lundi 16 juin 2008

Suspicion.

Ridicule, je l'ai été ce matin, au collège.
Pendant une heure de trou (les profs appellent ainsi une heure sans cours, mais où l'on est présent sur place), en me rendant aux toilettes, j'ai surpris, se faufilant dans un couloir, une élève de quatrième que je connais pour être difficile. Après son année de sixième, où j'ai eu quelquefois affaire à elle, elle est partie en pension, puis revenue parmi nous avec des promesses de bonne tenue plein la bouche, promesses qu'elle n'a évidemment pas tenues.

Intrigué par la rapidité avec laquelle elle essayait de se soustraire à ma vue et par le fait qu'elle traînait dans un couloir à cette heure-là où, normalement, elle aurait dû se trouver en cours ou en étude, je l'ai bien sûr suivie discrètement. Je l'ai retrouvée plus loin, en train de farfouiller dans des sacs d'élèves abandonnés dans le couloir. Quand je lui ai demandé ce qu'elle faisait là, elle s'est redressée et m'a adressé un grand sourire. La pauvre: cette stratégie marche rarement avec moi, surtout de la part d'élèves qui, d'une année sur l'autre, oublient totalement qu'ils vous connaissent et ne vous saluent jamais.

J'ai remarqué alors qu'elle tenait quelque chose dans sa main et que visiblement elle ne tenait pas à ce que je le vois. A ma question, elle a refusé de répondre. Quand je l'ai répétée en lui demandant de me montrer cet objet, elle a encore refusé. J'étais de plus en plus persuadé qu'il s'agissait d'un objet volé, téléphone portable, MP3 ou autre appareil à musique. Comme elle le changeait de main, j'ai pu entrevoir une sorte de tube blanc: une craie. Ainsi, c'était parti! Nous allions bientôt retrouver nos murs couverts de dessins, de trace de mousse à raser et autres matières à taguer, comme souvent en fin d'année au moment du départ des 3°.

Je lui ai alors demandé de me donner ce qu'elle tenait si fermement. Devant son refus, je lui ai rappelé que les craies étaient la propriété de l'établissement et devaient rester dans les classes. Et là, elle a éclaté de rire et m'a montré l'objet de la discussion: un tampon féminin.

Elle a eu l'intelligence de ne pas camper sur sa victoire et de partir par l'escalier, me laissant seul, à tenter de me reconstituer rapidement une tête moins ahurie. Je ne sais pas si beaucoup de profs auraient eu la même attitude face à un élève pris en flagrant délit de ridicule. En cela, je la remercierais presque.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Craie blanche deviendra rouge, elle avait peut-être des corrections à faire :))

Anonyme a dit…

Pour elle aussi, c'était une heure de trou sans doute.
Bon ok, je sors :)

Calyste a dit…

Odieux bonhomme! J'ai failli renoncer à employer l'expression. ben voilà!

Calyste a dit…

Et je savais bien que c'était toi qui rebondirais là-dessus!:-)))

Anonyme a dit…

Elle est peut-être bête, finalement, cette gamine. En tout cas, mdr en lisant ce message ! J'imagine bien la scène !
Mdr Olivier, visiblement tu t'y connais mieux que Calyste en géographie féminine !!!

Tef69 a dit…

Tu t'es bien gardé de me le dire à midi ! Tu as peut être bien fait car j'aurais explosé de rire !!!