- J'avoue avoir du mal à supporter l"émission de France Inter, Pas son genre, animée par Giuila Foïs le vendredi soir à 20h. Au point de ne jamais la suivre entièrement. Le parti-pris férocement féministe de la présentatrice m'exaspère. Hier soir, en l'écoutant d'une oreille, c'est à dire en privilégiant le ton au contenu des paroles, j'ai repensé à Anne Gaillard, ancienne figure de cette radio, lionne des ondes, dont les émissions étaient très animées et féroces. Sauf que les sujets auxquels Anne Gaillard s'attaquaient étaient de vrais sujets et justifiaient sa combattivité. J'ai eu, dans ma jeunesse, l'occasion de rencontrer Anne Gaillard (elle préparait une émission sur les Jésuites). Elle m'avait paru beaucoup plus humaine qu'à la radio. J'espère qu'il en est de même pour sa consœur d'aujourd'hui.
- Faut-il condamner une œuvre parce que son auteur prête à condamnation ? Je n'ai jamais changé d'avis : ma réponse est non ! En disant cela, je pense bien évidemment à Roman Polanski, dont je n'ai pas encore vu le film J'accuse. Mais j'ai aussi en tête des écrivains comme Drieu la Rochelle ou Robert Brasillach, deux auteurs totalement passés sous silence pendant mes études et dont je ne partage à aucun moment les idées politiques, mais dont je considère que les œuvres comme Gilles (pour Drieu) ou Comme le temps passe (pour Brasillach) sont de purs chefs-d’œuvre. Et si je n'apprécie guère les romans de Céline, cela tient à son style qui ne me touche pas.
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12 commentaires:
Anne Gaillard, je l'aimais bien !
Elle savait remettre les compteurs de la connerie humaine à zéro !
Il faut distinguer l'oeuvre de l'auteur. Tu as mille fois raison.
Chroum : et j'aimais son côté non politiquement correct.
Pippo : sinon, que de choses à jeter ! Rousseau, par exemple, qui abandonna ses enfants, et tant d'autres.
Anne Gaillard, je m'en souviens quand j'étais jeune et de ses éclats de colère. Je l'ai de nouveau entendue un peu plus tard où elle refaisait quelques émissions sur France Inter. Cela m'allait bien dans l'ensemble. L'émission actuelle dont tu parles ne me dit rien car je n'écoute pas la radio à cette heure, sauf à me retrouver seul en voiture, ce qui est rare.
Quant à Polanski, même analyse, c'est évident. Après, les récompenses pour le film, je suis partagé... et en même temps, les Césars, Oscars et autres Lascars, c'est de l'abousepex, alors...
Cornus : abousepex ? Mot inconnu. Faute de frappe ?
Cornus > "même analyse, c'est évident" ? Ah bon ?
Calyste> Pas nouveau, mais je ne l'écris jamais, je ne sais pas l'écrire vu que cela ne s'écrit pas, cela se dit par mon père et moi. Cela veut dire duperie, fourberie, imposture...
Plume> L'évidence de séparer l’œuvre du type, d'autant plus que l’œuvre en question est infiniment plus collective que celle d'un écrivain. Si on devait arrêter de lire les écrivains qui ont dit ou fait des conneries graves, le champ de nos possibilités se restreindrait de manière drastique. Le souci n'est pas de savoir si l’œuvre d'un artiste est bien ou pas, mais de savoir comment l'artiste doit rendre des compte pour les saloperies qu'il a faite. Et au sujet de ce cinéaste, il devrait être en cage depuis longtemps.
Cornus > Mon point d'interrogation ne portait pas sur l'opinion émise mais sur le terme "évident". Je crains beaucoup les "évidences", quelque soit le sujet en ce qu'elles excluent, de facto, les opinions différentes.
Pour ce qui est de restreindre le champ de nos possibilités, je peux te rassurer, tu peux restreindre drastiquement tu n'auras quand même pas assez de ta vie pour lire ou voir ou écouter les merveilles existantes où à venir.C'est une lectrice et cinéphile goulue qui te le dis.
Crnus : alors, si c'est familio-vernaculaire !
Plume> Tu as raison, je peste assez sur ce qui paraît évident à beaucoup trop de journalistes, dans d'autres domaines. En revanche, pour le fait de réduire drastiquement, je ne suis pas d'accord, même si j'en ai la possibilité, car si on allait regarder toutes les tares réelles ou supposées des artistes, on n'en finirait pas. Ce qui m'ennuie, ce n'est pas de ne pas lire/regarder/admirer les œuvres d'artistes que je ne connais pas encore ou peu, c'est aussi de constater que certains contemporains (ou qui sont morts et dont on a appris il y a peu les exactions) dont j'apprécie les productions se révèlent être des viles saletés. Ainsi, devrais-je arrêter d'aimer la voix de Placido Domingo que j'apprécie particulièrement après les révélations et aveux récents ? Cela me déçoit, oui, cela m'énerve assurément car je pense aux victimes de ces prédateurs. Et je suis très heureux d'une manière générale de constater que la parole se libère enfin chez les victimes. J'espère que ce sera pour un mieux.
Calyste> Oui et mon père est un grand pourvoyeur en la matière.
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