mardi 29 juillet 2008

L'Edification de Didon.

Retour du parc, encore. Ce soir, L'Edification de Didon, avec l'Ensemble Boréades et le Jeune Choeur Rhône-Alpes de Marie-Laure Teissèdre, choeur formé de neuf jeunes filles et d'un jeune homme.

Le spectacle raconte la prise de pouvoir par Pygmalion, le frère de Didon, qui a assassiné son époux. Didon, convaincue par ses suivantes, se résout à quitter Tyr et la Phénicie et atteint le rivage de Carthage, où le roi indigène accepte de lui concéder un territoire grand comme une peau de boeuf. Didon, rusée, découpe la peau en une fine lanière et ainsi obtient un espace beaucoup plus grand que prévu.

La ville prospère dans le commerce sur les mers, mais le roi presse Didon de l'épouser pour unir la force militaire à l'expansion commerciale. Didon renâcle longtemps mais, alors que, de guerre lasse, elle est prête à céder, arrive Enée, précédé de l'aura de sa gloire.

Il ne s'agit donc pas de Didon et Enée de Purcell, mais de la musique de ses plus beaux oratorios sur les reines: The Tempest, Ode for Queen mary et The Indian Queen. Musique entrecoupée de parties jouées par les chanteurs.

Belle réussite encore ce soir, surtout pour la musique et les voix (petit bémol pour la partie texte joué). L'idée originale fut aussi de déplacer le public à chaque moment du voyage de Didon: Tyr d'abord, puis la mer et enfin la péninsule de Carthage.

Je me suis retrouvé ainsi près d'un couple d'hommes, l'un jeune, l'autre d'environ mon âge, et j'ai vite vu qu'il ne s'agissait pas du père et du fils (on les aperçoit sur la photo précédente, au premier plan, tous deux en bleu). Ils m'ont beaucoup ému par la manifestation, discrète, de leur tendresse, de leur amour: un court instant, la main posée sur le genou; à la fin du spectacle, l'appui des jambes du jeune homme pour soutenir le dos du plus vieux tout en lui enserrant le torse de ses bras. Personne ne les a remarqués, ne les a observés avec mépris ou surprise. J'en étais profondément heureux.

Pendant le spectacle, une oie a pris son envol sur le lac, en frappant bruyamment les eaux, un cormoran est passé, un long branchage dans le bec. Pour construire un nid? Et, tout au fond, la nuit tombait sur les deux collines.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

L'amour entre deux personnes d'âges différents...J'ai toujours été le plus âgé. Pourquoi ? L'attirance de la jeunesse, de quelque chose de perdu? Le rôle du père joué en parallèle de celui de l'ami et de l'amant ? Je ne sais pas...Ah, Venice...

Calyste a dit…

Moi, j'ai été longtemps l'inverse. Maintenant on va dire que je profite plus pleinement de la vie et de ses cadeaux.

Anonyme a dit…

Bonjour, en cherchant sur le net qu'elles pouvaient bien être les oeuvres interprétées hier soir pour l'édification de Didon, je tombe sur votre blog. Merci pour toutes ces explications sur les différents spectacles au Parc ! J'ajouterais un complément à propos du couple d'hommes que vous avez remarqué mardi soir. Je les ai aussi remarqués, mais mercredi il y a une semaine lors du concert Garlic Bread / Concert de l'Hostel Dieu. Ils semblaient ne pas se connaître à ce moment, et je pense que c'était effectivement leur première rencontre. Leur tendresse et délicatesse seraient-elles dues à la nouveauté de cet amour ? ... En même temps, je dis ça, je dis rien ;-)

Calyste a dit…

Longue vie à leur amour, alors!
Et salut à vous qui semblez partager mes goûts musicaux.