Nos ancêtres les (gallo-)romains (2)

Au fil du cinquième arrondissement.

Les fontaines.

Fontaine pompe de la rue des Farges.

Je l'ai crue longtemps romaine, celle-ci, avec ses deux tritons latéraux. Eh bien pas du tout : elle fut créée en 1836 par l'architecte René Darel, comme celle mise en place devant la cathédrale Saint-Jean en 1844. On se demande bien où il a pris son inspiration !

Encore un leurre ! Située rue des Macchabées, la fontaine du Taurobole, ou fontaine du Bœuf, fut érigée en 1828 à l'emplacement du puits de l'ancien cloître Saint-Just, construit au XIIe ou au XIIIe siècle. D’inspiration antique, l'édifice fut construit par Louis-Cécile Flacheron et comprend un bassin surmonté d’une stèle inspirée des autels tauroboliques antiques et d’un entablement soutenu par quatre colonnes. Les autels tauroboliques étaient destinés à commémorer des sacrifices de taureaux réalisés en l’honneur de la déesse Cybèle.

Enfin, une vraie antique : découverte dans le jardin du Verbe Incarné à Fourvière, elle se trouve maintenant  place de Trion. Elle date de l'empereur Claude (voir inscription) né à Lyon, comme Caracalla. Quant au nom de la place, Trion, son nom viendrait d'une altération du latin trifontius, trois fontaines. D'autres préfèrent la géométrie et le font dériver de Triguntius qui signifierait triangle.

Enfin, une que je n'ai pu voir hier, le musée gallo-romain étant fermé le lundi : la fontaine érigée elle aussi en l'honneur de Claude et découverte en 1967 à l'occasion du percement du tunnel de Fourvière, sur la rive droite de la Saône, au bas de la montée de Choulans. L'eau s'écoulait à travers la bouche d'une tête de Cyclope. Au-dessus, l'inscription indique que la fontaine a été offerte par deux personnages qui l'ont dédiée à Jupiter en l'honneur de Claude. Ce monument lyonnais est un unicum ( objet archéologique ou historique connu de nos jours à un seul exemplaire alors qu'il a pu être produit en plusieurs exemplaires).