien de tout cela aujourd'hui: évocation d'anecdotes, des directeurs précédents. En revanche, aucun souvenir chez elle des autres membres de l'équipe enseignante de ses deux fils:
- Vous savez, il y a des profs qui marquent plus que d'autres!
Pas peu fier, le Calyste. Le soleil, à ma sortie, brillait encore plus fort. D'autant qu'elle m'a fait rencontrer des "militants" pour que je leur expose une demande particulière concernant mon contrat (demande refusée jusqu'à ce jour) et qu'ils m'ont promis de faire, autant que possible, jouer leur statut décisionnel. Il ne me reste plus qu'à me fendre d'une belle lettre circonstanciée sur ma position, lettre qu'ils défendront devant le Conseil d'Administration (dont fait également partie mon ancienne mère d'élèves). Mais, quelle que soit la décision finale, je suis ce soir ravi de réintégrer le circuit mutualiste.
- Monsieur Calyste! Savez-vous que Quentin me parle encore de vous!
Je l'ai bien surprise lorsque je lui ai décrit son fils et que j'ai rajouté avoir enseigné aussi à son fils aîné, Thibault. Un nom de famille italien, je ne l'oublie pas!
Du coup, l'ambiance fut nettement plus décontractée que lors de mon premier rendez-vous où l'employée enceinte était un peu perturbée par son état au point de me donner des tarifs datant de 2011. De plus, elle n'avait visiblement qu'une envie: que je parte au plus vite. Rien de tout cela aujourd'hui: évocation d'anecdotes, des directeurs précédents. En revanche, aucun souvenir chez elle des autres membres de l'équipe enseignante de ses deux fils:
- Vous savez, il y a des profs qui marquent plus que d'autres!
Pas peu fier, le Calyste. Le soleil, à ma sortie, brillait encore plus fort. D'autant qu'elle m'a fait rencontrer des "militants" pour que je leur expose une demande particulière concernant mon contrat (demande refusée jusqu'à ce jour) et qu'ils m'ont promis de faire, autant que possible, jouer leur statut décisionnel. Il ne me reste plus qu'à me fendre d'une belle lettre circonstanciée sur ma position, lettre qu'ils défendront devant le Conseil d'Administration (dont fait également partie mon ancienne mère d'élèves). Mais, quelle que soit la décision finale, je suis ce soir ravi de réintégrer le circuit mutualiste.
mardi 16 avril 2013
Post-it
J'ai une fâcheuse tendance à oublier un certain nombre de choses que je dois faire, et ce malgré l'agenda où je les note. Alors, je les marque aussi sur des post-it que je colle sur mon bureau. Le lendemain, le post-it est recouvert par un livre, une feuille, un paquet de copies. J'oublie donc aussi le post-it.
Quand je ne l'oublie pas, je barre au fur et à mesure ce qui est réglé. Puis je prends un autre post-it pour recopier ce qui reste en attente et les nouvelles obligations. Selon leur importance, j'écris les unes plus grosses que les autres, parfois même en gros et en rouge. Et puis le livre, la feuille, le paquet de copies recouvrent le nouveau post-it et c'est reparti.
Ainsi aujourd'hui, je me suis rendu compte, par hasard, que j'avais une réunion au collège le mardi 07 mai à 17h. Or j'ai prévu de partir à 16h30 au plus tard à La Grande-Motte. Merde alors. Eh bien non! car cette réunion concerne les attributions d'horaires pour les équipes pédagogiques de l'an prochain. Vous avez compris combien je m'en fous!
Lorsque j'étais un jeune homme, j'avais dit un jour que je serais vieux lorsque je posséderais une montre, un pyjama et un agenda. J'ai un agenda, un pyjama et trois montres.... Malgré tout, il est rare que j'oublie vraiment quelque chose, et je finis toujours par arriver à bout de mes petites listes. Enfin, je crois. Ou alors, j'ai oublié.
Quand je ne l'oublie pas, je barre au fur et à mesure ce qui est réglé. Puis je prends un autre post-it pour recopier ce qui reste en attente et les nouvelles obligations. Selon leur importance, j'écris les unes plus grosses que les autres, parfois même en gros et en rouge. Et puis le livre, la feuille, le paquet de copies recouvrent le nouveau post-it et c'est reparti.
