jeudi 2 avril 2015

Rome 2015 : 4°jour (après-midi, fin)

Montée au Pincio, essentiellement pour le panorama sur Rome. Puis Villa Médicis et Trinité-des-Monts, hélas recouverte de bâches et d'échafaudages. Il se remet à pleuvoir. Sur la place d'Espagne, la Barcaccia, œuvre des Bernin père et fils, se remplit peu à peu. Pas plus de chance avec la Fontaine de Trevi, qui, fortement endommagée par le temps, est en travaux. Pas question donc d'y jeter la piécette en faisant le vœu de revenir à Rome.

Place d'Espagne : la Barcaccia

Ensuite, j'emmène les élèves à l'église Saint-Ignace pour leur montrer le fameux trompe-l’œil du plafond et surtout pour la place devant le poche, véritable petit décor de théâtre. Nous sommes aussi à l'abri pour quelques instants. Et puis comment, pour moi, ne pas rendre visite au saint patron des Jésuites ?

Saint-Ignace : le plafond en trompe-l’œil

Saint-Ignace : Crucifix reliquaire

Tiens ! Une Annonciation

Place Saint-Ignace

Nous passons devant Saint-Louis-des-Français sans nous y arrêter : pas le temps et vu le succès remporté précédemment par Caravage... Au Panthéon, les élèves sont estomaqués par l'ampleur de la coupole. Encore plus surpris quand je leur dis qu'elle a traversé les siècles depuis les romains. Je leur fais découvrir les tombeaux de deux rois d'Italie, Umberto Ier et Victor-Emmanuel II ainsi que celui du peintre Raphaël. Tout petit détour par la place de Sainte-Marie-Minerve où trône un petit obélisque porté par un éléphant, œuvre qui a inspiré le peintre espagnol Dali.

Panthéon : la coupole

Panthéon : tombeau de Raphaël

Place du Panthéon

Sainte-Marie-Minerve : l'obélisque à l'éléphant

Enfin, escale incontournable Place Navone, un de mes endroits préférés à Rome. La pluie, comme pour me faire plaisir, s'est arrêtée. Temps libre pour les élèves, juste ce qu'il faut aux professeurs pour visiter l'église Sainte-Agnès-d'Agone, dire bonjour en pensant à Pasquino (statue antique fortement érodée mais servant depuis des siècles aux romains pour exprimer leur mécontentement et leurs revendications) et aller se désaltérer à MON petit bar juste derrière. Pas de Campari, j'ai trop soif, mais une bonne bière en terrasse.

Place Navone, ses artistes et Saint-Agnès-d'Agone)

Fontaine des Quatre Fleuves : décidément aucun respect, ces volatiles !

Le ciel va-t-il nous tomber sur la tête ?

Place Navone, lumière du soir

Pasquino, visiblement nettoyé récemment

MON bar à moi, hélas lui aussi en réfection

Et, alors que nous traversons le Tibre pur regagner le bus devant le Tribunal, le ciel nous offre un spectacle féérique, comme pour se faire pardonner son inclémence des derniers jours : un arc-en-ciel (arcobaleno en italien) splendide.

Avant l'arc-en-ciel

Le voilà !

Encore lui

Arrivederci Roma

Fin du voyage. Le lendemain, nous devons nous lever à 4h du matin pour reprendre l'avion direction Lyon. Notre hôtesse nous a préparé un minestrone à se damner...

Interruption

La suite du voyage sera pour plus tard, pour cause d'entêtement de mon ordinateur ou de mauvaise manipulation de ma part : tout le reste de l'après-midi vient de sombrer dans les abîmes de l'informatique, comme le temps que j'ai passé à rédiger.

Rome 2015 :4° jour (après-midi)

Trop de choses prévues cet après-midi là, dont nous ne verrons pas certaines à cause du mauvais temps et parce qu'une  élève, en montant au Pincio, nous a fait une belle crise d'hypoglycémie.

Nous longeons d'abord les rives du Tibre, aux eaux fort boueuses à cause des pluies, pour gagner la Place du Peuple. J'ai l'intention de montrer aux élèves les deux Caravage que contient l'église Sainte-Marie-du-Peuple : La Conversion de Saint Paul, sur le chemin de Damas, une de mes œuvres préférées de cet artiste avec le fameux Narcisse du palais Orsini, et Le Crucifiement de Saint-Pierre sur le Janicule.

