La biche brame au clair de lune
Et pleure à se fondre les yeux :
Son petit faon délicieux
A disparu dans la nuit brune.
Pour raconter son infortune
A la forêt de ses aïeux,
La biche brame au clair de lune
Et pleure à se fondre les yeux.
Mais aucune réponse, aucune,
A ses longs appels anxieux !
Et, le cou tendu vers les cieux,
Folle d'amour et de rancune,
La biche brame au clair de lune.
Maurice Rollinat (1846-1903)
Je connais ce poème depuis mon enfance, mais ignorais totalement qui en était l'auteur.
6 commentaires:
Donc la biche brame, puisqu'il le dit !
Cela m'évoque la première partie du Cor d'Alfred de Vigny que je connais par coeur et que je chante (je m'étais mis à chanter ça comme ça, juste avant que Charles Trenet ne le fasse au début des années 1990, mais avec un refrain ajouté et des éléments qui n'ont rien à voir).
J’aime le son du Cor, le soir, au fond des bois,
Soit qu’il chante les pleurs de la biche aux abois,
Ou l’adieu du chasseur que l’écho faible accueille,
Et que le vent du nord porte de feuille en feuille.
Que de fois, seul, dans l’ombre à minuit demeuré,
J’ai souri de l’entendre, et plus souvent pleuré !
Car je croyais ouïr de ces bruits prophétiques
Qui précédaient la mort des Paladins antiques.
Ô montagne d’azur ! ô pays adoré !
Rocs de la Frazona, cirque du Marboré,
Cascades qui tombez des neiges entraînées,
Sources, gaves, ruisseaux, torrents des Pyrénées ;
Monts gelés et fleuris, trône des deux saisons,
Dont le front est de glace et le pied de gazons !
C’est là qu’il faut s’asseoir, c’est là qu’il faut entendre
Les airs lointains d’un Cor mélancolique et tendre.
Souvent un voyageur, lorsque l’air est sans bruit,
De cette voix d’airain fait retentir la nuit ;
À ses chants cadencés autour de lui se mêle
L’harmonieux grelot du jeune agneau qui bêle.
Une biche attentive, au lieu de se cacher,
Se suspend immobile au sommet du rocher,
Et la cascade unit, dans une chute immense,
Son éternelle plainte au chant de la romance.
Âmes des Chevaliers, revenez-vous encor ?
Est-ce vous qui parlez avec la voix du Cor ?
Roncevaux ! Roncevaux ! Dans ta sombre vallée
L’ombre du grand Roland n’est donc pas consolée !
Ah oui, donc, la biche brame ? Première nouvelle. Ça doit être ce qu'on appelle une licence poétique... :)
Pauvre bichette! Personne n'a pensé à elle.
Cornus : mais oui, la biche brame ...
Cornus : j'ai failli le poster, mais trop long.
Plume : vérifié et certifié !
Pippo : moi, j'ai pensé à Bambi ....
Calyste> C'est parce que tes sources sont partielles. Le Larousse de la langue française (édition de la fin des années 1970 - début 1980) n'indique pas d'autres animaux que le cerf et le daim pour le brame et divers autres dictionnaires en ligne (Littré, autre Larousse, Robert, CNRTL...) indiquent que ce n'est que pour le rut et n'indiquent jamais les femelles.
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