Ainsi aujourd'hui, je me suis rendu compte, par hasard, que j'avais une réunion au collège le mardi 07 mai à 17h. Or j'ai prévu de partir à 16h30 au plus tard à La Grande-Motte. Merde alors. Eh bien non! car cette réunion concerne les attributions d'horaires pour les équipes pédagogiques de l'an prochain. Vous avez compris combien je m'en fous!
Lorsque j'étais un jeune homme, j'avais dit un jour que je serais vieux lorsque je posséderais une montre, un pyjama et un agenda. J'ai un agenda, un pyjama et trois montres.... Malgré tout, il est rare que j'oublie vraiment quelque chose, et je finis toujours par arriver à bout de mes petites listes. Enfin, je crois. Ou alors, j'ai oublié.
lundi 15 avril 2013
Julia
Ne crachons pas trop vite sur les émissions de vulgarisation. Tous les jeudis, après La Grande Librairie, il y en a une sur la 5, consacrée à l'archéologie. Je la regarde parfois, lorsque le sujet m'intéresse. Bien sûr, aucun risque que je m'attarde sur celle qui tente de décrypter les secrets de l'Atlantide mais ce jeudi, le titre m'a accroché: Les bateaux perdus de Rome. Et j'y ai appris quelques chose.
On nous montrait une fouille sous-marine très courte (5 jours) et contrariée deux journées consécutives par une mer trop mauvaise. La plongée se faisait près de l'île de Ventotene (Pandateria dans l'Antiquité), au large de Naples et de la Campanie: il s'agissait principalement de remonter quelques amphores vides dont l'intérêt scientifique m'a paru plus que léger.
Mais j'ai appris qu'Auguste y possédait un palais et que c'est là qu'il exila sa seule fille, Julia, convaincue d'adultère. Pauvre Julia qui dut y séjourner cinq ans avant d'avant la permission de rejoindre Regium (Reggio de Calabre), avec interdiction de voir un homme, de boire du vin et de goûter à de la nourriture élaborée. Doublement pauvre Julia qui ne servit que les ambitions politiques de son père qui la maria trois fois (à Marcellus, à Agrippa et enfin à Tibère que l'on soupçonne de l'avoir faire disparaître peu de temps après la mort du premier empereur). Par testament, Auguste aurait formellement interdit que l'on transfère ses cendres dans le mausolée qu'il s'était fait ériger à Rome. Qui écrira un jour sur cette femme sacrifiée ?
On nous montrait une fouille sous-marine très courte (5 jours) et contrariée deux journées consécutives par une mer trop mauvaise. La plongée se faisait près de l'île de Ventotene (Pandateria dans l'Antiquité), au large de Naples et de la Campanie: il s'agissait principalement de remonter quelques amphores vides dont l'intérêt scientifique m'a paru plus que léger.
Mais j'ai appris qu'Auguste y possédait un palais et que c'est là qu'il exila sa seule fille, Julia, convaincue d'adultère. Pauvre Julia qui dut y séjourner cinq ans avant d'avant la permission de rejoindre Regium (Reggio de Calabre), avec interdiction de voir un homme, de boire du vin et de goûter à de la nourriture élaborée. Doublement pauvre Julia qui ne servit que les ambitions politiques de son père qui la maria trois fois (à Marcellus, à Agrippa et enfin à Tibère que l'on soupçonne de l'avoir faire disparaître peu de temps après la mort du premier empereur). Par testament, Auguste aurait formellement interdit que l'on transfère ses cendres dans le mausolée qu'il s'était fait ériger à Rome. Qui écrira un jour sur cette femme sacrifiée ?
dimanche 14 avril 2013
Momentini
- Louise de Vilmorin, mi étonnée, mi excitée, aurait un jour dit à une de ses amies;: "Devinez ce que j'ai vu ce matin?....Un OUVRIER! Eh bien moi, je joue ce soir les Vilmorin et je dis, en la parodiant: "Devinez ce que j'ai vu aujourd'hui? .... Du SOLEIL!
- WE bien rempli mais plein de tendresse. Aujourd'hui, retour aux Puces, pas visitées depuis bien longtemps. Le beau temps avait fait sortir les gens. Certains avaient même enfilé la chemise à manches courtes, sur des bras encore bien blancs pour cette saison. Rien acheté mais j'aime bien m'y promener de temps en temps.
