« Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité,
Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles,
Un chant plein de lumière et de fraternité !
« Je
sais combien il faut, sur la colline en flamme,
De peine, de sueur et de soleil cuisant
Pour engendrer ma vie et pour me donner l'âme ;
Mais je ne serai point ingrat ni malfaisant,
« Car
j'éprouve une joie immense quand je tombe
Dans le gosier d'un homme usé par ses travaux,
Et sa chaude poitrine est une douce tombe
Où je me plais bien mieux que dans mes froids caveaux.
« Entends-tu
retentir les refrains des dimanches
Et l'espoir qui gazouille en mon sein palpitant ?
Les coudes sur la table et retroussant tes manches,
Tu me glorifieras et tu seras content ;
« J'allumerai les yeux de ta femme ravie ;
A ton fils je rendrai sa force et ses couleurs
Et serai pour ce frêle athlète de la vie
L'huile qui raffermit les muscles des lutteurs.
« En
toi je tomberai, végétale ambroisie,
Grain précieux jeté par l'éternel
Semeur,
Pour que de notre amour naisse la poésie
Qui jaillira vers Dieu comme une rare
fleur
3 commentaires:
Je connais. Ne l'avais-tu pas déjà publié ou je confonds avec autre chose ?
Cornus : je ne crois pas, mais il est assez connu.
Calyste> Ce qui est sûr, c'est que fait au plus dix ans que je le connais.
Enregistrer un commentaire