lundi 4 avril 2011
Les Dossiers de l'écran
La mort de Joseph Pasteur, son premier présentateur, m'a remis en mémoire le générique des Dossiers de l'écran. Moi aussi, cette musique m'a toujours impressionné, comme le faisaient aussi celles des Coulisses de l'exploit (magazine sportif) ou de Cinq Colonnes à la une (qu'une de mes vieilles grandes tantes un peu sourde avait traduit par "Saint Paul dans la lune").
Le choix des films proposés n'était pas toujours d'un excellent cru et je n'ai que rarement écouté le débat qui suivait la projection. Je n'aimais d'ailleurs pas beaucoup l'autre présentateur de l'émission, Alain Jérôme, que je trouvais un peu "m'as-tu vu". Pourtant, je n'aurais pour rien au monde manqué la soirée de 1975 où, pour la première fois à la télévision française, était abordé le thème de l'homosexualité masculine.
Le film en avait été Les Amitiés particulières, d'après le roman de Roger Peyrrefite, qui participait lui-même au débat. Adaptation assez inintéressante et passablement timorée, si je me souviens bien. J'avais aussi été très déçu par le débat où, outre Peyrrefite, étaient présents, entre autres, Jean-Louis Bory et André Baudry (fondateur de la revue Arcadie). Sans doute, en entendais-je beaucoup trop, je ne sais trop quoi d'ailleurs.
Il me semble, en évoquant cette époque, remonter à la préhistoire. Mais, après tout, c'était bien un peu ça!
dimanche 3 avril 2011
Amours de jeunesse
Tous les petits films d'animations que la télévision diffusait dans les années soixante ont fait la joie de mon enfance et même un peu plus tard. Je me souviens avec un brin de nostalgie de Kiri le Clown, de Bonne Nuit les petits, de Saturnin, d'Aglaé et Sidonie, de Pépin la Bulle ou du Manège enchanté, où Margote m'énervait un peu mais où j'étais un fan absolu de Pollux, le chien à l'accent britannique.
Dans ma famille, on nous permettait assez facilement de les voir, puisqu'ils passaient selon mes parents à une heure décente pour les enfants, et en semaine. Le dimanche, c'était plus difficile. Le film du soir nous était souvent interdit, même sans le carré blanc, parce qu'il fallait se coucher (et se lever) tôt. Dans la journée, mon père voulait que nous allions jouer dehors et la télévision restait toujours muette. Sauf, en hiver, à la période de Noël. il faisait trop froid pour nous chasser de la cuisine, où se trouvait le poste, et parfois, si nous n'avions pas d'invités, on nous accordait un peu plus de liberté.
J'aimais particulièrement une émission qui passait à ce moment-là, et uniquement à ce moment-là, une fois par an donc. C'était SVP Disney, présenté par Pierre Tchernia. Il proposait une liste d'une bonne vingtaine d'extraits de dessins animés de l'américain et les téléspectateurs devaient téléphoner pour voter pour tel ou tel. Comme nous n'avions pas le téléphone, je faisais des vœux ardents pour que ceux qui appelaient le fassent en faveur de mes préférés.
Le pire, c'est lorsque l'émission tardait un peu et qu'on nous privait de la fin, parce qu'il y avait autre chose à faire ou parce que ci, ou parce que ça. J'ai traîné cet amour de Disney longtemps. j'avais écrit un poème en alexandrins sur lui (non, non, je ne l'ai plus!) et j'ai dû attendre d'être à Lyon et d'avoir autour de vingt ans pour, enfin, voir intégralement un de ses films. J'étais avec Yvon. Il s'agissait de Blanche-Neige.
Il y a maintenant longtemps que la rupture est consommée avec les studios Disney. Mais lorsque je vois passer dans les programmes un de ses anciens films, si je peux, je le regarde, et toujours avec le même plaisir. Un grand enfant, je vous dis!