La Conversion de saint Paul
Le Crucifiement de saint Pierre
Mais les bambins sont fatigués et y jettent à peine un œil. Je ne peux pas leur en vouloir : à leur âge, je n'aimais pas non plus Le Caravage. En revanche, très agréable surprise en entendant une fille de 15 ans s'extasier devant les couleurs sublimes des peintures de Pinturicchio. La même, auparavant, m'avait dit adorer les couleurs ocres des façades des palazzi italiens. En voilà au moins une qui est tombée dans la marmite !

Les photos qui suivent font partie du reste de l'après-midi, qui viendra bientôt.
Vue depuis le Pincio, la place du Peuple. Roma, ti amo !
Un peu de musique
Vue du Pincio

Rome 2015 : 4° jour (matin)

Après un jour très pluvieux et un autre ensoleillé, le dernier fut mitigé : acceptable le matin malgré quelques gouttes, à nouveau très humide l'après-midi.

Tu blanchis, Saint Pierre. la faute à qui ?

Le bus nous dépose au Vatican où il faudra attendre plus de deux heures pour atteindre les deux seuls (sur six) portiques de contrôle ouverts ce jour-là. Heureusement, le groupe d'élèves est calme et nous bavardons avec un couple de touristes venu de Saint-Tropez et dont c'est le premier séjour à Rome.


A l'intérieur de la Basilique Saint-Pierre, pas question d'approcher la Piéta de Michel-Ange : elle est littéralement prise d'assaut. Je réunis les élèves dans un coin à peu près calme et commence à leur expliquer ce qu'il pourront voir. Mais à peine ai-je commencé qu'un petit roquet italien vient me l'interdire : il faut pour cela être muni d'oreillettes. Et c'est là que j'ai vu que je n'avais pas perdu mon italien car le Cerbère a entendu le reste, à tel point qu'il m'informe qu'il va faire un rapport. Fais ton rapport, coco et fiche-nous la paix.

La Piéta (un peu floue parce prise de très loin)

La statue de Saint Pierre

Le baldaquin du Bernin

La coupole

La nef cntrale

Ce qui m'a particulièrement énervé, c'est de voir le bazar qui régnait cette fois-ci encore dans cette église (par exemple une asiatique hurlant pour appeler ses amies) et que l'autre paltoquet vienne nous faire la morale alors que nous étions sûrement parmi les plus calmes des visiteurs. J'ai juré que je ne remettrais plus jamais les pieds dans ce "centre commercial" où plus rien ne rappelle la foi ni la méditation. Si je refais un voyage avec des élèves,  j'en laisserai la charge aux autres accompagnateurs et irai boire un coup en attendant.

Vivement qu'on sorte !

Mais l'essentiel, c'est que les élèves aient été impressionnés par la magnificence de l'édifice. Peu d'entre eux m'ont cru lorsque je leur ai parlé (parce qu'il en faut plus pour me faire taire) et que je leur en ai donné les dimensions. On dit par exemple, si je me souviens bien, que le baldaquin a la même hauteur que le Palais Farnese, siège de l'Ambassade de France, qui compte trois étages.

Ataraxie
Nous trouvons, près du Château Saint-Ange un petit coin pour pique-niquer. Et là, surprise, pas de vendeurs à la sauvette qui vous assaillent alors même que vous ne voulez rien leur acheter. U peu de paix après ce "casino" (bordel en italien) !

Aperçue Via della Consiliazione

mercredi 1 avril 2015

Rome 2015 : 3° jour (après-midi)

Cap vers le sud, direction Pompéi. Sur l'autoroute, quelques noms qui me parlent : Caserte, résidence royale des Bourbons de Naples, Capoue et ses délices chères à Hannibal, Torre del Greco dont le nom m'a toujours plu, Torre Annunziata sa voisine, Oplontis et la villa de Poppée visitée jadis, Herculanum tandis que se profile non loin la silhouette du Vésuve.


De nouvelles retrouvailles au moment de la visite guidée : je retrouve, après des années celui que j'appelais "le vieux beau" (j'ai appris cette fois-ci qu'il était largement plus jeune que moi) : un homme élégant et abominablement bavard, excellent francophone avec un rythme de paroles inimaginable. Bine sûr, il a vieilli, mais je l'ai reconnu à son nom, rappelant celui d'une famille princière régnant sur un célèbre rocher.


