jeudi 5 février 2015

Les Visages

Attention : nuits blanches ! Il n'y a pas que la pleine lune qui peut empêcher de dormir, il y a aussi les très bons romans policiers. Et celui-ci en est un.

Un galeriste de New-York découvre dans un appartement à l'abandon des dizaines de cartons remplis de dessins. Mis côte à côte et bout à bout, ces dessins forment une immense et géniale œuvre d'art dont le centre représente des portraits d'enfants. Alors que la première exposition de ces dessins a lieu dans la galerie, un policier en retraite y reconnaît les visages de victimes de crimes jamais élucidés.

Ce roman a été publié en France en 2009. Je ne connais pas son auteur, Jesse Kellerman, dont la quatrième de couverture dit qu'il est le fils de deux autres écrivains : Jonathan et Faye Kellerman. Mais, s'il continue dans cette veine-là, je lui prédis un bel avenir. C'est un des meilleurs polars que j'aie lus depuis longtemps.
(Jesse Kellerman, Les Visages. Sonatine éditions. Trad. de Julie Sibony.)

mercredi 4 février 2015

C'est bête mais ça me fait rire.

Une histoire de blondes entendue récemment.
L'une : - Je me suis mariée deux fois et deux fois j'ai divorcé.
L'autre : - Des enfants ?
L'une : Oh non, des adultes !

Eclaircissements

Puisque certains me l'ont demandé, je voudrais un peu expliquer comment m'est venue l'idée de la fiction que j'ai terminée hier. L'élément déclencheur a été en fait double.

D'abord le gîte que nous avons loué cet été en Toscane avec quelques-amis. Un gîte extra-ordinaire qui ne correspondait à rien de ce que j'avais connu jusque là : de par son emplacement, isolé à flanc de collines au milieu d'une nature luxuriante évoquant davantage le Massif Central que l'Italie. Un  gîte dont une partie seulement (celle louée par les hollandais) était homologuée, la nôtre servant généralement de lieu de vacances à la propriétaire. Une ancienne maison de vignerons emplie de vieux meubles, de disques, de livres d'art et de partitions de musique. En un état de propreté très approximatif (voir l'épisode des scorpions mais pas seulement) qui nous en fit comprendre le prix relativement modique pour la région. Mais, après la première réaction digérée et une fois le ménage fait, un gîte qui nous séduisit tous, par son isolement d'une part dans un coin d'Italie que peu de touristes visitent sans doute, par son originalité d'autre part.

Ensuite la lecture d'un roman de Yoko Ogawa, Les tendres Plaintes, dont le titre un peu mièvre, cache une histoire extrêmement prenante d'isolement et de rencontres peu communes qu'il est donné de faire à la narratrice. Fuyant volontairement la ville, elle s'installe dans un "chalet" perdu dont les seuls voisins sont deux personnages formant un couple étrange : un facteur de clavecins et son aide. C'est en lisant cette histoire, cet automne, que j'ai repensé à notre gîte et décidé d'écrire quelque chose là-dessus.

Je suis parti totalement à l'aveugle, me contentant d'écrire soir après soir ce qui me passait par la tête, principalement préoccupé de rendre l'atmosphère étrange que j'avais retenue du gîte. Au départ, je n'avais pas l'intention d'accorder une part aussi importante au couple de hollandais qui, dans la réalité, sont loin de ressembler à ceux de ma fiction. Je sais que je souris toujours lorsque j'entends un écrivain dire que ses personnages, développant leur vie propre, se sont imposés à lui, presque contre son gré. C'est pourtant ce qui s'est passé pour moi.

Un soir, il fallut bien faire avancer les choses : il devait se passer quelque chose, qui me donne une ligne directrice. Là aussi, c'est tout naturellement que le thème de la paternité, ou de la maternité, s'est imposé à moi. Ceux qui me lisent depuis longtemps savent combien je suis sensible à cette réalité et, a posteriori, je n'ai pas été surpris d'avoir choisi de développer ma fiction dans ce sens.

Mais j'ai un défaut : je suis relativement fainéant, ou plutôt, comme le disait un de mes professeurs de lycée sur un bulletin trimestriel, nonchalant. Un de mes autres défauts est d'écrire vite et sans difficulté. Donc, je ne travaille pas vraiment mes textes et cède souvent, à mon avis, à la facilité. Je crois que, cette fois-ci, ça a encore été le cas.

