Parfois, ils sourient quand je passe. Je n'ai plus peur, comme autrefois, d'engager la conversation, deux secondes, dix minutes, plus encore. Probablement, nous ne nous reverrons pas. L'enfer, c'est les autres ? Pauvre Sartre ! Les autres, c'est le mystère, que l'on comble en leur inventant des vies, des amours, des chagrins qui, peut-être, les feraient bien rire s'ils les connaissaient.
Les vieux, surtout, sont beaux. Leur visage est un livre qui dit les ans passés, les déceptions, la joie d'être encore là, à sentir sur la joue la caresse du soleil ou la fraîcheur de la première goutte. Je n'ose leur demander de les photographier, d'arrêter d'un simple geste le temps qui coule. Arrêter, c'est mourir aussi. Ils vivront un moment dans ma tête, leurs mots familiers résonneront encore un peu, quelques jours, et puis, ils s'en iront, laissant la place à d'autres, que j'aimerai aussi.
2 commentaires:
C'est beau, ce que tu dis là. C'est aussi parce que tu marches beaucoup en ville, ce que je ne fais pas. Et tu aimes beaucoup de ces personnes. Bravo.
Cornus : et je le pense vraiment.
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