- Hier, assisté à l'enterrement de la tante de Frédéric. Le printemps n'a rien valu cette année à nos tantes respectives. Nous n'étions que douze dans l'église mais le peu d'assistance a rendu la cérémonie encore plus émouvante. Je ne connaissais pas cette femme (aperçue un jour sur le pas de sa porte). J'y suis allé pour Frédéric et pour sa mère. A la sortie du cimetière, avons passé deux heures à la terrasse d'un café. Premier contact avec la chaleur retrouvée.
- Les prochaines virées se précisent: La Grand Motte pour l'Ascension et les Châteaux de la Loire une semaine en Août. Avons réservé aujourd'hui un gîte tout près de Chinon. L'italie, ce sera pour plus tard. Devrai téléphoner à Valeria pour lui dire que nous ne viendrons pas cette année.
- Ma vieille voisine est passée chez moi samedi après-midi. Elle m'a avoué ne pas avoir le moral. C'est la première fois que je l'entends se plaindre. Pour se soigner, elle avait acheté des fleurs pour garnir ses jardinières. Cette femme, je l'adore.
- La dernière de l'ami de celui qui nous pond des perles à chaque fois que nous nous voyons. Cette fois-ci, ce dernier n'était pas là mais admirablement représenté: " Si, si, si, je t'assure, il y avait des cardinaux orthodoxes pour élire le Pape lors du dernier conclave"... Et ça se dit profondément chrétien!
- WE bien rempli mais plein de tendresse. Aujourd'hui, retour aux Puces, pas visitées depuis bien longtemps. Le beau temps avait fait sortir les gens. Certains avaient même enfilé la chemise à manches courtes, sur des bras encore bien blancs pour cette saison. Rien acheté mais j'aime bien m'y promener de temps en temps.
- Hier, assisté à l'enterrement de la tante de Frédéric. Le printemps n'a rien valu cette année à nos tantes respectives. Nous n'étions que douze dans l'église mais le peu d'assistance a rendu la cérémonie encore plus émouvante. Je ne connaissais pas cette femme (aperçue un jour sur le pas de sa porte). J'y suis allé pour Frédéric et pour sa mère. A la sortie du cimetière, avons passé deux heures à la terrasse d'un café. Premier contact avec la chaleur retrouvée.
- Les prochaines virées se précisent: La Grand Motte pour l'Ascension et les Châteaux de la Loire une semaine en Août. Avons réservé aujourd'hui un gîte tout près de Chinon. L'italie, ce sera pour plus tard. Devrai téléphoner à Valeria pour lui dire que nous ne viendrons pas cette année.
- Ma vieille voisine est passée chez moi samedi après-midi. Elle m'a avoué ne pas avoir le moral. C'est la première fois que je l'entends se plaindre. Pour se soigner, elle avait acheté des fleurs pour garnir ses jardinières. Cette femme, je l'adore.
- La dernière de l'ami de celui qui nous pond des perles à chaque fois que nous nous voyons. Cette fois-ci, ce dernier n'était pas là mais admirablement représenté: " Si, si, si, je t'assure, il y avait des cardinaux orthodoxes pour élire le Pape lors du dernier conclave"... Et ça se dit profondément chrétien!
samedi 13 avril 2013
Un auteur qui ressemble à son titre
Georges Emmanuel Clancier a 99 ans. Je le croyais mort depuis longtemps. Quelles surprise de le retrouver l'autre soir lors d'un reportage de la Grande Librairie. Et vif, et alerte, et intelligent dans son discours. Je me souviens encore du plaisir que j'avais eu, adolescent, à lire son roman L’Éternité plus un jour, choisi, à l'époque, avant tout pour son titre. A tous ceux qui ne le connaissent pas, je le conseille vivement. (J'ai du lire aussi Le Pain noir, mais je n'en ai pas gardé de souvenir.).
jeudi 11 avril 2013
Comptabilité stérile
Hier, je me posais la question. Oui, oui, je me pose beaucoup de questions en ce moment (en ce moment ?) mais celle-ci est sans doute un peu futile, d'autant qu'elle m'a traversé l'esprit à un moment qui n'avait rien à voir avec son contenu: combien de pages ai-je lu dans ma vie ? Je ne parle pas, bien sûr, des copies d'élèves (ça, je calculerai sans doute une autre fois) mais des pages de littérature (poésie, théâtre, romans, essais, ...).
Si je prends une estimation basse, disons trente-cinq ouvrages par an et que je commence le décompte à mes dix ans, cela fait cinquante ans de lecture, soit 1750 bouquins. Avec une moyenne de 300 pages pour chacun, on arrive à 525000 pages tournées. Je n'ose même pas calculer le temps que j'y ai passé....
