mercredi 1 septembre 2010

Moins un

Déjà un de fait. Et pas des plus faciles! Mais cette année, grand calme, grande harmonie. Bon petit déjeuner offert par la maison pour commencer, puis discours réduits par rapport aux années précédentes et pas toujours inintéressants, de nouveaux jeunes collègues sans grand relief pour moi pour l'instant (ce que je veux dire par là, c'est que je ne me suis mis à baver bêtement devant aucun, pour l'instant!).

Cet après-midi, travail qui avançait rapidement grâce à tout ce que nous avions déjà mis en place à la fin juin. Les échanges se font, les collègues sont plutôt souriants. D'ailleurs, j'ai rarement vu autant de monde au repas de midi, lui aussi offert par la maison. Ma classe de cinquième où je suis professeur principal se résume à une suite de noms dont je ne connais aucun ou presque. Mon emploi du temps reçu en juillet (merci Stéphane et Gilles) n'a que peu varié dans sa dernière mouture. J'aurai encore pas mal d'après-midi libres cette année (re merci Stéphane).

Demain, repos. Déjà, oui: les cinquièmes ne font leur rentrée que vendredi. Mais je vais tâcher de rester bien sagement devant mon bureau, à peaufiner mes premières séquences de trois semaines. Les cours, les vrais, ne commencent réellement que lundi. Et ce sera parti pour environ 36 semaines. Allez hop! En selle!

mardi 31 août 2010

Précision (4)

Voilà, on n'en parle plus. j'ai trouvé: je vais me coucher.

Précision (3)

Cinq! Aïe, aïe, aïe! J'angoisse!

Précision (2)

Plus que dix minutes, et je n'ai toujours pas trouvé......

Précision

A ma montre, il me reste exactement un quart d'heure de vacances d'été 2010. A quoi vais-je bien pouvoir les occuper?

Demain, dès l'aube...

... à l'heure où blanchit la campagne, je partirai. Je sais que l'on m'attend. Oui, enfin bon, n'exagérons rien non plus. Demain, je le précise pour ceux qui n'ont pas la chance inouïe d'être enseignant, c'est la pré rentrée, autrement dit la rentrée des profs.

Dire que je saute de joie à cette idée serait beaucoup dire. Ce matin, on peut même dire que je lui tournais carrément le dos: tout à coup, il me semblait que j'avais encore des tas de choses à faire, plus intéressantes les unes que les autres ( ce qui est d'ailleurs vrai) plutôt que de mettre le nez dans mon cartable. Mais cet après-midi, il a bien fallu! Il faut dire que j'avais préparé un peu le terrain: en juin ou début juillet, achat de l'agenda septembre/septembre et du carnet de notes; avant-hier, calligraphie (bof!) de mes nom et prénom sur les susnommés. Ma conscience professionnelle s'était arrêtée là.

Eh bien, le peu que j'ai fait cet après-midi (trois heures de boulot tout de même) m'a un peu redonné du cœur à l'ouvrage. En même temps les mails sérieux arrivaient, remplis du travail de mes collègues consciencieux pendant que d'autres préféraient les SMS vaseux, du style: "Il vont le mettre au trou, Fignon!" (désolé, je fréquente vraiment n'importe qui!). Ce soir, je me sens fataliste: puisqu'il faut, il faut! Mais je déteste toujours autant les comptes rendus de vacances, les discours ampoulés et les séances d'enculage de mouches (là, c'est vous qui fréquentez vraiment n'importe qui!).

Ceci, mesdames, messieurs, s'appelle un marronnier! Mais bon, moi je supporte bien la vue des cartables en magasin depuis début juillet!

lundi 30 août 2010

Danielle

Danielle, c'était Oceania. Oceania, c'était Danielle. Oceania nous livrait les textes des autres, extraits beaux ou significatifs d'un auteur, ou simplement appréciés d'elle. Danielle, parfois, rarement, trop rarement apparaissait avec ses propres mots, sa propre histoire, ses amours et ses émotions.

Voyage dans les mots, c'était le titre qu'elle avait donné à son blog. Chez qui je l'ai découverte, je n'en sais plus rien aujourd'hui. C'est moi qui, bien humblement, bien timidement, eut un soir le courage de glisser un commentaire au milieu des nombreux autres qui suivaient chacun de ses billets. Elle me répondit gentiment et ne me quitta plus. Dans le classement de sa blogosphère, elle avait créé spécialement pour moi une catégorie à part, où je suis toujours resté seul: Jamais un jour sans une ligne (c'est une citation de Pline le Jeune).

Un soir qu'elle perçut la grande détresse que je ressentais à ce moment-là, elle eut les mots qu'il fallait, des mots simples et justes, pour détourner l'orage de ma tête. Elle seule les eut, un peu comme l'on dit que doit faire une mère. Nous échangeâmes nos adresses pour les courriers électroniques, puis nos numéros de téléphones portables. Un jour que j'étais dans le Gard, chez Jean-Marc, le mien sonna: c'était elle et sa voix qui me surprit parce que je l'avais imaginée autrement, comme l'on fait d'un personnage de fiction que tout le monde recrée à son désir.

Nous ne pouvions nous rencontrer à cette occasion mais rendez-vous fut pris pour plus tard. Plus tard, ce fut la maladie, l'opération, et la rencontre ne se fit jamais. Je lui parlai encore, plusieurs fois, je pus préciser ces traits grâce à des photos publiées mais je ne la rencontrai jamais. Je n'ai jamais effacé de mon portable le SMS qu'elle m'envoya un jour, toujours plein de vie et d'espoir malgré la maladie. Danielle est morte le 24 juin de cette année, curieusement date anniversaire de la mort de Kicou. Ses enfants ont laissé intact son blog que l'on peut toujours trouver en cliquant sur son nom dans ma liste et où les commentaires s'accumulent pour lui dire adieu. 35 déjà mais 35 seulement, oserais-je dire, dont le dernier trois semaines après le précédent. Un jour, ils cesseront et Danielle tombera dans l'oubli. Pour moi, ce sera toujours la voix extraordinairement jeune que je découvris un dimanche matin en roulant au milieu des vignes du Gard, une voix que j'entends encore me dire: "C'est moi!".