vendredi 3 février 2023

Histoire de la Chandeleur (avec un jour de retard)

A l'époque des Romains, il s'agissait d'une fête en l'honneur du dieu Pan. Toute la nuit, les croyants parcouraient les rues de Rome en agitant des flambeaux. En 472, le Pape en fait une fête religieuse, qui deviendra la célébration de la présentation de Jésus au Temple. On organise alors des processions aux chandelles le jour de la Chandeleur, selon une technique précise : chaque croyant doit récupérer un cierge à l'église et le ramener chez lui en faisant bien attention à le garder allumé !
Un dicton de Franche-Comté dit d'ailleurs :
Celui qui la rapporte chez lui allumée
Pour sûr ne mourra pas dans l'année

Ce cierge béni est censé avoir d'autres pouvoirs. On dit que quelques gouttes de sa cire versée sur des œufs à couver en assurent une bonne éclosion. Et aussi que sa flamme protège de la foudre si on l'allume pendant l'orage.

Entre temps une autre tradition a vue le jour : celle des crêpes ! Cette tradition se rapporte à un mythe lointain selon lequel si on ne faisait pas de crêpes le jour de la Chandeleur, le blé serait carié (malade) pour l'année.
On dit d'ailleurs :
Si point ne veut de blé charbonneux, 
Mange des crêpes à la Chandeleur.

D'ailleurs, en faisant les crêpes, il faut respecter une autre coutume, celle de la pièce d'or. Les paysans faisaient sauter la première crêpe avec la main droite tout en tenant une pièce d'or dans la main gauche. Ensuite, la pièce d'or était enroulée dans la crêpe avant d'être portée en procession par toute la famille jusque dans la chambre où on la déposait en haut de l'armoire jusqu'à l'année suivante. On récupérait alors les débris de la crêpe de l'an passé pour donner la pièce d'or au premier pauvre venu.

Si tous ces rites étaient respectés, la famille était assurée d'avoir de l'argent toute l'année. Celui qui retourne sa crêpe avec adresse, qui ne la laisse pas tomber à terre ou qui ne la rattrape pas sous la forme navrante de quelque linge fripé, celui-là aura du bonheur jusqu'à la Chandeleur prochaine. Aujourd'hui, les processions aux chandelles et autres rites n'existent plus mais on a conservé la tradition des crêpes.

jeudi 2 février 2023

J'en apprends encore

La lave la nuit

Passage des ombres

Et voici le dernier roman de la trilogie d'Indridason et, contrairement à ce qu'avait ressenti Plume, je n'ai pas trouvé ces trois volumes répétitifs. Ici, l'intrigue est plus tortueuse et se scinde en deux périodes entremêlées au fil des chapitres : pendant la deuxième guerre mondiale et après-guerre. On y parle beaucoup de la "situation" : le fait que de jeunes islandaises fréquentent les soldats d'occupation, américains ou britanniques qui leur promettent monts et merveilles avant de retourner auprès de leurs épouses dans leurs pays d'origine. Outre le plaisir de la lecture, j'aurais au moins appris une chose : la date de l'indépendance de l'Islande (auparavant danoise) : le 17 juin 1944.

(Passade des ombres, Arnaldur Indridason. Ed. Métailié. Trad. de Eric Boury.)

mercredi 1 février 2023

Quelques images

L'histoire du Musée Saint-Pierre de Lyon

Sous la Révolution, l'abbaye doit à sa proximité avec l'Hôtel de Ville de ne pas être vendue ou détruite. En 1792, le Conseil municipal désigne l'édifice comme lieu de conservation des tableaux, médailles, bronzes et autres monuments des arts.
Le 14 Fructidor an IX (1801), le décret Chaptal instituant des collections de Peintures dans quinze villes de France est l'acte fondateur du musée de Lyon. L'institution répond aussi à des aspirations locales, comme rappeler le prestigieux passé romain de la ville et proposer des modèles à la Fabrique de la soie alors en crise.
A partir de 1803, le Muséum du Louvre envoie 110 tableaux (P.P. Rubens, Le Guerchin, Ph. de Champaigne,).
Pendant tout le XIXe siècle, le bâtiment abrite différentes institutions. Les musées de peinture, d'épigraphie, d'archéologie et d'histoire naturelle cohabitent avec la Bourse, la Chambre de commerce, l’École des Beaux-Arts, la bibliothèque de la Ville (section Arts et Sciences) et des sociétés savantes.