Si je prends une estimation basse, disons trente-cinq ouvrages par an et que je commence le décompte à mes dix ans, cela fait cinquante ans de lecture, soit 1750 bouquins. Avec une moyenne de 300 pages pour chacun, on arrive à 525000 pages tournées. Je n'ose même pas calculer le temps que j'y ai passé....
mercredi 10 avril 2013
Ulysse ou l'âge d'homme
Ulysse est parti vingt ans d'Ithaque. Il en a passé dix devant les murs de Troie, dans la lointaine Asie Mineure. Grâce à lui, dit-on, et à sa ruse, les murailles en sont tombées, lorsque, de nuit, les grecs sont sortis du cheval de bois. Il mettra dix autres années à regagner son île, dix ans passés non pas sur mer, comme on le dit souvent, mais en compagnie de belles femmes, mortelles ou déesses, dont il repoussera certaines et dont il aimera d'autres.
Nulle part, si je me souviens, il n'est question d'âge dans l'Iliade et l'Odyssée. Quel âge avait le guerrier lorsqu'il quitta Pénélope? Supposons qu'il soit près de la trentaine. Il aurait donc eu une cinquantaine d'années au retour, âge relativement canonique pour l'époque. Lorsqu'il aborde enfin aux rivages d'Ithaque, il demande à sa déesse bienfaitrice, celle qui le protégea toujours des attaques de Poséidon, Athéna, de le transformer en vieillard mendiant afin de voir, sans être reconnu, ce qui se passe dans son royaume. Le premier à le reconnaître sera son vieux chien, Argos, qui n'attendait que son retour pour mourir. Puis sa nourrice et son porcher, Eumée. Enfin, Télémaque, son fils, et Pénélope. Et c'est à ce moment-là, après avoir défait les prétendants, qu'il reprendra son apparence initiale.
Cet épisode m'a toujours intrigué. Était-il besoin de métamorphoser Ulysse alors que le temps passé ailleurs l'avait sans doute transformé profondément? Et, en écoutant hier une émission sur France-Inter, j'ai eu un début de réponse à ma question. Je crois que l’interviewé était Régis Debray, un Régis Debray qui m'est apparu bien assagi et plus philosophe que politique.
Et si tout cela n'était qu'une sorte de "parabole"? Les vingt ans d'exil représentant l'âge de l'homme mûr, passés à batailler, à conquérir, à séduire et à regretter. Puis le retour, comme on regarde à nouveau vers l'enfance, l'âge avançant. Un retour aux sources, fussent celles d'Ithaque, son "vert paradis des amours enfantines". Pas de métamorphose donc: vieillard il est, vieillard il reste. Et ce sont les yeux de ceux qui ont gardé le regard de l'amour qui le voient toujours jeune malgré ses rides et ses cicatrices.
Mais la fin de l'Odyssée ne répond pas à ma dernière question (scène sublime des retrouvailles avec Pénélope dans la chambre nuptiale, sur le lit construit par les bras virils du héros). Que devint ensuite Ulysse? N'eut-il pas, un moment, le regret de ses errances dont le temps était hélas passé?
Nulle part, si je me souviens, il n'est question d'âge dans l'Iliade et l'Odyssée. Quel âge avait le guerrier lorsqu'il quitta Pénélope? Supposons qu'il soit près de la trentaine. Il aurait donc eu une cinquantaine d'années au retour, âge relativement canonique pour l'époque. Lorsqu'il aborde enfin aux rivages d'Ithaque, il demande à sa déesse bienfaitrice, celle qui le protégea toujours des attaques de Poséidon, Athéna, de le transformer en vieillard mendiant afin de voir, sans être reconnu, ce qui se passe dans son royaume. Le premier à le reconnaître sera son vieux chien, Argos, qui n'attendait que son retour pour mourir. Puis sa nourrice et son porcher, Eumée. Enfin, Télémaque, son fils, et Pénélope. Et c'est à ce moment-là, après avoir défait les prétendants, qu'il reprendra son apparence initiale.
Cet épisode m'a toujours intrigué. Était-il besoin de métamorphoser Ulysse alors que le temps passé ailleurs l'avait sans doute transformé profondément? Et, en écoutant hier une émission sur France-Inter, j'ai eu un début de réponse à ma question. Je crois que l’interviewé était Régis Debray, un Régis Debray qui m'est apparu bien assagi et plus philosophe que politique.