J'aimerais maintenant étoffer un peu ce récit. En lui-même d'abord en le reprenant et en l'approfondissant là où il peut l'être. Pour moi, c'est un peu comme un scénario qui ne donnerait que les lignes directrices, une sorte de trame à enrichir. Ensuite en y intercalant une autre histoire (peut-être deux) sur le même thème de la paternité mais totalement différente dans son déroulement et, si j'en suis capable, surtout dans son style. Quelque chose qui reprendrait le thème sur un mode plus sombre ou plus violent.

Je ne suis sans doute pas très clair dans ce que j'écris là mais c'est que mes idées ne le sont pas non plus vraiment. Ce que j'aimerais, c'est que certains d'entre vous, qui ont lu cette fiction, me fassent part de leur avis, de leurs réactions, ici même en commentaires sur ce blog ou dans sa boîte mails (calystee@gmail.com). Il n'est pas nécessaire d'être laudatif, les critiques sincères m'aideront davantage à progresser. D'avance merci à ceux qui me rendront ce service.

mardi 3 février 2015

Soirée enfantine

Vous allez vous moquer sans doute, mais ce soir, j'ai regardé Gulli, la chaîne pour les tout jeunes. Au départ un peu par désœuvrement devant le vide sidéral des programmes proposés. Au final, je suis ravi.

Au programme, le film Tintin et le mystère de la Toison d'or (1961). D'accord, je n'ai plus sept ans mais pas encore non plus 77. Alors, tout va bien, je suis dans le créneau. J'ai un peu raté le début qui se passe à Istanbul, en m'endormant (plus près des 77 que des 7 tout de même...) et que vois-je en me réveillant ? La Grèce ! Moi qui en parlais il y a quelques jours. Athènes au début des années soixante, pas très différente de celle que j'ai connue quelques années plus tard, si l'on fait abstraction des voitures qui circulaient en ce temps-là.

Plaisir de revoir le quartier de l'Agora, le Théseion (en fait Héphaïstéion), le Pirée et plus tard les Météores. J'ai même reconnu la petite ruelle tout près de l'Agora où se tenait, à l'époque où j'y suis allé, un pittoresque marché aux puces. Et puis pas de doublage des dialogues en grec, donc nouveau plaisir. Et puis une scène de noces avec le kalamatianos, danse traditionnelle interprétée par l'ensemble des danseurs et musiciens folkloriques Panegyrist de Dora Stratou.

Ah, on ne se moquait pas du monde en 61 ! Bien sûr, l'histoire est rocambolesque mais qu'importe puisqu'elle est très bien servie par des acteurs tels que Georges Wilson, Charles Vanel, Marcel Bozzuffi, Dario Moreno (et Jean-Pierre Talbot en Tintin plus vrai que nature, à tel point que ce fut le seul rôle de sa vie et qui ne tourna que deux films). En bref, ça vaut tous les James Bond de la terre !

Fiction (28)



- Mais alors….

- C’est désormais le nôtre, à Tom et moi, me répondit Dorée. Je vous ai expliqué qu’il nous était impossible d’en avoir un par nous-mêmes. Alors, nous l’avons « adopté ».

A sa façon de prononcer « adopté », je sentis immédiatement que l’explication n’était pas terminée. Je préférai m’asseoir, attendant de nouvelles surprises. J’avais beau tourner les faits dans tous les sens, je ne comprenais pas. S’ils l’avaient réellement « adopté », ils auraient dû se rendre dans son pays d’origine, en Afrique probablement. Or ils venaient de passer une semaine en Toscane et l’absence de Tom n’avait pas été assez longue pour lui permettre un aller-retour, surtout avec toutes les formalités que j’imaginais indispensables dans ces cas-là.

Ce fut Valeria qui reprit la parole. Tom et Dorée n’en avaient que pour le bébé qu’ils ne quittaient désormais plus des yeux.

- Vous savez que l’Italie n’a jamais été une terre de grand accueil. Nous avons autrefois au contraire fourni une main-d’œuvre importante à certain pays d’Europe, la France notamment. 

Bien sûr que je le savais ! Originaire d’un bassin minier important, j’avais côtoyé, enfant, nombre de ses compatriotes que l’on avait fait venir des vallées reculées du nord pour leur proposer un travail dans les mines. Le village où je vivais comportait de nombreuses nationalités, italiens mais aussi russes, tchèques, polonais et quelques maghrébins. Tous ces gens vivaient en bonne harmonie car la difficulté du labeur créait un sentiment de communauté, de fraternité que j’ai rarement vu ailleurs que dans ces villages de mineurs de fond. Mais quel rapport avec cet enfant noir ?

