Encore une

Ça sent fichtrement la rentrée ! Les rues se remplissent, les feuilles jaunissent, le temps rafraîchit, les jours sont plus courts, les marrons bientôt prêts à être ramassés, le programme d'été des radios terminé.

Mes collègues d'autrefois vont revoir les élèves mardi, si je ne me trompe pas. D'ici là sans doute des journées pédagogiques pour préparer tout ça. Ce sera la huitième rentrée à laquelle je ne participerai pas. Deux générations d'élèves que je n'aurai jamais connus. Comment tout cela va-t-il se vivre cette année, avec cette saleté qui oblige tout le monde à sortit masqué ?

Ce qui me manquerait, à moi, ce sont les visages des nouveaux arrivants sur les bancs de la "grande école" : tous ces sixièmes effarouchés ou fanfaronnant pour cacher leur appréhension. Les uns rêveurs, ne se rendant pas compte qu'ils mettent encore leur pouce dans la bouche, les autres surconcentrés, prêts à tout pour ne pas décevoir, certains encore turbulents et ne tenant guère sur leur chaise. Comme je les plaignais, ceux-là, moi qui ne restais jamais sur ma chaise pendant les cours !

Allez, pas de nostalgie. Supporterais-je encore aujourd'hui la fatigue de ces longues journées de cours, la litanie des conseils de classes, l'inanité de la plupart des réunions, la bêtise de certains collègues ou de la direction ? Je n'en suis pas sûr !