La porte du haut |
La porte du bas |
La porte du haut |
La porte du bas |
Vous voulez des vers? – Eh bien non,
Je n’écrirai sur cette chose
Qui fait du vent, ni vers, ni prose;
Je n’écrirai rien que mon nom;
Pour qu’en vous éventant la face,
Votre oeil le voie et qu’il vous fasse
Sous le souffle frais et léger,
Penser à moi sans y songer.
Guy de Maupassant
Autoportrait (1510), Giorgione |
Le Christ et la femme adultère (1532), Lucas Cranach l'Ancien |
L'Annonciation (entre 1595 et 1600), Le Greco |
Mucius Scaevola devant Porcenna (entre 1643 et 1645), Atelier de Pierre Paul Rubens |
Vue du Puy de Dôme (1866), Millet |
Vierge à l'Enfant (vers1495), Giovanni Antonio Boltraffio, |
La Dame à l’éventail ou La Maîtresse de Baudelaire (1862), Manet |
La nouvelle Eve (1924), Sándor Bortnyik |
De volatiles remplie
Vivaient le Cygne et l’Oison :
Celui-là destiné pour les regards du maître ;
Celui-ci, pour son goût : l’un qui se piquait d’être
Commensal du jardin, l’autre, de la maison.
Des fossés du Château faisant leurs galeries,
Tantôt on les eût vus côte à côte nager,
Tantôt courir sur l’onde, et tantôt se plonger,
Sans pouvoir satisfaire à leurs vaines envies.
Un jour le Cuisinier, ayant trop bu d’un coup,
Prit pour Oison le Cygne ; et le tenant au cou,
Il allait l’égorger, puis le mettre en potage.
L’oiseau, prêt à mourir, se plaint en son ramage.
Le Cuisinier fut fort surpris,
Et vit bien qu’il s’était mépris.
« Quoi ? Je mettrois, dit-il un tel chanteur en soupe !
Non, non, ne plaise aux Dieux que jamais ma main coupe
La gorge à qui s’en sert si bien! »
Ainsi dans les dangers qui nous suivent en croupe
Le doux parler ne nuit de rien.
Jean de La Fontaine, Fables