jeudi 22 juin 2023

A propos de Saint-Sorlin (Jura)

Dans l’antiquité, la colline située au-dessus du village de Lieffenans (parfois orthographié Liefnans) était vouée au culte du dieu Saturne.

Vers l’an 600 un monastère fut bâti sur cette même colline par des moines venus de l’abbaye de St Claude, et fut consacré à Saint Saturnin, assimilant ainsi les cultes anciens à la religion chrétienne.

Martyre de St Saturnin

Représentation du martyre de St Sorlin

Saint Saturnin est le premier évêque de Toulouse.  Il mourut en martyr à Toulouse en 250 : attaché par une corde à la queue d’un taureau sauvage, il eut la tête fracassée et le corps réduit en lambeaux suite à la course effrénée de la bête à travers les rues de la ville.

Le nom latin « Saturnius » a été transformé dans la logue d’Oc en « Sarni », puis francisé en « Sernin » (la basilique de Toulouse s’appelle St Sernin). Sorlin est un dérivé de Sernin.

Des habitants de la région vinrent chercher refuge aux alentours du monastère et s’installèrent sur la partie méridionale du plateau et le versant oriental de la colline. Ce fut l’origine du village et de la paroisse de St Sorlin. La paroisse était très étendue, comprenant tous les villages situés dans le triangle Charézier – Doucier – Chambly.

Une grande église fut construite sur la colline, et le cimetière situé devant elle servait à toute la paroisse.

Vers 1300 un château féodal fut construit par Humbert, sire de Clairvaux, et le village de St Sorlin connut des heures de gloire. Mais le village fut détruit en 1361 par des pillards et le château démantelé un siècle plus tard par Louis XI.

L’église fut épargnée. Toutefois, éloignée des habitations et pénible d’accès, elle fut de moins en moins utilisée, d’autant plus que des chapelles s’étaient construites entre temps dans les villages. Elle se détériora et fut interdite au culte en 1686. L’édifice s’écroula, seul le chœur subsista. L’endroit servit de refuge à des prêtres réfractaires durant la révolution. En 1830 le chœur lui-même était très délabré.

En 1834-36, Joseph Simonin, encouragé par les autorités et la population, se fait maçon, charpentier, sculpteur, réussissant à rendre au culte ce pèlerinage ancien. Il transforma ce qu’il restait du chœur en chapelle. La nef ne fut pas reconstruite, il n’en reste que sa trace au sol. Il ajouta ensuite, à l’arrière du bâtiment, six cellules qui constituèrent un petit ermitage. Il y vivra avec sa femme, dans le travail, la mortification et la prière.

2 commentaires:

Cornus a dit…

Tu crois que le taureau était un ancêtre charolais ? 😁

Calyste a dit…

Cornus : sait-on jamais !!!