dimanche 25 mai 2008

Rome

Je viens de terminer la première saison de la série Rome. Douze épisodes de 45 minutes environ. Je dois dire que, si je ne suis pas totalement emballé, je suis tout de même très séduit.

Pas emballé parce qu'il est dans mon habitude de réserver mes emballements pour la littérature (sauf exception), et parce que, parfois, on tirait un peu trop sur la corde du sentimentalisme légèrement épicé (les amours saphiques de Servilia et de la fille d'Atia) ou sur celle de la violence sanguinolente et gratuite (le combat de Titus Pullo dans l'arène).

Mais séduit, oui. Pour plusieurs raisons.

D'abord, l'adéquation entre le physique des acteurs et celui que, in petto, je prêtais aux personnages historiques. Ainsi Marc-Antoine est-il beau comme je me l'imaginais, c'est à dire viril et sûr de lui, bête à plaisir au lit des femmes. Ainsi Caton d'Utique s'incarne-t-il bien dans ce corps osseux et sec, gonflé seulement par la superbe de ses origines. Ainsi surtout César a-t-il bien ces traits un peu lourds du bas du visage, représentation confirmée par le buste récemment découvert dans le Rhône à Arles et datant du vivant du dictateur.

Ensuite par la reconstitution historique: les décors, en particulier sont non seulement beaux, mais fidèles à la réalité. Bien qu'exercé, mon oeil n'a pu décelé aucune erreur dans la disposition des bâtiments publics, sur le Forum Républicain en particulier. Même chose pour les costumes et jusqu'aux moindres détails des objets courants et pratiques de la vie quotidienne. Rome est d'ailleurs montrée avec le faste qu'on lui connaît de ses palais et de ses temples, mais aussi avec la misère et l'insalubrité de quartiers moins relevés, comme la Subure par exemple.

Enfin, les évènements marquants de cette époque ont peu été romancés et l'on s'y retrouve sans sursauter si l'on connaît un peu l'histoire romaine.

J'ai aussi beaucoup apprécié, dans le dernier épisode, la façon dont est filmé l'assassinat de César, avec un mouvement de rotation de la caméra en plongée, qui en fait ressortir toute la violence et l'atrocité. De plus, on nous a évité le cliché de la dernière parole adressée à Brutus, parole dont, je l'avoue, j'ai un peu soupé.

Un seul bémol: la mort de Caton d'Utique, qui se suicide après avoir appris l'assassinat en Egypte de Pompée, dont il avait rallié le camp. La relation de cette mort est beaucoup plus croustillante (presque du grand-guignol) à lire dans Suétone (Vie des douze Césars). Si quelqu'un est intéressé, qu'il me le fasse savoir, je lui indiquerai le passage exact.

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