lundi 19 mai 2008

Libido.

Ce soir, après le travail, je suis encore allé courir au parc de la Tête d'Or. Cela devient une vraie drogue. En plus, aller et retour en vélo'v. De quoi m'assurer sans doute quelques courbatures dans les jambes pour demain.

A cette heure-ci (fin d'après-midi), l'affluence est grande mais le parcours a été rendu plus agréable par la réfection des sols dans la presque totalité de la boucle. En sens inverse courait une bande d'une dizaine de personnes que je vois régulièrement se reformer aux beaux jours. Parmi eux, de vrais athlètes: il faut les voir courir seul ou à deux! C'est beau et c'est puissant.

Pour ma part, je constate que je ne me débrouille pas trop mal, et même, sans fausse modestie, plutôt bien. J'arrive à faire des parcours de plus en plus longs, à une vitesse soutenue et avec une foulée agréable à regarder (m'a-t-on dit!). Mais même si je courais comme la pire des haridelles, je ne m'en soucierais pas: mon plaisir est trop intense. Je l'ai déjà dit, je le répète, mais je voudrais tellement faire partager ce plaisir! (Tu écoutes, Stéphane?).

Plaisir de sentir son corps fonctionner tout seul, plaisir bien sûr de la performance, plaisir de l'esprit: la course comme la marche participe de la mystique. Et plaisir des yeux, intense aussi. Avec la chaleur, les corps se dévoilent rapidement, les shorts apparaissent puis se font de plus en plus courts, laissant libres les jambes et le sommet des cuisses, là où apparaît un petit bout de chair blanche (combien plus excitant que ces pantalons informes d'adolescents): là tout n'est que formes, arrondis, creux, saignées, muscles trapus ou allongés, imberbes, pourvus d'un duvet léger ou d'une épaisse toison.

Les maillots rétrécissent aussi et se collent au torse, multipliant les Brando d'Un Tramway nommé Désir., Je crois que les hommes montrent plus naïvement la beauté de leur corps parce que la plupart ne savent pas qu'ils sont beaux. J'en profite. Et puis, il y a la cheville, si fine souvent, même sous des jambes d'athlètes, cette fragilité soutenant les colosses. Achille était vulnérable au talon. La cheville serait-elle la partie la plus féminine du corps masculin? C'est en tout cas celle qui, entraperçue, m'a toujours le plus ému.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Mystère de la cheville avec son architecture délicate et osseuse et de chaque côté, ses deux petits renflements. C'est un très joli billet. Presque érotique. (je souris). J'aime beaucoup.

Calyste a dit…

Merci, Anna. Je suis content de vous retrouver.

Anonyme a dit…

La cheville peut être ouvrière.
Comme certaines abeilles ...
mais ce ne sont pas elles qui ont la plus grande libido.
Le mot cheville évoque d' autres mots -malléole et astragale - un peu magiques, semblant sortir d'un conte de fée.

Anonyme a dit…

En effet, joliment écrit ! C'est clair > je passerai régulièrement lire tes mots...
J'ai d'ailleurs ajouté un lien vers ton blog... :-)

A bientôt,

Christian

Anonyme a dit…

Kikou !

Euh merci pour ton commentaire mais je ne vois pas le lien... :-p

Belle journée !

Anonyme a dit…

Le lien vers mon blog sur ton blog, voulais-je dire :-/

Belle nuit :-)