mercredi 31 décembre 2014
Emportée par le vent...
Je cherchais une photo pour illustrer la fin de cette année et le début de la nouvelle, une photo pleine de joie, de couleurs et de rires (oui, oui, il y a des photos riantes). Et puis tout à l'heure, pendant ma promenade accoutumée, j'ai vu cette trace sur le sol, empreinte d'une feuille sur la pollution urbaine.
Et j'ai su que j'avais trouvé ma photo : pas de joie, pas de rires, pas de couleurs. Juste une trace grisâtre qui s'effacera bientôt. Comme cette année 2014. Mais, sur l'arbre au-dessus, je suis sûr qu'en cherchant bien, j'aurais pu deviner déjà les prémices des bourgeons prochains.
mardi 30 décembre 2014
Lève-toi et marche
Ce n'est pas une résolution de début d'année mais plutôt de fin. J'ai décidé de faire, tous les jours (sauf s'il pleut à seaux), une bonne heure de marche, avec ou sans but "culturel" (ou photographique). Je m'y suis mis il y a à peu près un mois, sous le grand soleil de l'été indien. Je continue aujourd'hui qu'il fait nettement plus frisquet (il est même tombé quelques flocons sur Lyon).
J'aurais préféré la course mais je ne parviens pas à me décider vraiment. En fait, angoisse que la jambe ne tienne pas le coup, ce qui me mettrait un sacré bourdon. Alors, je procrastine de peur de devoir tirer un trait définitif.
Heureusement, j'aime beaucoup marcher aussi, et, contrairement à ce que l'on pourrait penser, je n'ai pas attendu la retraite pour pratiquer cette activité, même si moins systématiquement. Il y a juste un petit problème : je commence à connaître par cœur mon quartier et les environs immédiats. Je sens que je ne vais pas tarder à reprendre la voiture pour aller un peu plus loin et découvrir d'autres horizons pédestres.
J'aurais préféré la course mais je ne parviens pas à me décider vraiment. En fait, angoisse que la jambe ne tienne pas le coup, ce qui me mettrait un sacré bourdon. Alors, je procrastine de peur de devoir tirer un trait définitif.
Heureusement, j'aime beaucoup marcher aussi, et, contrairement à ce que l'on pourrait penser, je n'ai pas attendu la retraite pour pratiquer cette activité, même si moins systématiquement. Il y a juste un petit problème : je commence à connaître par cœur mon quartier et les environs immédiats. Je sens que je ne vais pas tarder à reprendre la voiture pour aller un peu plus loin et découvrir d'autres horizons pédestres.
dimanche 28 décembre 2014
Et un peu de musique, ça vous dirait ? (142)
Ce tube faisait encore grand bruit lorsque j'ai commencé à sortir en boîte, en 1970. Je passais la soirée au Mylord, à Lyon et prenais le premier train du matin pour Saint-Etienne, où je n'avais que le temps de me glisser sous les draps avant que mon père, qui peut-être faisait semblant de ne se rendre compte de rien, ne m'appelle pour l'aider dans son commerce. Fallait avoir la santé !
Le Mylord était une boîte homo (on ne disait pas encore gay à l'époque) assez sélect et, à 18 ans, j'étais d'une timidité maladive. J'attendais dans un coin que l'on m'invite à danser, ce qui ne manquait pas d'arriver, vu mon âge. Beaucoup de slows en ce temps-là, ce qui facilitait bien les choses. Et si cela ne suffisait pas, il y avait aussi la danse du tapis.
Je me souviens d'un soir où j'étais très fier de ma tenue, ayant passé une chemise à carreaux bleus et blancs et un jean ultra-moulant. Ce soir-là, j'allais faire des ravages avec mes habits tout neufs et ma tignasse abondamment frisée. La douche froide me tomba dessus dès l'entrée : un autre type avait exactement la même chemise... Vanitas vanitatum !
samedi 27 décembre 2014
C'est à vous
A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une
phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez
l'agrandir en cliquant dessus.)
Fiction (26)
Tom n’était pas seul. Une jolie brunette d’une
cinquantaine d’années l’accompagnait et, à voir, la tête du hollandais lorsqu’il
m’aperçut, je sus immédiatement que j’étais de trop et qu’il ne pensait pas me trouver là. Il me
fit, en guise de bonjour, un vague signe de la tête et se détourna aussitôt
pour ouvrir la portière arrière. Mais la brunette, elle, s’avança vers moi avec un large sourire et en
me tendant la main.
- Je suis Valeria, votre logeuse. Nous
devions nous voir avant et je suis désolée de ce contretemps : je n’ai pas eu un instant à moi ces jours-ci
et mon portable était en dérangement. J’espère que vous vous plaisez ici ?
A mon tour, je lui tendis la main, finalement
assez content de cette diversion à ce qui m’apparaissait comme une situation
assez délicate.
- Je
me sens très bien ici, mis à part la rencontre, le premier soir, avec des
bestioles peu sympathiques…
- Ah ! les scorpions ! Dès que la maison reste
inhabitée quelques temps, ils en profitent pour s’y installer. Mais
rassurez-vous, cette espèce-là n’est pas dangereuse.
