Samedi 11 septembre (5) :
Dernière escale à Toulouse le Château. C'est notre logeur qui nous avait parlé des Forges de Baudin. Le hameau de Baudin, autrefois Baudyn ("boueux" en patois) est un lieu marécageux situé en bordure de Brenne, à mi-chemin entre Lons-le-Saunier et Dole. Depuis le Moyen-Âge et jusqu’à la Révolution, il y avait là un moulin qui a été vendu en 1794, comme bien national, aux mîtres de forges de Bourg, intéressés par la terre argilo-ferreuse du site, la force motrice de la rivière et la proximité des forêts pour se fournir en bois. Très vite, les forges devinrent le troisième site industriel du Jura au milieu du XIX°., sous l'impulsion d’Étienne Monnier.
Edmond Monnier, son fils qui lui succède, initie ensuite une expérience de cité idéale où se mélange fouriérisme et religion.
Il fait ainsi construire des logements, des jardins, une chapelle, un
cimetière et une banque émettant sa propre monnaie, il gère scolarité,
soins médicaux et… frais d'obsèques.
Après l'arrêt du haut-fourneau en 1870, la production s'oriente vers la fabrication de cuisinières pour enfant (les Baby Baudin) et la production d'objets émaillés ( « Le Chevalier Normand » ira orner le paquebot Normandie en 1935). Le fils d'Edmond ferme les forges définitivement en 1959. La plupart des bâtiments de production ont été rasés vers 1970-1975.
Ce fut ensuite un musée, géré par l'association des amis des Forges de Baudin qui fit revivre les lieux en proposant une belle collection de fourneaux, cuisinières et autres pièces de fonderie ornementales, ainsi qu'une exposition sur un passé industriel glorieux. Mais j'ai vraiment, en voyant les lieux, l'impression que l'association Les Amis des Forges de Baudin a baissé les bras car le site a été entièrement grillagé et interdit d'entrée après les excès de passionnés du street-art.
Le lendemain, nous rentrions à Lyon.
2 commentaires:
Pas que du "street art" assurément...
Cornus : un beau gâchis, en tout cas.
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