Deux tableaux splendides : La Cène de Andrea del Castagno (1440-1450, couvent de Sainte Apolloniale, Florence) et celle de Leonardo da Vinci (1495-1498, couvent de Santa Maria delle Grazie, Milan. A peine 50 ans séparent ces deux fresques et pourtant quelles différences !
Certes même recherches dans l'effet de perspective, mêmes participants, les douze apôtres, à ce dernier repas du Christ, même positionnement des apôtres, à l'exception de Judas, présenté à part, face au Christ, chez Castagno. Mais autant les couleurs employées par ce dernier me semblent froides et, pour ainsi dire, funèbres, autant celles de Vinci sont chaudes et "intimes". Autant les personnages de Castagno sont statiques, autant, chez Vinci, ils semblent vivants et en mouvement. Chez Castagno, le tableau est encadré de harpies, symboles mythologiques de mort chez les romains. Elles ont disparu chez Vinci. Chez l'un, il me semblent que l'accent est mis sur la tragédie et la mort prochaine alors que l'autre fait de ce repas un moment d'intimité et de "communion".
7 commentaires:
Moment d'intimité et de "communion", écris-tu, cher Calyste à propos de La Cène de Vinci, oui, encore que les trois derniers apôtres placés à gauche du Christ semblent discuter ferme (à quel propos ?).
Ce qui m'amuse, ce sont les pieds sous la table. Amateur de charades, tu pourrais nous mettre au défi de reconnaître à qui ils appartiennent - en plus, deux apôtres semblent se faire du pied, mais l'époque de Vinci était moins hypocrite que la nôtre, qui pense vite à mal.
Merci pour Andrea del Castagno. Ses murs en marbre sont superbes.
Pipo.
Si vous me permettez de regarder cette Cène avec des yeux de " mécréante ", j'ai comme l'impression dans ce tableau que le Christ attend que tout le monde s'installe dans le calme et arrête de discuter avant d'entamer le sujet de leur présence à ce moment-là . Alors, je ne trouve pas cela trop intimiste, ni un moment de communion. Pour moi, c'est vivant, et j'imagine un fond de brouhaha animé dans la pièce comme pendant n'importe quel début de réunion !
Pipo et Vaileka : oui, la Cène de Vinci est beaucoup plus vivante que celle de Castagno. C'est ce que je voulais dire en parlant d'intimité : pas de solennité mais la vie de tout les jours.
Pipo : pour la charade, je vais y réfléchir un peu... Et les marbres sont effectivement magnifiques.
Vaileka : c'est, comme vous, toujours avec des yeux de mécréant, que je regarde une œuvre d'art, plus intéressé par la façon de peindre que par ce qui est peint.
La Cène de Vinci, j'en connais la représentation depuis mon plus jeune âge car une grande peinture est représentée en grand dans le chœur de l'église Notre-Dame de RDG (l'église est d'ailleurs classée aux monuments historiques pour cela) et s'en inspire très fortement. Il s'agit d'une vraie fresque du milieu du XIX° s. réalisée par un Italien. Elle a été rénovée durant les années 1980.
Cornus : je ne savais pas. Il va falloir que j'y aille faire un tour.
Calyste, j'espère que tu ne seras pas déçu, car personnellement, je craindrais de l'être. Je devrais y aller aussi, car si j'ai fréquenté assidûment cette église dans les années 1970-80, je ne suis pas sûr d'y avoir remis les pieds depuis l'enterrement de ma grand-mère paternelle en 1989.
Cornus : pas grave. Je n'ai pas à faire tant de kms !
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