J’aurais eu mauvaise grâce, face à sa bonne
humeur, de lui rétorquer que cela ne sautait pas d’emblée aux yeux lorsqu’on en
rencontrait un dans le salon en train de filer sous un meuble. Aussi n’en
fis-je rien et lui rendis son sourire.
Pendant ce temps, Tom s’affairait toujours à
l’arrière de la voiture, attendant sans doute que je vide les lieux. Mais,
alors que j’entamais avec Valeria une conversation polie, Dorée fit un
signe à son mari pour l’entraîner un peu plus loin dans le chemin d’accès.
D’où je me trouvais, je pus les voir s’expliquer à voix basse avec force gestes
des bras. Les italiens ne sont manifestement pas les seuls à appuyer leurs
dires de mouvements énergiques.
Gêné, je proposai à Valeria de lui régler mon solde
de location et nous entrâmes dans le salon.
- Cette maison a été achetée par mes parents
alors que j’étais encore une enfant. C’était à l’origine une petite ferme et le
propriétaire possédait quelques vignes aux alentours dont il tirait chaque
année deux ou trois bouteilles de vin. Aujourd’hui, vous le voyez, la nature a
repris ces droits.
- C’est dommage…
- Oh ! Vous savez, le vin n’était pas
très bon et puis, à la mort de mon père, ma mère, qui vieillissait, a préféré
partir s’installer à Lucca, en prévision de jours plus difficiles. Elle a tous
les commerces à sa disposition et la ville possède un hôpital, où d’ailleurs mon
père est décédé. Aujourd’hui, nous ne venons que très rarement. C’est moi qui
ai eu l’idée de louer pendant la belle saison. J’ai fait faire quelques
aménagements mais l’essentiel est resté tel que la maison se présentait quand
mes parents y habitaient. J’en ai simplement profité pour vider un peu les
bibliothèques de mon appartement. Les livres prennent une telle place.
- Je me suis permis d’en feuilleter
quelques-uns.
- Vous avez bien fait, ils sont là pour ça.
Alors que je finissais de payer Valeria, la
silhouette de Dorée s’encadra dans la lumière de la porte :
- Vous pouvez venir, j’ai parlé à Tom. Il est
d’accord pour mettre notre ami au courant.
Mais au courant de quoi, grands dieux ?
Je commençais à être passablement irrité par tous ces mystères. Que voulait
dire Dorée ? Que cachait ce couple de hollandais ? Quel rôle jouait
Valeria dans cette partie de cache-cache ?
- Sortons, dit-elle, puisqu’ils le veulent.
Vous m’avez l’air d’un homme à qui l’on peut faire confiance.
Dehors, Tom se tenait immobile, l’air
emprunté, les bras ballant le long du corps, auprès de Dorée qui, tout sourire, tenait enlacé un petit
enfant noir.
vendredi 26 décembre 2014
Fouché
Un grand bouquin, cette biographie de Fouché par Stefan Zweig. Et qui ne ressemble à rien de ce que j'ai pu lire jusque là. D'abord par l'élégance du style, comme toujours chez cet écrivain, ensuite par la somme de documentations sans doute patiemment recueillies et surtout par l'éclairage nouveau que ce livre apporte sur ce politique longtemps décrié. Non pas que Zweig en fasse une apologie trop louangeuse mais j'aime la façon subtile qu'il a d'aborder le personnage et la période révolutionnaire et post-révolutionnaire.
D'autre part, grâce à Zweig, j'ai enfin appris à quoi correspondait la chapelle votive érigée pas très loin de chez moi, dans la plaine des Brotteaux, comme on disait à l'époque, et commémorant un épisode de massacre où Fouché ne tînt pas un rôle très reluisant, c'est le moins que l'on puisse dire...
Une page, entre autres, a particulièrement retenu mon attention. En voici un petit extrait :
... ce qui n'est d'abord qu'un jeu de paroles sanglantes devient une surenchère toujours plus effrénée... et la politique n'est pas, comme on veut absolument le faire croire, l'art de conduire l'opinion publique, mais bien la façon dont les chefs s'inclinent en esclaves devant les courants qu'eux-mêmes ont créé et orientés... C'est ainsi que naissent toujours les guerres : en jouant avec des paroles dangereuses, en surexcitant les passions nationales...
( Stefan Zweig, Fouché. Ed. Grasset. Trad. de Alzir Hella et Olivier Bournac.)
D'autre part, grâce à Zweig, j'ai enfin appris à quoi correspondait la chapelle votive érigée pas très loin de chez moi, dans la plaine des Brotteaux, comme on disait à l'époque, et commémorant un épisode de massacre où Fouché ne tînt pas un rôle très reluisant, c'est le moins que l'on puisse dire...
Une page, entre autres, a particulièrement retenu mon attention. En voici un petit extrait :
... ce qui n'est d'abord qu'un jeu de paroles sanglantes devient une surenchère toujours plus effrénée... et la politique n'est pas, comme on veut absolument le faire croire, l'art de conduire l'opinion publique, mais bien la façon dont les chefs s'inclinent en esclaves devant les courants qu'eux-mêmes ont créé et orientés... C'est ainsi que naissent toujours les guerres : en jouant avec des paroles dangereuses, en surexcitant les passions nationales...
( Stefan Zweig, Fouché. Ed. Grasset. Trad. de Alzir Hella et Olivier Bournac.)
mercredi 24 décembre 2014
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