vendredi 13 juin 2008

Cris d'enfants.

Lorsque je suis rentré chez moi, tout à l'heure, heureux de finir la semaine, en constatant que le soleil fait éclore la beauté des visages (parfois, il y a concentration, comme si tous les beaux mecs des environs s'arrangeaient pour passer à la même heure devant moi), et les fait sourire, j'ai entendu des enfants jouer dans la cour de l'immeuble.

Cette cour, étant encaissée entre plusieurs bâtiments, est assez sonore. Je venais de quitter le collège et les cris de la meute qu'on lâche en liberté pour deux jours. Alors tout mais pas de cris d'enfants, par pitié! J'étais prêt à leur demander, par le balcon, d'aller jouer ailleurs et puis je les ai vus: trois filles de six ans environ et un garçon un peu plus jeune. Ils étaient totalement absorbés par leur jeu. J'ai eu beau écouté, saisir quelques échanges ("là, tu serais morte!" "les cailloux, c'est notre trésor"), je n'ai pas compris toutes les règles et le pourquoi de nombreux allers et retours dans la longueur de la cour. Les filles avaient l'air de diriger, le garçon suivait, comme il pouvait.

Je n'ai rien dit. Quel mal faisaient-ils, sinon à mes oreilles? De plus, les échanges se sont faits plus discrets (avaient-ils entendu ma porte-fenêtre s'ouvrir?). Pour jouer ailleurs, il faut aller sur la place Bir Hakeim aménagée en jardin public, mais que les plus grands ont en grande partie transformée en terrain de foot, particulièrement fréquenté en ces moments d'Euro où le moindre des pré adolescents se prend pour la dernière star du ballon rond et rêve bien sûr de gagner au moins autant.

Je suis sorti faire des courses. Au retour, ils étaient toujours là et jouaient encore au même jeu. Une des petites filles semblait bouder et se frottait le genou: une chute sans doute. Le temps de tout mettre au frais et de congeler ce qui doit l'être, en maudissant celui qui a inventé le rouleau de film plastique, il n'y avait plus aucun bruit. Ils étaient rentrés. Ils ne sont pas de mon immeuble, je ne sais pas d'où ils viennent. Mais déjà, ils me manquent (presque).

Je crois qu'il en sera de même lorsque je serai parti à la retraite.

A la place, une énorme mouche bourdonnante est entrée par la fenêtre dans mon bureau. Le soleil a dû, elle aussi, la réveiller.

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