Hier, en me promenant, je suis passé dans une rue, pas très loin de chez moi, mais où d'ordinaire je passe en voiture. J'étais à pied et cherchais de quoi photographier. Je me suis, par hasard (?), arrêté devant une porte cochère fermée. Sans intention précise, j'ai lu les noms et le numéro correspondant pour appeler à l'interphone. Des noms d'inconnus, sauf le dernier.
Et la vague m'a frappé, fort. Je me suis souvenu, d'un coup. Il y a près de vingt ans, j'étais déjà venu dans cet immeuble, une seule fois. Arnaud y habitait, avec son ami. Arnaud, c'était un gentil petit gars venu du nord, pas très grand mais dynamique, et surtout drôle. Il faisait partie d'une bande de copains rencontrés par l'intermédiaire de Pierre. Nous ne nous voyions pas très souvent mais c'était toujours avec plaisir.
Et puis Pierre est mort et ils ont tous disparus, tous sauf un qui m'a plusieurs fois appelé dans les mois suivants pour me proposer son affection et que j'ai éconduit à chaque fois. J'étais enfermé dans ma coquille, pour longtemps encore.
Hier, j'ai reçu comme une gifle. Le passé ne meurt-il jamais ? Arnaud habite donc toujours là, n'est jamais parti de toutes ces années ! J'ai lu et relu son nom, comme si je n(y croyais pas; Mais je ne me trompais pas : ce ne pouvait être que lui. J'ai eu, un long moment, la tentation de sonner, ,comme pétrifié sur le trottoir, idiot. Et puis, je suis parti. A quoi bon ? Mais la vague m'a encore poursuivi un moment, comme pour me faire regretter ma décision. Aujourd'hui, je ne sais pas encore si j'ai pris la bonne.
5 commentaires:
Terrible reflux ...
Câo : je ne me suis pas encore défait de cette écume.
et comme nen plus ru 'aimes pas les vagues !
Difficile à dire si ce fut la bonne décision, mais je suppose que oui, beaucoup d'eau étant passé sous les ponts du Rhône et de la Saône depuis.
Karagar : c'est pour ça que c'est cette image qui m'est venue.
Cornus : Certes. Et puis c'est fait, c'est fait !
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