lundi 16 juin 2008

Brice.

Autre rencontre avec un élève, ce soir, dans la clinique où j'étais allé tenir compagnie à ma mère pendant son repas.

Alors que je partais, j'ai remarqué une silhouette masculine en blouse blanche qui ne me semblait pas familière. La plupart des soignants étant des femmes, je risque peu de ne pas repérer une nouvelle tête virile. Lorsque je me suis retourné pour l'observer plus attentivement, la silhouette, qui s'était considérablement rapprochée de moi, m'a gratifié d'un large sourire en me souhaitant le bonsoir par mon nom.

Je l'ai reconnu tout de suite: Brice. Son nom, je l'avais oublié. Il a fallu qu'il me le rappelle. mais son prénom est revenu immédiatement. Brice, le tout fou, Brice aux mille tics, Brice qui n'arrivait jamais au bout de sa phrase sans bégayer, Brice l'instable, incapable de se concentrer plus de dix minutes, Brice sur lequel je n'aurais pas parié un kopeck, Brice était devant moi et me tendait la main, sans timidité, en me regardant droit dans les yeux.

Pourtant il n'a pas changé, toutes ces imperfections en moins. Après des études visiblement cahotiques, il vient de réussir ses examens d'infirmier et effectue un stage de sept semaines dans cette clinique. J'aurais donc l'occasion de le revoir. J'en suis content. Lui, l'excité qui cherchait à entrer en relation avec tout le monde mais dont le côté chien fou rebutait tout un chacun, il a visiblement trouvé son équilibre et le fait qu'il n'ait pas hésité une seule seconde à reprendre contact avec moi qui l'ai connu avant sa "genèse" me touche énormément. Il m'a dit aimer la relation avec l'autre, je crois qu'il en a trouvé en lui le chemin naturel.

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