Et si tout cela n'était qu'une sorte de "parabole"? Les vingt ans d'exil représentant l'âge de l'homme mûr, passés à batailler, à conquérir, à séduire et à regretter. Puis le retour, comme on regarde à nouveau vers l'enfance, l'âge avançant. Un retour aux sources, fussent celles d'Ithaque, son "vert paradis des amours enfantines". Pas de métamorphose donc: vieillard il est, vieillard il reste. Et ce sont les yeux de ceux qui ont gardé le regard de l'amour qui le voient toujours jeune malgré ses rides et ses cicatrices.
Mais la fin de l'Odyssée ne répond pas à ma dernière question (scène sublime des retrouvailles avec Pénélope dans la chambre nuptiale, sur le lit construit par les bras virils du héros). Que devint ensuite Ulysse? N'eut-il pas, un moment, le regret de ses errances dont le temps était hélas passé?
lundi 8 avril 2013
Apprentis photographes
Ce matin, c'était séance photos au collège pour les cinquièmes. Non, pas les photos de classes: ça se fait en tout début d'année. Un cours à deux profs: celui d'Arts Plastiques et moi. L'idée n'est pas mienne, mais il y a longtemps qu'elle me tentait. Alors, la dernière année, je me suis lancé.
On demande aux élèves de se projeter dans l'avenir, dans dix ou vingt ans, et d'imaginer ce que sera, à ce moment-là, le meilleur (ou le pire souvenir) qu'ils garderont de leur passage dans l'établissement. Quel est le lieu, l'objet qui les aura le plus marqués. Et on part le photographier. Seules les personnes ne peuvent être choisies (droit à l'image oblige). La semaine prochaine, ils rédigeront le texte qui accompagnera leur photo.
Mon cher collègue (qui porte le nom d'un beau comédien français aujourd'hui vieillissant mais n'a de lui, hélas, que le patronyme!) est un fumiste de première. Il n'avait bien sûr rien préparé, mais je m'y attendais et avais dans ma tête mon idée bien en place. Mais avant de l'exposer, je voulais le laisser un peu mijoter dans son embarras.
- Alors, qu'est-ce qu'on fait? (lui)
- Mais comme tu veux, je te suis! (moi)
Le voilà embarqué dans un verbiage aussi prétentieux que vide sur l'art de la photographie. Je laisse faire mais lorsque les élèves, effarés, me regardent avec des yeux implorants et des bouches ouvertes de stupéfaction, ils voient bien à ma tête que ce n'est qu'un sale moment à passer, que tout cela ne veut rien dire non plus pour moi et qu'ils ne sont finalement pas aussi bêtes qu'ils l'ont cru un instant.
Le flot tari (oui, ça finit toujours pas se tarir), j'attaque: je fais les groupes, je les distribue aux différents intervenants (d'autres profs bénévoles) et en avant! Lui aura un de ceux qui vont à l'extérieur (il pleut! ce que je peux être mesquin parfois!) et je ne l'entendrai plus jusqu'à la fin de la séance.
Mon groupe est composé d'élèves plutôt faibles, à l'exception d'un seul. Bizarrement, ils ont tous choisi des lieux fermés, un peu confinés mais rassurants: une salle de classe (sans doute le moins rassurant) , l'étude, le CDI... Je leur prête mon appareil et leur laisse choisir la couleur ou le noir et blanc. Majorité pour le noir et blanc. Je les guide un peu pour le cadrage, leur fait remarquer de petites choses qu'ils ne voient pas (un pied de chaise qui dépasse, trop de luminosité vers la fenêtre, une surface de plafond bien trop importante et sans intérêt...)
Tous comprennent très vite et sont heureux de la séance. Sauf un: le fort en thème, qui ne sait pas comment cadrer, ne pense pas à se servir du zoom, baisse l'appareil au niveau de ses genoux (allez prendre une photo comme ça !) au lieu de le pencher, etc. Une nouvelle fois, je fais la même constatation: l'école ne juge que quelques connaissances, ne prend en compte que quelques compétences et laisse de côté des gamins qui en ont d'autres, riches, auxquelles personne ne s'intéresse.
Les photos ? Il va falloir attendre un peu, le temps qu'ils aient écrit leur texte.