Dans ma famille, on nous permettait assez facilement de les voir, puisqu'ils passaient selon mes parents à une heure décente pour les enfants, et en semaine. Le dimanche, c'était plus difficile. Le film du soir nous était souvent interdit, même sans le carré blanc, parce qu'il fallait se coucher (et se lever) tôt. Dans la journée, mon père voulait que nous allions jouer dehors et la télévision restait toujours muette. Sauf, en hiver, à la période de Noël. il faisait trop froid pour nous chasser de la cuisine, où se trouvait le poste, et parfois, si nous n'avions pas d'invités, on nous accordait un peu plus de liberté.
J'aimais particulièrement une émission qui passait à ce moment-là, et uniquement à ce moment-là, une fois par an donc. C'était SVP Disney, présenté par Pierre Tchernia. Il proposait une liste d'une bonne vingtaine d'extraits de dessins animés de l'américain et les téléspectateurs devaient téléphoner pour voter pour tel ou tel. Comme nous n'avions pas le téléphone, je faisais des vœux ardents pour que ceux qui appelaient le fassent en faveur de mes préférés.
Le pire, c'est lorsque l'émission tardait un peu et qu'on nous privait de la fin, parce qu'il y avait autre chose à faire ou parce que ci, ou parce que ça. J'ai traîné cet amour de Disney longtemps. j'avais écrit un poème en alexandrins sur lui (non, non, je ne l'ai plus!) et j'ai dû attendre d'être à Lyon et d'avoir autour de vingt ans pour, enfin, voir intégralement un de ses films. J'étais avec Yvon. Il s'agissait de Blanche-Neige.
Il y a maintenant longtemps que la rupture est consommée avec les studios Disney. Mais lorsque je vois passer dans les programmes un de ses anciens films, si je peux, je le regarde, et toujours avec le même plaisir. Un grand enfant, je vous dis!
Et un peu de musique, ça vous dirait? (8)
Kiri le Clown.
Ça, c'était il y a très, très, très longtemps.
Ça, c'était il y a très, très, très longtemps.
samedi 2 avril 2011
Poussière, bourgeons, clavier et privation.
Lorsque je suis rentré, hier, Jean-Claude était encore là, couvert de poussière blanche de la tête aux pieds: il avait poncé un des petits halls et le couloir. Toujours déprimant, ce moment-là: pour lui, parce que ce n'est pas une tâche très intéressante; pour moi, parce que l'on n'a pas l'impression que le travail avance. Dès que l'on passe à la peinture, c'est autre chose. Résultat: j'ai consacré ma journée, sans profiter du soleil et de la chaleur, à préparer ma semaine de cours, à corriger des copies et à nettoyer tout ce que je pouvais dans les grandes lignes. Voir les meubles si sales par ce beau temps n'a rien d'enthousiasmant.
Sorti aussi les plantes sur les balcons. Elles font un peu rachitiques, avec leur couleur vert pâle et leur grandes tiges maigrichonnes que j'ai taillées pour les rendre plus présentables et leur redonner un peu de vigueur. Quelques-unes n'ont pas résisté à l'hiver. J'ai fait le tri. Les rescapées ont eu droit à un peu d'engrais. La glycine promet, cette année. Quant au bougainvillée, il n'est encore que bâtons qui semblent secs. Mais je le connais: il n'est pas rapide.
Là dessus, mon ordinateur joue à me faire des frayeurs. Hier, c'était la nouvelle sourie sans fil qui refusait obstinément de fonctionner. Aujourd'hui, c'était le clavier qui restait inopérant. Heureusement que Stéphane est là pour me donner quelques conseils. Tout est maintenant rentré dans l'ordre. Mais il faudra sans doute que je pense rapidement à sauvegarder mes fichiers sur mon disque dur externe et à changer d'ordinateur. Le mien, avec la technologie d'aujourd'hui, commence à se faire vieux.
