vendredi 3 septembre 2021

Rencontres

Dans les vieilles rues transversales de la presqu'île, celles qui heureusement n'ont pas été démolies sous le Second Empire, une silhouette connue. Mais comment s'appelle-t-il ? Son nom me revient mais son prénom ? Je l'aborde avec un hello totalement impersonnel. Il me regarde et poursuit son chemin. Deuxième hello avec le doigt pointé sur lui. Et là, ça y est : un sourire illumine son visage : il m'a reconnu ! C'est vrai qu'à l'époque, je n'avais pas de moustache. Un ancien collègue qui avait abandonné l'enseignement pour tenir une librairie où je suis allé quelquefois sans toujours le voir. Il habitait tout près de chez moi, il vit maintenant à la campagne, dans le bas Beaujolais. Nous remettons les informations à jour et, très vite, la conversation se tarit. Avons-nous encore quelque chose à nous dire ? Si, il ouvre bientôt une nouvelle boutique, tout près de la première : livres et expositions. A retenir pour une future visite. 

Toujours dans ces rues étroites, la porte d'un vieil immeuble est exceptionnellement ouverte. Belle aubaine : je n'ai jamais vu la cour. Au fond du couloir, des cris, des plaintes. Un homme apparaît qui me dit bonjour et s'excuse pour son compagnon, sdf,  qui n'est pas dans un état normal. L'autre est affalé dans l'escalier, près d'un chien qui, lui, ne bronche pas. Ébriété ? Déficience mentale ? Le premier, d'aplomb, me précise que l'immeuble est très ancien. Bien que je le sache, je le remercie de sa brève précision. Et, alors que j'allais repartir, il s'excuse encore : "Il dit qu'il va mourir ! C'est comme tout le monde, non ?"

2 commentaires:

Cornus a dit…

Il m'est arrivé de recroiser un ancien copain de lycée... qui n'avait plus grand-chose à me dire et je ne l'ai pas revu... Certaines personnes ont vite plus de conversation...
Tout le monde ne meurt pas sinon, il n'y aurait pas d'immortelles !

Calyste a dit…

Cornus : après une semaine de vacances, j'ai l'impression que tout cela s'est passé il a très longtemps ...