On demande aux élèves de se projeter dans l'avenir, dans dix ou vingt ans, et d'imaginer ce que sera, à ce moment-là, le meilleur (ou le pire souvenir) qu'ils garderont de leur passage dans l'établissement. Quel est le lieu, l'objet qui les aura le plus marqués. Et on part le photographier. Seules les personnes ne peuvent être choisies (droit à l'image oblige). La semaine prochaine, ils rédigeront le texte qui accompagnera leur photo.
Mon cher collègue (qui porte le nom d'un beau comédien français aujourd'hui vieillissant mais n'a de lui, hélas, que le patronyme!) est un fumiste de première. Il n'avait bien sûr rien préparé, mais je m'y attendais et avais dans ma tête mon idée bien en place. Mais avant de l'exposer, je voulais le laisser un peu mijoter dans son embarras.
- Alors, qu'est-ce qu'on fait? (lui)
- Mais comme tu veux, je te suis! (moi)
Le voilà embarqué dans un verbiage aussi prétentieux que vide sur l'art de la photographie. Je laisse faire mais lorsque les élèves, effarés, me regardent avec des yeux implorants et des bouches ouvertes de stupéfaction, ils voient bien à ma tête que ce n'est qu'un sale moment à passer, que tout cela ne veut rien dire non plus pour moi et qu'ils ne sont finalement pas aussi bêtes qu'ils l'ont cru un instant.
Le flot tari (oui, ça finit toujours pas se tarir), j'attaque: je fais les groupes, je les distribue aux différents intervenants (d'autres profs bénévoles) et en avant! Lui aura un de ceux qui vont à l'extérieur (il pleut! ce que je peux être mesquin parfois!) et je ne l'entendrai plus jusqu'à la fin de la séance.
Mon groupe est composé d'élèves plutôt faibles, à l'exception d'un seul. Bizarrement, ils ont tous choisi des lieux fermés, un peu confinés mais rassurants: une salle de classe (sans doute le moins rassurant) , l'étude, le CDI... Je leur prête mon appareil et leur laisse choisir la couleur ou le noir et blanc. Majorité pour le noir et blanc. Je les guide un peu pour le cadrage, leur fait remarquer de petites choses qu'ils ne voient pas (un pied de chaise qui dépasse, trop de luminosité vers la fenêtre, une surface de plafond bien trop importante et sans intérêt...)
Tous comprennent très vite et sont heureux de la séance. Sauf un: le fort en thème, qui ne sait pas comment cadrer, ne pense pas à se servir du zoom, baisse l'appareil au niveau de ses genoux (allez prendre une photo comme ça !) au lieu de le pencher, etc. Une nouvelle fois, je fais la même constatation: l'école ne juge que quelques connaissances, ne prend en compte que quelques compétences et laisse de côté des gamins qui en ont d'autres, riches, auxquelles personne ne s'intéresse.
Les photos ? Il va falloir attendre un peu, le temps qu'ils aient écrit leur texte.
dimanche 7 avril 2013
samedi 6 avril 2013
La meilleure façon de marcher
Je viens de faire une étrange constatation, en regroupant diverses observations ramassées le long de mes promenades pédestres: les gens seuls marchent selon leur âge.
Non, je ne parle pas du pas, hésitant chez le jeune enfant et le vieillard, conquérant chez l'adolescent, indifférent le plus souvent chez l'adulte et variable selon que l'hominidé se trouve seul ou en groupe. Je parle de l'endroit où ils marchent.
Alors que les adultes adoptent inconsciemment une des règles du code de la route, rouler, donc marcher ici, à droite du trottoir lorsqu'ils croisent une personne venant en face, les enfants et les vieillards adoptent toujours le côté le plus près du bâtiment, de la barrière, du mur qu'ils longent, et ce même lorsqu'il n'y a aucun danger à emprunter l'autre.
Pourquoi ? Est-ce une façon, pour le petit, de se rassurer, l'aspect solide remplaçant la main protectrice de la maman ? Une façon, pour les vieux, de s'effacer, de se faire oublier en rejoignant déjà le règne minéral qui n'est plus très loin ?
Parfois, certains enfreignent cette règle non dite: les rouleurs en trottinettes, trop occupés à regarder la roue pour voir l'obstacle en face; les accros du portable, perdus dans leur verbiage; les pondeuses qui se servent de leurs poussettes comme des boucliers que l'on n'oserait affronter; les simples, qui se croient seuls au monde; ou les vieillards pour qui les années écoulées sont un droit de passage inaliénable.