Sorti aussi les plantes sur les balcons. Elles font un peu rachitiques, avec leur couleur vert pâle et leur grandes tiges maigrichonnes que j'ai taillées pour les rendre plus présentables et leur redonner un peu de vigueur. Quelques-unes n'ont pas résisté à l'hiver. J'ai fait le tri. Les rescapées ont eu droit à un peu d'engrais. La glycine promet, cette année. Quant au bougainvillée, il n'est encore que bâtons qui semblent secs. Mais je le connais: il n'est pas rapide.
Là dessus, mon ordinateur joue à me faire des frayeurs. Hier, c'était la nouvelle sourie sans fil qui refusait obstinément de fonctionner. Aujourd'hui, c'était le clavier qui restait inopérant. Heureusement que Stéphane est là pour me donner quelques conseils. Tout est maintenant rentré dans l'ordre. Mais il faudra sans doute que je pense rapidement à sauvegarder mes fichiers sur mon disque dur externe et à changer d'ordinateur. Le mien, avec la technologie d'aujourd'hui, commence à se faire vieux.
En fleurs
Pascal, le jardinier du collège, qui peut être aussi charmant que détestable par ses sautes d'humeur, m'a fait un grand plaisir en me disant que le cerisier en haut de la pelouse et l'arbre (un prunus?) planté lors de la mort de Jean-marc, notre ancien directeur adjoint, à l'époque où nous en avions un, allaient fleurir simultanément, probablement en début de semaine prochaine. Me voilà prévenu pour la photo qu'il compte bien que je fasse.
Voir cette sorte d'ours faire preuve d'une intention aussi délicate m'a touché. Il sait que j'aimais beaucoup Jean-Marc qui, en six mois, a été emporté par une leucémie foudroyante. J'ai fait un voyage en Grèce avec lui et les élèves, il y a une dizaine d'années de cela. Je me souviens encore de lui, à plat ventre sur la pelouse du stade d'Olympie en train de prendre la photo d'une anémone sauvage dans cette belle matinée de ce printemps grec.
Il m'avait affectueusement surnommé "peigne à bœufs", peut-être à cause de mes cheveux fous. La dernière fois que je l'ai vu, je ne l'avais pas reconnu, de dos, dans le hall du collège, tellement il avait maigri. Quand j'ai su que c'était lui, il était déjà remonté dans sa voiture. J'ai couru comme un fou à travers la pelouse où va fleurir bientôt son arbre. je l'ai rattrapé de justesse, et, en sortant de son véhicule, il m'a serré fort dans ses bras et m'a dit: "Au revoir, mon fils." Une semaine à peine après sa dernière visite, il mourait. Je n'ai jamais oublié ses derniers mots, ni cette dernière et unique étreinte sans malentendu ni ambiguïté.
Voir cette sorte d'ours faire preuve d'une intention aussi délicate m'a touché. Il sait que j'aimais beaucoup Jean-Marc qui, en six mois, a été emporté par une leucémie foudroyante. J'ai fait un voyage en Grèce avec lui et les élèves, il y a une dizaine d'années de cela. Je me souviens encore de lui, à plat ventre sur la pelouse du stade d'Olympie en train de prendre la photo d'une anémone sauvage dans cette belle matinée de ce printemps grec.
Il m'avait affectueusement surnommé "peigne à bœufs", peut-être à cause de mes cheveux fous. La dernière fois que je l'ai vu, je ne l'avais pas reconnu, de dos, dans le hall du collège, tellement il avait maigri. Quand j'ai su que c'était lui, il était déjà remonté dans sa voiture. J'ai couru comme un fou à travers la pelouse où va fleurir bientôt son arbre. je l'ai rattrapé de justesse, et, en sortant de son véhicule, il m'a serré fort dans ses bras et m'a dit: "Au revoir, mon fils." Une semaine à peine après sa dernière visite, il mourait. Je n'ai jamais oublié ses derniers mots, ni cette dernière et unique étreinte sans malentendu ni ambiguïté.
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