Adolescent, j'ai commencé une grande histoire d'amour avec Giono en lisant Le Chant du monde, entre lyrisme et épopée. Et puis, je m'en suis éloigné, je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que beaucoup le classaient sans les écrivains régionalistes. Et puis le ras-le-bol de Pagnol a sûrement joué.
Et je redécouvre Giono dans ce Voyage. Rien à voir avec Stendhal ou Goethe ! Giono ne parle que peu des sites célèbres des villes traversées. Il évoque le quotidien, les paysages bien sûr, mais aussi les hommes et les femmes les plus humbles. Et ces évocations ont souvent fait ressurgir nombre de mes souvenirs personnels.
Et surtout, ce que je découvre chez lui, c'est une terrible méchanceté, chose dont je ne l'aurais jamais cru capable (la façon dont il évoque, par comparaison, Marseille par exemple).
Enfin, une phrase sur la population de Ferrare que j'aurais aimé écrire : "Cette foule de Ferrare est assez surprenante en Italie : elle n'est pas bon enfant. Je vois de très beaux visages qui portent haut un air volontairement dur (...) On éprouve le malaise qu'on éprouverait à voir un sourd s'escrimer à ouvrir une boîte de sardines avec un stylo."
(Jean Giono, Voyage en Italie. Ed. Gallimard.)
3 commentaires:
J'ai lu "Regain" et un autre ("Colline" ?) et j'avais bien aimé, mais c'était il y a si longtemps...
Cornus : moi, j'ai uniquement vu les films.
Calyste> Et moi juste vu deux extraits de Regain, ce qui fait que je ne me souviens plus très bien.
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