De tous mes souvenirs, les plus beaux sont italiens. D'autres subsistent, plus anciens, plus récents, d'une époque difficilement identifiables parfois, que je chéris aussi mais à qui manque le goût suave de la tendresse éprouvée pour la botte.
Une tendresse que j'ai éprouvée d'emblée en voyant, dans un tunnel subalpin (lequel, je ne sais plus. Il me semble que nous n'avions pas emprunté le Mont-Blanc), ce panneau "Italia" et les couleurs du drapeau. Pierre, qui conduisait, avait été surpris de mon enthousiasme. Je crois qu'il était heureux lui aussi. J'avais à peine plus de vingt ans. Il était mon mentor. Nous nous connaissions depuis peu.
Cet enthousiasme, mêlé du sentiment d'arriver chez moi, depuis ne s'est jamais démenti. Jusqu'où allions-nous ? Je n'ai aucun souvenir de Pierre à Rome. Plutôt était-ce vers Naples que nous nous dirigions. J'en ai encore quelques photos, jaunissantes, dans les ruines de Pompéi, moi maigre comme un balai, ébahi de ce que je découvrais.
Souvent mes souvenirs sont ainsi faits que je n'en garde qu'un moment, une image, une émotion qui surnagent alors que tout le reste s'efface. Nous avions dormi à la Solfatare. J'avais eu du mal à trouver le sommeil : à quelques mètres, des fumerolles et, il me semble, quelques bulles éclatant dans la nuit. Mais rien n'égale le bonheur ressenti à la vue des six lettres qui composent le nom de ma tendresse persistante : I-T-A-L-I-A.
5 commentaires:
C'est assez extraordinaire d'être à ce point sous le charme des lettres d'un mot écrit sur un panneau. Sinon, pour les souvenirs, je pense que tu fonctionnes comme l'immense majorité de la population : tu retiens quelques éléments marquants et tu effaces le reste.
Les belles tomates, une belle langue parlée par de bien belles personnes, de beaux rivages assortis à de belles terrasses j'entends, j'entends et je souhaite que notre "Raymond" soit à nouveau disponible pour aller nous construire de beaux souvenirs...
Bleck
Ah l'Italie ! Moi aussi je l'aime beaucoup et pourtant je la connais mal : Pompei, "visitée" en un après-midi, en croisière avec mes parents, il y a très longtemps, et sinon les villes, Rome, Florence, Venise, et (très peu) Milan. J'y suis allée au moins 2 fois dans chaque, en congrès pour les 3 premières, en réunion de normalisation pour Milan. Autant dire que le temps pour visiter la ville était réduit, sauf à pouvoir rester un peu après congrès, ce qui m'est arrivé 2-3 fois. Autant dire qu'il va fallor que j'y retourne en prenant mon temps. Peut-être organiser tout un circuit ? Mais pas l'été, j'ai de mauvais souvenirs de Rome en juillet. Septembre, octobre en revanche...
Les neurosciences nous apprennent que notre cerveau à l'art de recomposer nos souvenirs à mesure qu'il s'éloigne du jour où ils sont nés. Je trouve cela passionnant !
Cornus : surtout ce que voulaient dire les lettres.
Bleck : il faudra penser à l'appeler Raimondo !
Isabelle Z : moi, j'aime Rome en toute saison.
AlainX : c'est tout à fait vrai. Par exemple, lorsque je parle avec ma sœur d'un épisode vécu en commun, nous n'en avons pas le même souvenir.
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