dimanche 4 mai 2008

Anciens mythes.

L'avantage de se promener à la recherche des ours, c'est qu'on découvre des tas d'autres choses que l'on ne savait pas, ou que l'on n'avait pas constatées de visu.
Ainsi de la disparition de deux institutions lyonnaises qui furent, pour moi également, des repères importants, des artisans de ma culture.

Le premier, c'est le cinéma l'Ambiance, à l'angle de la rue de la République et d'une petite traverse donnant sur le chevet de Saint Nizier. Sans être à proprement parler un cinéma d'art et d'essais, cette salle programmait toujours des films intéressants, souvent en dehors des grands circuits commerciaux.

Ainsi, à l'époque, lointaine, où j'allais au cinéma, je commençais souvent par m'informer de ce qui se projetait là avant toutes les autres salles. Eh bien, c'est terminé: le cinéma a été vendu il y a quelque temps et les travaux ont déjà démarrés pour y installer... un Monoprix. Dernière photo, en hommage aux heures passées dans cette salle, des heures de bonheur, souvent.


L'autre mythe à avoir été déboulonné, c'est la Librairie des Nouveautés, Place Bellecour. Là aussi, c'est un peu de la culture lyonnaise qui fout le camp. C'était, à mon avis, la dernière VRAIE librairie de la ville, depuis la disparition déjà ancienne de La Proue, rue Childebert. Le libraire, dont le nom m'échappe actuellement, était un homme fort cultivé et intéressant, capable de présenter ses ouvrages, et pas seulement de les vendre. De nombreux auteurs sont venus signer chez lui, il s'y passait souvent quelque chose.

Fini aussi. Là, c'est encore mieux: l'esprit sera remplacé par l'argent. C'est une banque qui prend la relève, et je trouve cette dernière expression particulièrement mal adaptée à la circonstance.


Du Lyon de mes premières années étudiantes, il ne reste plus grand chose, et c'est peut-être bien normal. Le problème n'est pas là, je ne suis pas en train de regretter le "bon vieux temps" où.... Non, le problème, c'est que ces pôles de qualité disparaissent l'un après l'autre et que rien ne vient les remplacer, si ce n'est plaisir de l'estomac et entretien du porte-monnaie.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bien que n'ayant pas connu ce temps-là, je déplore également ces disparitions. Le monde change et le plus triste, c'est qu'on le voit changer.

Calyste a dit…

Le pire, c'est quand on ne se voit pas changer, soi, ou que l'on refuse de le voir. Heureusement, les miroirs sont lents, mais ils sont si menteurs!

Calyste a dit…

Quel lapsus! J'ai voulu écrire: les miroirs sont "là"!