Dès 1803, le public peut découvrir, le mercredi de 10h à 13h, les premiers tableaux envoyés par l’État. De nouveaux dépôts (G. Reni, Véronèse) et des achats (F. Zurbaran, A. Berjon, ) constituent un véritable musée de peintures qu'inaugure le comte d'Artois, le 20 septembre 1814. Le Cabinet d'antiques réunit d'anciennes collections et des acquisitions (Koré grecque). Sous les galeries du cloître, les inscriptions et fragments sculptés romains forment le musée lapidaire.

À partir de 1834, l'architecte R. Dardel (1796-1871) donne une nouvelle dimension au musée. Dans des espaces restructurés, il réalise un somptueux décor − uniquement conservé aujourd'hui dans le Médaillier (ancienne salle des marbres modernes).
Au milieu du siècle, l'éclosion de l'École lyonnaise de peinture et de nouveaux dépôts de l'État (E. Delacroix, J. Pradier, H. Flandrin...) enrichissent notablement les collections. 

L'architecte A. Hirsch (1828-1913) engage de grands travaux dans le bâtiment, le jardin et le cloître. Le plus spectaculaire est la restructuration de l'aile sud afin de présenter les grands dessins préparatoires au décor du Panthéon à Paris de P. Chenavard. Le décor de l'escalier monumental est confié en 1881 au Lyonnais P. Puvis de Chavannes . Dans l'aile est, le musée J. Bernard présente, de 1876 à 1891, les quelque 300 tableaux que cet ancien maire de la Guillotière a offerts à la Ville.
Une ambitieuse politique d'acquisitions marque la période. Les conservateurs achètent lors de grandes ventes et auprès d'antiquaires à Paris, Rome, Florence, principalement des antiquités, des œuvres du Moyen-Age et de la Renaissance (groupe sculpté de L'Annonciation), de l'art islamique et des peintures du XIXe siècle.

Pendant l'entre-deux-guerres, les collections s'ouvrent à l'art extrême-oriental et aux arts décoratifs modernes. Pendant cette période, plusieurs institutions et collections quittent le Palais Saint-Pierre : le muséum d'Histoire naturelle en 1914 et l’École des Beaux-Arts en 1935 ; en 1921, les œuvres liées à l'histoire de Lyon sont transférées vers le nouveau musée de Gadagne. L'église désaffectée est dévolue aux sculptures des XIXe et XXe siècles.

Après-guerre, des rétrospectives consacrées à des artistes modernes, tels P. Picasso ou H. Matisse, permettent des acquisitions majeures (M. Larionov). Le fonds s'enrichit aussi de dons.
A la fin des années 1960, le départ des antiquités nationales vers le nouveau musée de la Civilisation gallo-romaine et le transfert de la galerie égyptienne du musée Guimet de Lyon bouleversent les collections. Plus récemment, le musée d'art contemporain quitte le Nouveau Saint-Pierre (aile construite vers 1860 par l'architecte T. Desjardins).

 En 1989, une réflexion sur l'état et les missions du musée aboutit à un vaste projet de rénovation (ville de Lyon - État dans le cadre de la Mission des Grands Travaux). Le conservateur Ph. Durey et les architectes Ph.-Ch. Dubois et J-M. Wilmotte entreprennent une restructuration complète du bâtiment. Les travaux sont réalisés en cinq tranches, de 1990 à 1998, afin de ne jamais fermer au public. La surface couvre 14 500 m2 et les collections occupent 70 salles. Le musée des Beaux-Arts regroupe le Palais Saint-Pierre, l'église et le Nouveau Saint-Pierre.

Et pourquoi pas la peinture ? (217)

Un petit tour au Musée des Beaux-Arts (ou Palais Saint-Pierre) de Lyon.

Nave Nave Mahana (1896), Paul Gauguin
L'Ascension du Christ en présence de la Vierge et des apôtres (1495-1500), Le Pérugin
File:Greco-Espolio-Lyon.jpg
Le Partage de la tunique du Christ (entre 1581 et 1585), Le Greco

Le Café-concert aux ambassadeurs (1876-77), Edgar Degas
Lorenzo Costa, La Nativité (vers 1490).
La Nativité (1490), Lorenzo Costa
Claude Monet, Mer agitée à Étretat (1883).
Mer agitée à Étretat (1883), Claude Monet
Portrait d'une noble dame saxonne (1534), Lucas Cranach
Autoportrait (1626 ou 1627), Simon Vouet
La Monomanie de l'envie ou La Hyène de la Salpêtrière (1822), Théodore Géricault

Homme au béret noir tenant une paire de gants (vers 1530), Corneille de Lyon.