Mais, hormis pour ces cas extrêmes, ça fonctionne assez bien. Et je m'y conforme moi-même, sans le vouloir.
L'homme est une machine étrange.
Non, je ne parle pas du pas, hésitant chez le jeune enfant et le vieillard, conquérant chez l'adolescent, indifférent le plus souvent chez l'adulte et variable selon que l'hominidé se trouve seul ou en groupe. Je parle de l'endroit où ils marchent.
Alors que les adultes adoptent inconsciemment une des règles du code de la route, rouler, donc marcher ici, à droite du trottoir lorsqu'ils croisent une personne venant en face, les enfants et les vieillards adoptent toujours le côté le plus près du bâtiment, de la barrière, du mur qu'ils longent, et ce même lorsqu'il n'y a aucun danger à emprunter l'autre.
Pourquoi ? Est-ce une façon, pour le petit, de se rassurer, l'aspect solide remplaçant la main protectrice de la maman ? Une façon, pour les vieux, de s'effacer, de se faire oublier en rejoignant déjà le règne minéral qui n'est plus très loin ?
Parfois, certains enfreignent cette règle non dite: les rouleurs en trottinettes, trop occupés à regarder la roue pour voir l'obstacle en face; les accros du portable, perdus dans leur verbiage; les pondeuses qui se servent de leurs poussettes comme des boucliers que l'on n'oserait affronter; les simples, qui se croient seuls au monde; ou les vieillards pour qui les années écoulées sont un droit de passage inaliénable.
Mais, hormis pour ces cas extrêmes, ça fonctionne assez bien. Et je m'y conforme moi-même, sans le vouloir.
L'homme est une machine étrange.
vendredi 5 avril 2013
Momentini
- Fortement touché, hier, à La Grande Librairie, par l'interview de Michèle Lesbre, à l'occasion de la sortie de son livre Écoute la pluie. Il y avait du parler vrai chez cette femme, et pas seulement l'envie de réussir la promotion de son ouvrage. D'ailleurs elle n'a pas su toucher que moi puisque, passé acheter ce roman cet après-midi, je n'en ai pas trouvé un seul exemplaire en rayons. Je garde les références dans mes tablettes.
- Je ne me suis pourtant pas déplacé pour rien. A l'occasion du salon du livre de Paris, consacré à la Roumanie, mon libraire a installé un présentoir dédié aux auteurs de ce pays. A la place d'honneur, Panaït Istrati. Je croyais cet écrivain totalement oublié. Pourtant, il me tient beaucoup à cœur, d'abord parce que c'est, à mon avis, un grand écrivain, et ensuite et surtout parce que j'ai eu l'occasion de rencontrer, il y a une trentaine d'années, un de ses meilleurs amis, Alexandre Talex, chez Marcel Mermoz à Valence (fondateur de la Communauté de travail Boimondau et qui était présent chez Pivot lors du fameux esclandre de Bukowski aux dépens de Catherine Paysan). J'ai été abonné longtemps au bulletin publié par l'Association des Amis de Panaït Istrati jusqu'à ce que ce bulletin disparaisse. Il doit m'en rester quelques exemplaires tout au fond de ma bibliothèque. Or, j'apprends, cet après-midi, que ces cahiers reparaissent et que le directeur de la publication en est un monsieur qui habite à deux pas de chez moi. Pas sûr donc que, la retraite venue, je n'aille pas faire un tour de ce côté-là!
- Retraite arrivant (et donc, forcément, baisse des revenus), je suis en train de revoir un certain nombre de dépenses (assurances appartement et voiture, mutuelle santé, téléphone portable) afin de trouver un rapport qualité/prix plus intéressant que celui dont je bénéficie actuellement. Tout à l'heure, après la Maif, j'ai contacté la Macif qui me tente bien. L'un d'entre vous y est-il assuré? J'aimerais connaître votre avis.
