Ce matin, j'ai repensé à Yvon. Comment aurait-il vécu cet enfermement printanier ? Pourquoi penser à lui à ce moment précis, je n'en sais rien. Peut-être parce qu'il me renvoie à notre jeunesse et à nos folles virées en ville ou à la campagne.
Il était plus jeune que moi, d'un an. J'ai tenté de l'imaginer vieillissant sans trop y parvenir. Il aurait peut-être été un peu bedonnant, son physique plus courtaud que le mien y poussant. Et ses cheveux, couleur queue de vache comme il disait, les aurait-il encore ? Il aurait sans doute fait une carrière dans l'enseignement, c'était sa formation. Vivrait-il seul ? Aurait-il, au contraire, rencontré l'homme de sa vie et accepté les quelques compromis de la vie en commun ? J'en doute.
J'en étais là de mon uchronie un peu brumeuse lorsque la radio passa Barbara : Dis, quand reviendras-tu ? Et la voix fit se lever la brume. Qu'importe ce qu'il serait devenu : nous avons eu une jeunesse rare.
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3 commentaires:
Je pense parfois aussi comment auraient pu évoluer des personnes de ma famille ou de mon entourage disparues un peu ou beaucoup trop tôt. Et puis, cela me semble vain en définitive.
ça c'est ton côté : 'très fidèle en amitié mais ...' !
Cornus : bien sûr, c'est vain. Mais ça peut faire du bien.
Chroum : tout à fait. C'est drôle que tu fasses référence à mon profil, écrit il y a si longtemps. Des choses devraient y être changées, mais pas ça.
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