- Au XX° siècle, l’Italie s’est un peu enrichie et l’émigration s’est peu à peu tarie. Aujourd’hui, elle est confrontée à un autre problème…

A ce moment-là, le bébé se réveilla et se mit à pleurer. Dorée, comme si elle avait fait ça toute sa vie, trempa le doigt dans son verre d’orangeade et le donna à téter à l’enfant en lui parlant doucement. Les pleurs cessèrent instantanément.Tom regardait la scène, visiblement ému. Je sentis monter à mes lèvres un sourire narquois devant la mièvrerie du tableau mais le fis rapidement disparaître car il fallait bien l’avouer : j’étais moi aussi ému. 

- Dorée vous apprécie beaucoup, elle me l’a dit. Elle m’a dit aussi s’être laissé aller avec vous à quelques confidences. Rassurez-vous, elle ne les regrette pas, au contraire. Tom aurait voulu que l’affaire se règle dans un secret absolu mais je l’ai moi-même persuadé qu’il pouvait avoir confiance en vous. Et cela sans vraiment vous connaître. Vous devriez en être fier.

J’étais surtout de plus en plus intrigué. 

- Nous arrivons de Rome, et le bébé de beaucoup plus au sud. Vous avez entendu parler de l’île de Lampedusa, près de la Sicile. C’est de là-bas qu’il vient et de bien plus loin encore. Ses parents et ceux qui l’accompagnaient sont morts dans le naufrage de leur bateau en tentant de rejoindre les côtes italiennes. Il a été sauvé in extremis par un pêcheur qui l’a recueilli dans sa famille. 

Comment ignorer en effet le calvaire de tous ces gens qui n’hésitaient pas à sacrifier d’importantes sommes d’argent pour payer leur voyage à des passeurs qui, trop souvent, les abandonnaient au large de l’Eldorado que les malheureux essayaient d’atteindre ? 

- Je ne peux trop vous en dire plus. Le sud est un pays de silence. Tom et Dorée ont eux aussi sacrifié leurs économies pour avoir ce bébé. Ne me demandez pas quelle voie, je vous en prie.

Dorée se leva et, après avoir confié une nouvelle fois le bébé à Tom, s’avança vers moi, plus resplendissante que jamais. Elle me prit par la main et, debout, m’enlaça tendrement.

- Nous lui donnerons votre prénom. Si vous voulez bien me le dire…

FIN

Momentini

- Un week-end annulé à la montagne pour cause de trop de neige et pas les pneus adéquats. Aucun regret : il faut que cela reste un plaisir.

- Ma vieille voisine a été transférée aujourd'hui dans une maison de "convalescence". Où va se niche la langue de bois ! Ça m'a fait tout drôle de fouiller dans ses armoires pour lui apporter du linge de rechange.

- Réunion du conseil syndical de l'immeuble ce matin. Nous étions deux avec quelqu'un de la régie et un "expert". Pour être aux normes, il faut davantage protéger notre cage d'ascenseur. "Vous n'avez que ces travaux à effectuer, mais je vous propose aussi de revoir ceci et cela." Ben tiens, pendant qu'on y est ! Et notre budget, il a besoin d'être protéger aussi, non !

- Endormissement tardif ces nuits-ci pour cause de lecture d'un excellent roman policier. Pour une fois, c'est vrai : quand on a commencé, on a toujours envie d'aller plus loin, d'en savoir plus.

- Peu de photos prises ces derniers jours : temps glacial et surtout pas de lumière.

lundi 2 février 2015

Schinderei

Je voulais trouver l'équivalent de "travail de romain" en allemand et on me propose "Schinderei" sur Google. Le dictionnaire Harrap's me traduit, lui, "Schinderei"par "équarrissage" et, à la ligne suivante, "tracasserie" ou "éreintement". C'est bien l'idée que je veux rendre, même si "équarrissage" me semble tout de même un peu outré, après trois heures passées à traduire des textes pour mon prochain cours.

Oui, ça me plaît et je ne regrette pas de m'être lancé dans cette entreprise, mais, là, j'ai la tête grosse comme une soupière (ou comme un casque à pointe, mais avec une très grosse pointe!). Tout de même, l'italien, c'est nettement plus facile.

Juste à rajouter un truc que j'ai remarqué : à force de fréquenter Internet, j'ai la mémoire du clavier. Maintenant, je retiens mieux en tapant qu'en écrivant à la main. Bizarre, non ?