La Liberté guidant le peuple (1830), Eugène Delacroix |
Je crois, hélas, que je suis définitivement passé dans la catégorie des vieux cons ou, pour parler plus poliment, des dinosaures ! Alors que les télés restent imperturbablement accrochées à leurs sujet sur le Covid, même si elles n'ont rien de plus à en dire, ma radio préférée a trouvé un nouveau cheval de bataille : la tenue correcte à l'école !
Bien sûr, la sortie d'un ministre sur une tenue "républicaine" m'a autant fait rire que beaucoup de gens (si c'est la Marianne qu'il faut prendre comme exemple, on n'a pas fini de voir des tétons à l'air !, ce qui, je pense, n'étais pas la visée du ministre concerné), bien sûr je peux comprendre que des adolescentes en aient assez de subir les assauts testostéroniques des boutonneux en début de rut dès qu'elles montrent un petit bout de nombril (encore que je me demande si, parfois, leur but n'est pas celui-ci - non, non, ne me frappez pas !).
Mais se poser la question de savoir ce que veut dire une tenue correcte me fait prendre un coup de chaud. Pour ma part, je n'ai jamais fait de sexisme là-dessus quand j'étais prof, je n'ai jamais renvoyé qui que ce soit de mes cours pour sa tenue mais il faut dire que mes remarques à l'intéressé(e) étaient suffisamment ironiques ou cinglantes pour qu'il (elle) en ait changé le lendemain. J'ai même protesté auprès d'une de mes directrices contre l'obligation qu'elle avait faite à un garçon de cinquième de se couper les cheveux (trop longs pour elle, magnifiques pour moi) sous prétexte que cela le faisait ressembler à une fille.
Mais il n'en est pas moins vrai que je pense encore aujourd'hui que l'on ne va pas en cours comme on va à la plage ou à une soirée pyjamas. Les parents sont-ils toujours à incriminer parce qu'ils laissent leurs "charmantes têtes blondes" (encore une expression à la con !) s'habiller comme elles veulent ? J'ai connu une élève qui quittait son domicile habillée comme une petite enfant sage (et bourgeoise) et se changeait en cours de route pour se transformer en vamp. Et puis certains parents (pas trop, c'est vrai, dans notre collège de banlieue chic) vont au travail avant que leur progéniture ne parte pour l'école.
A force de tout mélanger, sexisme, féminisme, liberté individuelle et je ne sais quoi, on ne s'étonnera pas que les enfants (certains) n'aient plus aucun repère. Je les plains plus que je ne les condamne.
Est-il, après tout ça, nécessaire de définir ce qu'est une tenue correcte ? Est-il surtout utile de faire de cette question le sujet de nombreux débats aussi vides qu'inintéressants ? Pour finir, je précise, s'il en est besoin, que je ne suis aucunement prude.
4 commentaires:
La blouse, l'uniforme ont-ils du bon ? Je n'en suis pas certain. Après, ce n'est pas au ministre de gérer ces conneries. Ou alors si, parce qu'il en est spécialiste (des conneries).
Cornus : je ne parlais pas du moindre uniforme, sauf de celui que les ados s'imposent à eux-mêmes ou que les marques leur imposent.
Calyste> Non, tu n'en parlais pas, c'est moi qui me posais la question après ta note. Et je suis d'accord sur la forme de l'uniforme qui en découle. C'était déjà un peu vrai quand j'étais au collège dans les années 1980 (je sentais la pression négative à mon égard) et cela n'a fait que s'accroître depuis.
La tenue républicaine, c'était une blouse grise avec des boutons noirs, puis une bleu pour les garçons et une rose pour les filles !
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