mercredi 15 septembre 2021

Jura (5)

Dimanche 05 septembre (2) :

J'espère que vous avez remarqué combien mes articles sont remplis de sel en ce moment ! Continuons donc dans le thème avec Arc-et-Senans, dans le Doubs, dont la saline royale de Claude-Nicolas Ledoux est inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco. 

Auparavant, pique-nique à Mouchard, devant l'entrée de l'Institut Européen de Formation des Compagnons du Tour de France. Nous en vîmes plusieurs, des jeunes gens désœuvrés  en ce dimanche ensoleillé. Je pensais que ces Compagnons avaient disparu et j'ai été ravi de constater qu'il n'en était rien. 

Devant l'entrée de l'Institut.

Je n'avait probablement jamais visité l'intérieur de la saline royale car je ne me souvenais que de la façade de l'entrée. Nous y avons passé un long moment, entre déambulations et visite des différentes expositions. Cette saline (ou saunerie) du XVIII° est restée en activité jusqu'en 1895. Elle transformait la saumure extraite à Salins et transportée sur 21 kms par un saumoduc. avant de devenir "l'or blanc". 

Claude-Nicolas Ledoux dont un premier projet (bâtiments symétriques autour d'une grande cour carrée) avait été refusé en présenta un second profondément différent baptisé "Ville de Chaux". Cette fois les locaux industriels forment un cercle dont un diamètre (370 m) est constitué de deux rangées parallèles de bâtiments administratifs. La première moitié du cercle fut réalisée et les premiers essais de fabrication commencèrent à l'automne 1778, l'exploitation en 1779. La seconde partie du cercle prévu ne fut jamais réalisée. 

Personnellement, j'aime beaucoup ce lieu, justement à cause de la symétrie partout présente dans cette "ville" en miniature qui me rappelle certaines utopies. D'ailleurs, emprisonné sous la Révolution, Ledoux imagine la cité idéale de Chaux, qui devait entourer la saline, projet qui restera dans les cartons de l'architecte tombé en disgrâce.

Le bâtiment d'entrée (celui que je connaissais) constitue l'unique entrée du site et répondait au besoin de contrôles. Il comportait un poste de garde, une prison, un lavoir et un four banal.  Vers l'extérieur il est doté d'un péristyle composé de huit colonnes doriques. Sous le péristyle une «grotte» en cul-de-four ornée d'un ensemble de blocs de pierre brute, évoque les entrailles de la terre d'où l'on extrait le sel. Des urnes renversées d'où s'écoule la saumure en voie de cristallisation, un motif omniprésent dans l'ensemble des bâtiments, constitue la seule autre décoration. Au fond de la «grotte» se trouve une porte cochère dans l'axe de la maison du directeur. 





 Après être entrés, nous entreprîmes méticuleusement le tour complet du demi-cercle.

4 commentaires:

plume a dit…

Voilà un lieu que j'ai toujours eu envie de voir. J'avais lu plein de choses sur la cité utopique quand j'étais en fac. Je serais peut-être un rien moins enthousiaste aujourd'hui...:)

Calyste a dit…

Plume : c'est peut-être le côté un peu "paternalisant" qui te gêne ?

Cornus a dit…

Excellent souvenir pour ma part (on avait fait le voyage que pour ça au départ de ce fameux 15 août 2009.

Calyste a dit…

Cornus : moi, je ne sais plus quand j'y suis allé (à l'extérieur) pour la première fois. En tout cas, c'était avec Pierre.