samedi 24 juin 2023

Jura 2023 (13)

Mercredi 14 juin (4) : 

Depuis longtemps, j'avais envie d'y retourner. De ma visite dans les années soixante (je devais avoir entre huit et dix, sans certitude), je n'avais pas retenu grand chose, si ce n'est une cellule, sans doute grâce au nom surprenant à l'époque pour moi de son illustre prisonnier : Toussaint Louverture ! 

A notre arrivée au Château (ou Fort) de Joux (La Cluse-et-Mijoux, Doubs), une visite guidée (les seules possibles) vient de commencer. Nous rejoignons un groupe de personnes âgées (mais vaillantes, apparemment, à la marche). Las, le jeune guide prend un voix de stentor pour présenter les différents lieux ! Sans doute pense-t-il qu'à partir d'un certain âge, on est tous un peu dur d'oreille ! Avec une dame du groupe, nous nous éloignons le plus possible. De toute façon, la résonance porte loin ...










Vauban


Dès l'Antiquité, il existait un péage dans la cluse et un guet en bois sur le plateau de la Rochette. Dans la Guerre des Gaules, César parle d'une haute montagne défendue par cinquante hommes qui permettait d'entrer dans le pays des Séquanes, qui pourrait bien-être le guet nommé Iors par les Séquanes. C'est par là que s'exilèrent les Helvètes en 58 av. J-C avant d'être rejoints par César sur la Saône. C'est en 1039 que le château est désigné pour la première fois sous le nom de Miroaltum. En 1227, Henri de Joux parle du « château de Joux également nommé Miroaz » et l'on retrouve des noms semblables dans les chartes des sires de Joux (Miroual, Miroal, Miroaz, Mirua, Mirowaldum, Miroaldum, Mirouhaut). Il fut ensuite toujours appelé indifféremment « Fort de Joux » ou « chasteau puis château de Joux ».  

Le site, édifié à l'entrée de La Cluse-et-Mijoux, voisine de Pontarlier (aussi appelée « le tournant » ou « l'embouchis »), commande l'unique route traversant les montagnes du Jura à cet endroit et facilite l'installation d'un péage qui garantit très vite un revenu régulier permettant de construire un château en pierre. La puissante maison de Joux apparaît au Xe siècle et descend des premiers Burgondes. Les sires de Joux vont ainsi devenir les propriétaires des « montagnes du Jura » se faisant d'ailleurs appeler « les puissants seigneurs à bannières du Jura » ou « les sires des forêts jurassiennes »

Après de nombreuses guerres et escarmouches,  en 1678, le traité de Nimègue confirme le retour définitif de la Franche-Comté à la France et le démembrement de la seigneurie de Joux. Le château de Joux fortifié par Vauban fera partie des trois forts franc-comtois épargnés par Louis XIV qui fit raser tous les autres châteaux. Le fort eut alors une garnison composée de beaucoup d'invalides de guerre, avec un gouverneur, qui était également gouverneur de Pontarlier, un lieutenant du roi et un major. 

De la fin du règne de Louis XV jusqu'à la chute de Napoléon Ier, en 1815, le fort servit de prison d'État. Les cellules étaient froides et humides et les prisonniers devaient chauffer toute l'année à leurs frais. Malgré sa réputation de sûreté, plusieurs prisonniers réussirent à s'évader du fort. Certains de ces détenus furent célèbres.

3 commentaires:

karagar a dit…

suis pas très porté sur l'architecture militaire si tardive mais ça a de la gueule quand même et la photo de "Vauban" est vraiment marrante.

Cornus a dit…

Ce Sébastien Le Prestre a vraiment "sévi" partout ! 😀

Calyste a dit…

Karagar : il y a à peu près la même à la citadelle de Besançon, je crois.

Cornus : en plus, on reconnait bien ses œuvres !