Un autre quartier qui m'est très cher, peut-être davantage que tous les autres, c'est la Place Chavanelle.
Le nom de la place vient d'un ruisseau, le Chavanelet, qui passe à proximité. Au XIXe siècle s'y tenait un pittoresque marché quotidien aux fruits et légumes. En 1925, s'y dressa un marché couvert, véritables halles locales. Ceci dynamisa le quartier, et les fêtards allaient, de bon matin, "manger la soupe aux choux" avec les primeurs du marché de gros...
Déplacement du "marché de gros", démolition des halles, la place devient en 1972 une gare routière, pour ne pas trop mécontenter les bistrots alentours. Sa forme triangulaire facilitait les départs et arrivées des cars sans encombrer les routes.
En 2003, la gare routière fut démantelée, déplacée en divers points de la ville. La construction d'un parking souterrain débuta et l'esplanade nouvelle, depuis 2006, se voit dotée d'un design contemporain : statues modernes, dont un groupe de pigeons, assurément moins polluants que les quelques volatiles vivants qui subsistent encore. La perspective s'est ouverte sur le clocher de l'église Notre-Dame.
La place dans les années 1970 |
Pourquoi cette place m'est-elle aussi cher, même si aujourd'hui je ne la reconnais guère. Mon père, en plus de ces horaires de mineur, venait de nuit décharger les camions des primeurs. Pendant les vacances, il m'arrivait de venir l'aider. J''aimais quand il me réveillait pour m'emmener dans son tube Citroën jusqu'au "ventre de Saint-Etienne". Une nuit, un grossiste m'avait offert une figue fraîche. Je n'en avais jamais vu et n'avais pu la manger tellement son aspect me dégoûtait (Inutile de dire que j'ai changé d'avais de puis !).
Mon père eut ensuite son propre "banc" de primeur et ma mère, avant de rejoindre le fleuriste Place du Peuple, l'aidait à vendre. Je ne sais comment ils tenaient le coup avec tout ce travail (et leurs quatre enfants) Je les en admire encore.
D'autres raisons encore pour moi d'aimer le place Chavanelle :
- elle était tout près du lycée Claude Fauriel où j'ai fait mes études secondaires. Ainsi, même géographiquement, se côtoyaient les deux mondes que, je pense, j'ai réussi à faire s'entendre.
- ma tante (comme ma seconde mère) qui travaillait elle aussi dans les fruits et légumes, habitait au dernier étage d'un immeuble donnait sur la place.
1 commentaire:
Ah oui, une gare routière à la place Chavanelle, je n'ai connu que ça.
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