jeudi 19 décembre 2019

Sur les pas du Cantor de Leipzig

Je savoure un peu chaque soir l'Oratorio de Noël sur Arte. Je ne peux m'empêcher, en l'écoutant,  de penser à Pierre dont un des rêves inaccomplis était de suivre les pas de Bach en Allemagne : Leipzig avant tout, et Weimar, et Köthen, et Mühlhausen, et Arnstadt. J'imagine la joie qu'il aurait ressenti à faire ce pèlerinage et je n'aurais pas été en reste.

D'ailleurs je me suis juré de le faire un jour. Je serai seul mais j'ai deux oreilles : une pour chacun. Il faudrait que je me dépêche avant qu'elles ne deviennent toutes deux récalcitrantes.

6 commentaires:

Pippo a dit…

Comme je te comprends ! Ce voyage sur les traces de Bach, j'ai pu l'accomplir l'été 1980. Je voulais voir les paysages, les immeubles que Bach avait vus (à l'époque, j'avais une compréhension syncrétique de l'histoire de l'art).
Le point culminant (il ne faut jamais dire "point d'orgue") de mon parcours a été l'accès à un merveilleux petit orgue de village, peu modifié depuis sa construction par Gottfried Silbermann, facteur contemporain de celui que je n'appelle jamais "le Cantor". Le pasteur du lieu était heureux de rencontrer quelqu'un d'Europe de l'Ouest ; il regrettait de ne pouvoir visiter que deux pays voisins. Je me souviens de sa réponse à ma question sur les possibilités d'activités de son Eglise : "Die Kirche lebt".
Ce fut également un voyage dans le temps. Ainsi ces étalages garnis de boîtes de conserve disposées de manière à former un triangle, comme on voyait à Liège dans les années cinquante.
Les Ossis n'appréciaient pas la marque de ma voiture, une Lada ...
Je termine en réglant mes comptes avec "le Cantor". Très nombreuses furent les municipalités allemandes qui ont entretenu un Cantor (comme aujourd'hui un Generalmusikdirektor). L'expression désigne donc une fonction et non un individu.
Il est vrai qu'un musicographe aurait appelé Beethoven "le Grand Sourd". Mieux, un autre aurait utilisé l'expression "le Colloredo de Salzbourg" pour nommer certain ange tombé du Ciel.

Calyste a dit…

Pippo : je t'envie vraiment d'avoir fait ce voyage. Tes anecdotes me rappellent quelques-uns de mes souvenirs : le petit orgue de Corse sur lequel Pierre tenta de jouer , avec son soufflet troué. L'état des restaurants et des commerces en Tchécoslovaquie en 1990 (totalement changé deux ou trois ans plus tard). Un trajet plus que tape-cul en Trabant (en Tchécoslovaquie toujours).
Pour le Cantor, j'ai emprunté le cliché courant sous lequel il est connu. Et puis Cantor est tout de même plus parlant que Generalmusikdirector, bien que j'aime beaucoup cette façon allemande de construire des mots à rallonge.
Merci de tes commentaires, toujours intéressants et documentés et pardon pour mes réponses un peu sottes.

Pippo a dit…

Calyste, je ne vois pas en quoi tes réponses sont "un peu sottes".
Merci de qualifier mes commentaires d'intéressants. Toujours ? même le dialogue que j'ai écrit à la suite de tes derniers Momentini ?

Calyste a dit…

Pippo : je t'avoue ne pas l'avoir très bien compris.

Pippo a dit…

Moi non plus, je te rassure. Il y a bien sûr le plaisir de bêtifier. La Sagesse des Nations n'enseigne-t-elle pas qu'il faut préserver la part d'enfance qui subsiste en nous ?

Calyste a dit…

Pippo : la Sagesse des Nations a bien raison !