dimanche 9 janvier 2022

Un faune

La Statue 

(...)

Rien de plus. Ce vieux faune, un ciel morne, un bois noir.

Peut-être dans la brume au loin pouvait-on voir
Quelque longue terrasse aux verdâtres assises,
Ou, près d'un grand bassin, des nymphes indécises,
Honteuses à bon droit dans ce parc aboli,
Autrefois des regards, maintenant de l'oubli.

Le vieux faune riait. – Dans leurs ombres douteuses
Laissant le bassin triste et les nymphes honteuses,
Le vieux faune riait, c'est à lui que je vins ;
Ému, car sans pitié tous ces sculpteurs divins
Condamnent pour jamais, contents qu'on les admire,
Les nymphes à la honte et les faunes au rire.

(...)

Victor Hugo,  Les rayons et les ombres. (1840)

2 commentaires:

Cornus a dit…

On dit UNE faune ! Il faut tout lui expliquer à ce Victor !

Calyste a dit…

Cornus : comme à Paris, le café bien connu LE Flore ! Pauvres étrangers qui apprennent le français !