Ma découverte de Pompéi, avec Pierre la première fois. J'ai une photo de moi, maigre comme un coucou et torse nu (ce qui est rarissime) au sommet d'un mur en ruine. Je voulais tout voir, tout comprendre. Pierre, lui, en avait un peu assez. Mais pas question de ne pas entrer dans la maison des Vettii, presque intacte après l'éruption de Vésuve, détruite par un bombardement américain pendant le deuxième guerre mondiale, reconstituée après. De ne pas parcourir la rue de l'Abondance (je ne savais pas alors que j'allais vivre longtemps, à Lyon, tout près d'une rue de même nom), avec ses trottoirs, ses grosses pierres pour la traverser sans se mouiller les pieds, pierres espacées pour laisser passer les roues de chars, ses thermopolium, les "bars" de l'époque. De ne pas "oser" le lupanar, admirer les thermes, déambuler sur le forum dominé par les cratères (où j'eus la chance, une fois, de voir de la neige), grimper les gradins de l'amphithéâtre, voir les corps de victimes moulés dans le plâtre et, en ressortant du site, monter jusqu'à la Villa des Mystères.
Plus tard, je fis les mêmes itinéraires avec mes élèves, presque toujours avec le même guide, un bellâtre cultivé. Combien de fois ? J'en perdis même deux, des filles, qui n'avaient pas prévenu qu'elles se rendaient aux toilettes. Une fois, nous montâmes jusqu'au cratère d'où émanaient encore quelques fumeroles. Au sommet, une "guinguette" qui vendait du Lacrima Christi ! Mais je lui préférais l'étal d'un "nonno", à la Villa des Mystères, qui vendait des souvenirs (tous plus laids les uns que les autres) et me prit rapidement en affection, me reconnaissant à chaque voyage.
Une nuit passée dans un hôtel qui avait été de "standing" et dont la Signora propriétaire nous reçut, mes élèves, mes collègues et moi, assise comme sur un trône (elle était énorme et impotente) au fond d'une allée de soubrettes en tenue noire et petit tablier blanc. Quand elle sut que j'étais l'organisateur du séjour, elle me donna la plus grande chambre. J'aurais pu m'y déplacer en rollers ! Le patriarcat a encore de beaux jours devant lui en Italie !
La visite de la Villa de Poppée, à Oplontis, entre Naples en Sorrente, et d'Herculanum, encore plus impressionnante que Pompéi, avec ses entassements de squelettes fossilisés qui, au port, n'avaient pu embarquer pour éviter la nuée ardente.
Et, sur l'autoroute nous ramenant à Rome, bien après le franchissement des murs de lave laissée lors de la dernière éruption (1944), la recherche dans les boutiques du moindre disque de Mina !
5 commentaires:
Dire que ma collègue a "fait" Pompéi avec une ou deux de ses filles en une demi-journée ! Elle, à mon avis, n'est pas tellement fan de ce genre de choses, mais là, elle avait quand même trouvé que c'était allé trop vite.
Cornus : ça devrait être puni par la loi ...
En-dehors de toutes les beautés de Pompei, de tout le charme des allées de pins à l'extérieur de la ville... je me souviens de deux baladeurs travaillant ensemble et veillant soigneusement à ne pas trop abîmer la poussière qui aurait pu être antique
Bon l'anonyme, c'est moi
Jérôme : "deux baladeurs travaillant ensemble" ? Etais-tu l'un d'eux ?
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