Dans la rue, j'attirais les chiens, maintenant ce sont les gens. Je suis sans doute plus disponible, et plus dans les rues, que lorsque je travaillais. Et puis mon aspect vieillissant rassure sans doute. Cette semaine, j'ai entamé deux conversations sans lendemain avec deux inconnus qui m'ont abordé sur le trottoir.
Le premier, c'était en rentrant de faire mes courses : un vieil arabe en imperméable mastic, bonnet de laine sur la tête, de petite taille. J'avais acheté une boîte à outils pour ranger ceux qui traînent dans mes placards. Est-ce cela qui lui a attiré l’œil ? Il m'a dit avoir travaillé autrefois aux Hospices civils de Lyon, comme plombier, ce dont il paraissait tout fier : ce n'était pas un plombier ordinaire ! Il a fini par m'indiquer son adresse, tout près de l'endroit où nous étions, et par m'inviter à boire un café dans les jours à venir. J'ai repensé à cet algérien que j'avais fini par bien connaître en sortant mon chien, au point qu'à la longue, il me faisait la bise chaque fois que nous nous rencontrions. Mon chien le rassurait : il s'était fait attaqué une fois par une bande de petits cons racistes. "Quand tu es là, je ne risque rien." me disait-il.
La seconde était une petite vieille pressée. Je marchais, le nez au vent en cherchant ce que je pourrais bien photographier lorsque j'entendis parler derrière moi. C'est à moi que la mamie s'adressait et, pour rester à ma hauteur, elle ralentit fortement le train. Je crois qu'elle était un peu folle car chacune de ses phrases avait un sens mais l'ensemble manquait sérieusement de cohérence. Elle m'a fait bien rire lorsque nous avons traversé une rue déserte au feu rouge pour les piétons. Toute fière, elle m'a lancé en se redressant un peu : "Ça, j'adore, ça me plaît, ça me fait rire." Une anarchiste ! Lorsque j'ai tourné dans une rue adjacente, elle m'a lancé un "A bientôt" comme si nous étions de vieux amis.
Briser des solitudes me suffit pour ensoleiller une promenade de l'après-midi !
dimanche 16 février 2020
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4 commentaires:
heureux piétons ...
Câo : tout aussi heureux moi !
C'est amusant ces rencontres éphémères, on n'en fait pas assez souvent.
Cornus : comme je le disais, le temps passé au travail y est pour quelque chose. Patience ....
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