La visite commence par l'amphithéâtre, le plus vieux de l'antiquité romaine et assez bien conservé. Puis nous avançons dans les rues de la cité engloutie. J'avais peur de trouver un site délabré (c'est ce qui a été dit il y a peu dans les médias) et suis surpris par l'importance des travaux entrepris. Le guide m'en donne la raison : Pompéi est classé patrimoine de l'humanité et, devant le laisser-aller des Campaniens, l'Unesco a posé un ultimatum sous forme de date butoir pour rénover. Faute de quoi, le site serait déclassé.

L'amphithéâtre

En face, la palestre

L'amphithéâtre (intérieur)

Ainsi la rue de l'Abondance (je n'en connais que deux au monde : celle de Pompéi et celle tout près de chez moi, à Lyon), originairement le decumanus maximus, est-elle encombrée d'échafaudages multiples et barrée dans certaines sections. Partout aux carrefours fleurissent, en plus des fontaines,  les nombreux phallus dont l'inclinaison indique parfois la voie à suivre pour atteindre une des nombreuses "maisons de tolérance" de cette ville où le plaisir était roi. 

Phallus au mur

Phallus au sol

Fontaine (les fontaines, ayant toutes une décoration différente, permettaient de se repérer dans la ville dont les rues ne portaient pas de nom.)

Le lupanar, justement, nous le visitons rapidement : les fresques au-dessus de chaque cellule présentent la "spécialité" de la dame qui  l'occupait. Au première étage, le balcon d'où ces dames racolaient le client en imitant le cri de la louve (lupa, en latin, d'où le nom de "lupanar"). L'adjectif "trivial" est lié à ce genre de "commerce" toujours situé au croisement de trois rues.

Lupanar

Lupanar

Lupanar

Puis un thermopolium, ouvert récemment à la visite pour sa partie intérieure et dont je ne connaissais que la pièce donnant sur la rue. Dans l'Antiquité, on y servait à manger et à boire, souvent du vin mélangé à de l'eau de mer chauffée (!!!).

Thermopolium

Thermopolium

Thermopolium

Thermopolium

Aux thermes de Stabies (nous ne verrons pas ceux du Forum), la section féminine a été elle aussi restaurée et ouverte au public. Mais nous verrons pas non plus la maison des Vettii, la plus intéressante bien que reconstruite à l'identique après les bombardements américains de la dernière guerre mondiale et fermée au public depuis plus de dix ans, pas plus que la villa des Mystères, trop éloignée de la consigne où nous avions dû laisser nos sacs à dos, pas plus que la maison du Faune ni les théâtres. Mais il faudrait deux jours pour tout visiter...

Section féminine

Section féminine

Section féminine

Section masculine

Section masculine

Palestre des thermes de Stabies

Les élèves sont fortement impressionnés par le "jardin des suppliciés" où est regroupée la plus grande partie des empreintes de corps de Pompéiens n'ayant pu s'échapper à temps : moulages en plâtre effectués en comblant la cavité laissée vide par la putréfaction des corps.

Moulages de Pompéiens morts lors de l'éruption du Vésuve

La dernière étape sera réservée au Forum avec ses temples, ses arches, sa basilique et l'édifice Eumachia, siège de la corporation des foulons qui en dit long, par ses dimensions, sur l'importance économique de cette catégorie sociale des teinturiers. Je montre aux élèves la porte donnant sur le Forum et ornée d'un magnifique décor en relief représentant un feuillage abritant une multitude de petits animaux (lapins, escargots, oiseaux...), dont, malheureusement, la protection en plastique épais a beaucoup vieilli.

Le forum

Le forum

La porte de l'édifice Eumachia

Ensuite temps libre dans une rue de la cité actuelle où les élèves  achètent ces fameux livres montrant, par un jeu de transparents, la Pompéi antique dans toute sa splendeur et ce qu'il en reste aujourd'hui. Enfin, rituel quasi permanent de cette visite, nous leur offrons une glace chez le meilleur glacier de la ville (proche de l'office du tourisme).

Et, ce jour-là, il a fait beau, très beau, avec une chaleur telle que nous avons dû enlever manteaux et pull-overs ! Les jours se suivent et ne se ressemblent pas...

Une dernière photo pour montrer quelque chose qui ne paie pas de mine et qui, pourtant, a une importance capitale : ce petit renflement qui coupe la ruelle est en fait le canal creusé à la toute fin du XVI° siècle pour acheminer les eaux de la rivière Sarno jusqu'aux fabriques d'armes de Torre Annunziata, creusement qui a entraîné la redécouverte des ruines de Pompéi, le plus vieux site archéologique du monde.