mercredi 11 juin 2008

Priapée.

Il y a quelques jours, j'ai découvert ce mot que je ne connaissais pas. J'avais d'abord écrit "pratiques priapiques" et voulais rendre la formulation plus légère. Bien sûr, Priape, avec ma formation et mes nombreux voyages à Pompéi, n'était pas un étranger pour moi. Mais je n'avais jamais rencontré la "priapée".

Que dit le dictionnaire (Petit Larousse):
PRIAPEE n.f. Antiq. Chant, fête en l'honneur de Priape, à caractère généralement licencieux. ¤ Vieilli. Poésie, peinture, spectacle obscènes.(A l'article PRIAPE, nous trouvons: dieu gréco-romain de la Fécondation, de la Fertilité et de la Virilité physique. Ses fêtes, les priapées, prirent à Rome un caractère licencieux.)

J'ai beaucoup pensé à ce mot ces derniers jours et il me plaît de plus en plus. D'abord il est doux à l'oreille, sensuel, caressant et il m'évoque une plénitude immense. Comparable à assiettée, platée, potée, ventrée, il exprime l'abondance, la satisfaction, le rassasiement, mieux que tous ces mots même. Il évoque un état de béatitude sensuelle, de calme après la tempête, lorsque l'amour physique a été consommé totalement, vraiment, magnifiquement, sans arrière-pensée, sans remords, sans tabous, avec tous ses sens, tous ses membres, tout son corps jusqu'à l'extase, et que l'on retombe sur l'oreiller, fourbu, mêlant les sueurs et les salives, confondant les cheveux et les doigts, encore vibrants et déjà apaisés, mais plein de l'autre encore, avant que ne renaissent la pensée et la règle.

J'ai connu ces moments-là. Ils sont rares et précieux. On ne peut les confondre avec l'amour, car l'amour est toujours pensée. On ne les rencontre que rarement car il y faut une connivence extrême,une disponibilité psychique, une "accointance" des peaux et des désirs, toutes choses, elles, plus proches de l'amour. Or la priapée ne peut se sacraliser dans un sentiment, elle ne peut être que païenne et gratuite.

Elle se termine par un grand sourire, ou un éclat de rire, et jamais, plus jamais on ne revoit l'autre car la priapée n'est pas reproductible. Peut-être est-elle, comme le coccyx vestige de notre queue d'animal, l'ultime trace du sexe libéré de toute "culturation".

En tout cas, n'en déplaise à monsieur Larousse, rien d'obscène là-dedans, au contraire, et s'il y a licence, comme cette licence est belle!

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Ben dis donc, si tu pratiques l'amour physique aussi intensément que tu l'écris, ça doit être quelque chose ! :)

Anonyme a dit…

Je découvrte ce blog par l'intermédiaire de Apartes-uchroniques et je suis admiratif ! Ce me donne des complexes !
J'espère pouvoir écrire aussi bien. Continue !

Calyste a dit…

Merci, Pierre, pour le compliment. Je vais tâcher d'en être digne.
Sache que je ne peux taper ce prénom qui est le tien sans émotion.

Va savoir, Olivier!

Anonyme a dit…

Ah, pourquoi !

Calyste a dit…

J'ai vécu pendant plus de trente ans avec un homme qui s'appelait Pierre et qui est décédé maintenant. Ce prénom, même assez courant, ne peut pas être anodin pour moi.

Anonyme a dit…

Désolé !