- Je ne me suis pourtant pas déplacé pour rien. A l'occasion du salon du livre de Paris, consacré à la Roumanie, mon libraire a installé un présentoir dédié aux auteurs de ce pays. A la place d'honneur, Panaït Istrati. Je croyais cet écrivain totalement oublié. Pourtant, il me tient beaucoup à cœur, d'abord parce que c'est, à mon avis, un grand écrivain, et ensuite et surtout parce que j'ai eu l'occasion de rencontrer, il y a une trentaine d'années, un de ses meilleurs amis, Alexandre Talex, chez Marcel Mermoz à Valence (fondateur de la Communauté de travail Boimondau et qui était présent chez Pivot lors du fameux esclandre de Bukowski aux dépens de Catherine Paysan). J'ai été abonné longtemps au bulletin publié par l'Association des Amis de Panaït Istrati jusqu'à ce que ce bulletin disparaisse. Il doit m'en rester quelques exemplaires tout au fond de ma bibliothèque. Or, j'apprends, cet après-midi, que ces cahiers reparaissent et que le directeur de la publication en est un monsieur qui habite à deux pas de chez moi. Pas sûr donc que, la retraite venue, je n'aille pas faire un tour de ce côté-là!
- Retraite arrivant (et donc, forcément, baisse des revenus), je suis en train de revoir un certain nombre de dépenses (assurances appartement et voiture, mutuelle santé, téléphone portable) afin de trouver un rapport qualité/prix plus intéressant que celui dont je bénéficie actuellement. Tout à l'heure, après la Maif, j'ai contacté la Macif qui me tente bien. L'un d'entre vous y est-il assuré? J'aimerais connaître votre avis.
jeudi 4 avril 2013
Photographie
Ça vaut bien la peine d'avoir fait ses Humanités, d'avoir étudié deux langues anciennes, le latin et le grec, d'avoir enseigné la première pendant des lustres, d'avoir expliqué cent fois ce que voulait dire étymologie et barrer encore plus de "h" inutiles à ce mot dans les copies, pour ne jamais s'être posé la question!
Ce soir, je viens de découvrir (ce qui est une évidence) que "photographie" voulait dire, stricto sensu, " écriture de la lumière". Et vous ne pouvez pas savoir ce que je suis heureux!
Ce soir, je viens de découvrir (ce qui est une évidence) que "photographie" voulait dire, stricto sensu, " écriture de la lumière". Et vous ne pouvez pas savoir ce que je suis heureux!
mercredi 3 avril 2013
Encore est vive la souris.
J'ai pas mal délaissé ce blog depuis presque une semaine. Pourtant, j'étais là, chez moi. Mais pas mal occupé. Et puis, il est plus que temps que je change mon ordinateur : une demi-heure pour se connecter efficacement, ça découragerait les meilleures volontés.
Occupé, disais-je. Fêtes de Pâques obligent, à manger principalement. Des repas normaux, mais bons (Jean-Claude, vendredi et samedi) et des repas délicieux mais assez copieux (ma mère dimanche midi, Jean-Claude dimanche soir, mon frère lundi midi). Lundi soir, c'était chez moi, plus soft. Et hier, très bonne soirée avec Marie-Claire et Frédéric au restaurant. Du poisson dont j'ai déjà oublié le nom mais qui a fait l'unanimité. A midi, grignoté avec Frédéric. Il était temps que cela cesse ! Même si pas pris un kilo (j'ai fait plus souvent attention à la boisson) !
Peut-être aussi, la tenue journalière de ce blog m'est-elle moins indispensable qu'auparavant. Où est-il le temps où je pondais trois billets par soir ?! La vie a repris le dessus et je ne le regrette pas, même si, parfois, j'aimerais avoir plus de temps pour écrire (oui, oui, ça va venir!). Mon site photos est également à l'arrêt depuis plusieurs mois. Allez, bouge-toi, Calyste!
Occupé, disais-je. Fêtes de Pâques obligent, à manger principalement. Des repas normaux, mais bons (Jean-Claude, vendredi et samedi) et des repas délicieux mais assez copieux (ma mère dimanche midi, Jean-Claude dimanche soir, mon frère lundi midi). Lundi soir, c'était chez moi, plus soft. Et hier, très bonne soirée avec Marie-Claire et Frédéric au restaurant. Du poisson dont j'ai déjà oublié le nom mais qui a fait l'unanimité. A midi, grignoté avec Frédéric. Il était temps que cela cesse ! Même si pas pris un kilo (j'ai fait plus souvent attention à la boisson) !
Peut-être aussi, la tenue journalière de ce blog m'est-elle moins indispensable qu'auparavant. Où est-il le temps où je pondais trois billets par soir ?! La vie a repris le dessus et je ne le regrette pas, même si, parfois, j'aimerais avoir plus de temps pour écrire (oui, oui, ça va venir!). Mon site photos est également à l'arrêt depuis plusieurs mois. Allez, bouge-toi, Calyste!
Inscription à :
Articles (Atom)