vendredi 9 mai 2008

Sans lui.

Je viens d'apprendre le décès de Pascal Sevran. Je dois dire que cela me touche beaucoup.

Je sais qu'il est sans doute de bon ton de se moquer, gentiment ou pas, de cette star un peu mégalo, parfaitement agaçant à certains moments, trop provocateur peut-être à certains autres. Pourtant, moi, je l'aimais. J'aimais cet homme à travers ses livres. Outre le fait qu'il écrive un français qui ferait rougir d'envie un certain nombre de nos auteurs nombrilomorphes contemporains, je lui dois une aide immense au moment de la mort de Pierre.

J'avais lu, peu de temps avant (en poche), le premier tome de son journal intime: La vie sans lui, dont il entreprit la rédaction au moment de la mort de son compagnon Stéphane. Ce journal m'avait bouleversé car il ne masquait pas l'épreuve que constitue le départ d'un être cher, il disait sa douleur sans ostentation mais sans voile non plus, et surtout Sevran rédigeait là un des plus beaux chants d'amour que je connaisse. Au fond de moi, je sais en quoi cela m'a soutenu quand j'en avais le plus besoin.

Depuis, j'ai suivi fidèlement ce journal, jusqu'à la dernière parution. Chaque fois que j'en ai l'occasion, je tente de redresser l'image que l'on a de ce "présentateur"qui, à mon avis, est, était, bien plus que cela. Je conseille toujours de lire ce premier tome du journal: c'est là, dans ces lignes de souffrance et d'abandon, que le vrai Jean-Claude, apparaît dans sa vraie nature.

Il va me manquer. Je ne guetterai plus la parution en livre de poche de ce journal qui m'a accompagné pendant presque dix ans. C'était toujours un moment de joie de le découvrir dans les rayons du libraire, et je savais que , le jour même ou le lendemain, je serais déjà plongé dedans.

Je ne veux pas sombrer davantage dans le pathos. J'ai simplement envie de dire: Merci. Et puis, s'il a retrouvé Stéphane...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je n'ai jamais lu ce qu'il a écrit, je n'ai pas aimé ce qu'il montrait de lui, ni même ces choses qu'il a dites et qu'on lui reproche mais on peut lui reconnaître une chose : c'est de ne pas avoir été consensuel et d'avoir dit ce qu'il pense, que l'on soit ou non d'accord avec ça. Et c'est une qualité rare.

Calyste a dit…

D'accord avec toi pour le personnage, dans ce qu'il avait d'exaspérant et en même temps de totalement vrai. Mais, à l'écrit, c'est encore quelqu'un d'autre, d'attachant cette fois-ci.

Anonyme a dit…

il a peut être démontré qu'on a tous differentes facettes dans sa vie et que chacune donne qu'une image de soi. en tout cas, il est parti trop tôt...