J'ai hésité et puis j'ai cédé : hier soir, j'ai regardé le film de Sautet, Les Choses de la vie. Je ne me souvenais que d'une seule chose : le ralenti de l'accident de voiture de Piccoli. Non, une autre aussi : Piccoli et Romy Schneider à vélo. Double hommage donc que ce film : à Piccoli d'abord, à Dabadie, le scénariste, mort ce jour-là.
Très sincèrement, je pensais m'ennuyer un peu. Ce monde bourgeois pompidolien me paraissait bien suranné. Et puis, le charme a agi; principalement grâce à la qualité des interprètes : Piccoli, Schneider bien sûr mais aussi Léa Massari, Jean Bouise (le grand Jean Bouise) et Boby Lapointe dont la bétaillère est la cause de tout.
Et puis l'année de sortie du film : 1970. J'avais à peine dix-huit ans. J'étais allé au cinéma, une des premières fois, grâce à la gratte illicite que je me faisais sur la balance dans l'épicerie de mes parents. C'est sans doute un des premiers films que j'y ai vus, avec Le Passager de la pluie et Ma Nuit chez Maud.
1970 : j'habitais encore chez mes parents, à Saint-Étienne, pour peu de temps. Ma petite sœur vivait encore, pour peu de temps. Yvon vivait encore, pour peu de temps. Je ne connaissais pas encore Pierre, pour peu de temps. De Gaulle vivait encore, pour peu de temps. Le mur de Berlin séparait toujours les deux Allemagnes, pour quelques années encore. Un autre monde, vraiment, dont je me souviens, bien sûr, mais qui me paraît si loin aujourd'hui, car, juste après, ce fut le saut dans le vide.
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4 commentaires:
Tu regardes Les choses de la vie et nous égrène quelqu'unes de la tienne...
Jérôùe : c'est ça, exactement. Des choses à peu près contemporaines du film.
1970 : un grand millésime !
Cornus : assurément !
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