dimanche 9 novembre 2025

Liste de mes griefs (4)

Il est temps de lever la voile sur le mystère caché dans la dernière phrase de mon dernier article, car je sais bien que vous ne tenez plus. Eh oui, un jour, tout changea. 

D'abord, nous eûmes un nouveau prof, venu tout droit du sud-ouest et donc pas totalement imprégné de foot. Il nous fit faire du basket, du hand et surtout du rugby ! Basket et hand au lycée, rugby au "plein-air". ainsi que du hockey sur gazon. Et là, j'ai tout adoré, en particulier le hand et par dessus tout le rugby ! 

De plus, ayant redoublé ma classe tout en continuant de grandir, l'intello s'était transformé en mac digne d'affronter les anciennes grandes gueules machistes ! Au point, à la fin d'un trimestre, de finir premier en EPS. Babas, les mectons. Moi aussi d'ailleurs ! Eh oui, j'avais de grandes jambes pour la course, pour les sauts en longueur et en hauteur. Et on y regardait à deux fois avant d'essayer de me plaquer. 

Quelques tentatives furent amorcées de leur part pour que je rejoigne le groupe des "vrais mecs". Ils en furent pour leurs frais : je continuais à préférer la littérature et les livres à cette virilité ridicule (ils ne le surent jamais mais c'est justement à cette période que j'ai débuté ma "vraie" sexualité. La silhouette de ce prof adoré que j'avais aperçu se changeant dans une autre salle m'avait profondément troublé.  )



samedi 8 novembre 2025

Liste de mes griefs (3)

Passons au gros morceau ! Vous imaginez-vous la vie à St-Etienne à cette époque pour quelqu'un qui avait horreur du foot ? Eh bien, ce fut la mienne (et celle de quelques autres autour de moi). Et comme, à  cette époque, les profs de gym ne brillaient pas par leur imagination débordante ... 

Bref : si, dans les locaux du lycée, nous pratiquions le plus souvent des activités comme saut en hauteur, barres parallèles, la corde à nœuds ou le100 mètres, dès que nous allions au stade pour ce qui s'appelait le "plein-air", c'était devinez quoi ? le Foot.

Heureusement, nous étions quelques-uns (parmi les mieux classés dans les matières plus intellectuelles) à résister. Ainsi, à quatre ou cinq, nous nous réunissions au bord du terrain et entamions des quiz que nous avions préparés chez nous dans la semaine : histoire, géographie, littérature mythologies grecque et romaine principalement. Les autres, les footeux, nous regardaient avec mépris (et quelques sous-entendus sur notre (future ?) sexualité) mais nous n'en avions rien à cirer, persuadés que nous leur étions bien supérieurs. 

Une année, une seule fois, l'un des profs voulut nous forcer à jouer. Je me retrouvai gardien de buts. Au moment où le ballon arriva sur moi, je voulus lever la jambe pour l'arrêter. Ne sachant laquelle lever, je levai les deux et me retrouvai à plat-cul sur la terre battue. Mes autres compagnons intellos ne se montrèrent pas plus brillants. Bien vite, on vous pria de regagner la touche ( c'est bien comme ça qu'on dit ?) et on nous ficha définitivement la paix ! 

Mais, pendant un an, tout changea !



Addendum aux griefs (2)

Que ce soit à la mer ou à la piscine (surtout), je doute toujours de la propreté physique qui m'entourent. J'ai toujours impression de patauger dans un bouillon de culture. Et j'ai des preuves : une verrue plantaire attrapée lors de mon unique passage à la piscine du Rhône, à Lyon. L'autre preuve, je ne sais pas si je vous en parle tant ça m'avait dégoûté. Du côté de la Grande Motte. Une tasse avalée. Le lendemain, une drôle de ficelle dans mes celles. Il s'agissait d'un reste de tampon féminin (le este s'était décomposé ...). 

Alors, la baignade : à d'autres ! (Et puis, j'ai du mal à supporter les slips de bains (et je ne peux pas me baigner n'importe où à poil, sauf dans ma baignoire ...)



vendredi 7 novembre 2025

L'ours a décidé d'hiberner, définitivement.

 
Tcheky Karyo (1953 - 31 octobre 2025)

Liste de mes griefs (2)

Deuxième raison pour laquelle je n'aimais pas l'EPS : la piscine ! Nous en avions quelques séances dans l'année. La piscine n'était pas très loin du lycée, et nous nous y rendions à pied. Aux beaux jours, tout allait bien, mais en plein hiver ! Nous avions des cabines pour nous changer, donc pas de problème de pudeur. De plus, à l'époque, ma petite sœur n'était pas morte d'hydrocution et je ne regardais donc pas encore l'eau comme une ennemie sournoise. 

Non, le moment difficile,  c'était le retour, dans le froid avec les cheveux mouillés. Pas question d'attendre qu'il sèchent un peu : le prof suivant nous attendait déjà au lycée et aucun retard n'était accepté ! 

Le seul point positif de ce passage à la piscine fut pour l'épreuve du bac : en sortant de l'eau, je m'aperçus que j'avais la peau étrangement marbrée (et ce n'était pas le froid). Un médecin consulté décela une maladie qui, si elle n'avait pas été décelée et soignée, m'empêcherait de dialoguer avec vous aujourd'hui ....



jeudi 6 novembre 2025

Liste de mes griefs (1)

Quand je suis entré au lycée (qui, à l'époque, incluait le collège), je redoutais les cours de sport, et cela pour plusieurs raisons. 

La première, c'était qu'il fallait se déshabiller, enlever ses vêtements civils et enfiler la tenue de sport (il était interdit de venir déjà préparé, et aussi d'ailleurs de conserver sur soi cette tenue après le cours. J'ai compris pourquoi quand je suis moi-même devenu prof : une trentaine d'ados ayant sué pendant une heure, ça a tendance à vous chatouiller les narines ...). Pour moi, me déshabiller posait un double problème : d'abord, j'étais pudique et avait honte de mon corps, de mes jambes, en particulier, trop maigres. Ensuite, ma mère, en hiver, nous obligeait à porter un caleçon long sous notre pantalon. Ces caleçons, très épais, n'étaient pas beaux. Lorsqu'on enlevait son pantalon, on pouvait en même temps faire glisser le caleçon, mais le tour de passe-passe n'était pas possible en remettant le pantalon car le caleçon s'était tire-bouchonné !

Tiens, à l'instant même, j'entends que France-Inter parle de la même chose. Je vais écouter et reprendrai plus tard la liste de mes griefs contre les cours d'EPS.





mercredi 5 novembre 2025

Patata fria !

Ce matin, on a enterré Maria. Je ne suis pas allé au cimetière (j'irai tranquillement seul, un jour) mais à la cérémonie civile : cadre froid et insignifiant, "animateur" peu concerné (mais aurait-il pu l'être ?), musique attendue. Pourtant, l'émotion était là. Il y avait beaucoup de monde. Tout le monde l'aimait, Maria. A la fin, j'ai fait un signe de croix sur son cercueil, je me suis penché et, comme si je lui parlais à l'oreille, je lui ai dit ce que nous nous disions chaque fois au début de nos coups de téléphone : Maria ? Patata fria !".Et l'échange avait toujours lieu. Il me plaît de croire qu'aujourd'hui aussi.