mardi 8 juillet 2008

L'amour chez les filles.

Cette après-midi, j'avais décidé qu'elle serait sportive ou qu'elle ne serait pas. (Ah oui, quelqu'un a déjà dit quelque chose dans ce goût-là? Ah bon, je ne savais pas!)

Pas envie d'aller trop loin. Tête d'Or, donc. Et je me mets à tourner en rond à la périphérie du parc, comme d'habitude, en me disant que Miribel, c'est tout de même mieux: on n'y est pas obligé de revoir le même paysage tous les quatre kilomètres.

Et j'ai vu quelque chose de beau, aujourd'hui, à la Tête d'Or. Dans la partie plus discrète, en contrebas du Musée d'Art Contemporain, juste avant d'arriver à la roseraie, deux toutes jeunes filles, entre seize et dix-huit ans, étaient installées sur un banc.

Comme dans le magnifique poème de Victor Hugo, l'une blonde et l'autre brune, et toutes deux douceur. La brune était assise et soutenait dans son giron la tête de la blonde qui s'était allongée, lui caressant la chevelure. La posture me parut tendre, mais je courais et ne pus détailler mon impression.

Au deuxième tour, je les guettai et les retrouvai au même endroit, dans la même position. C'est là que je fis attention à leur âge et que, pauvre idiot, je fus choqué. Pourquoi moi, oui moi, être choqué par le spectacle de deux jeunes filles qui s'aiment? J'eus tous le troisième tour pour y réfléchir et me dire que, décidément, j'étais un vieil imbécile qui ne connaissait rien aux amours saphiques.

Quand je les retrouvai pour la troisième fois, toutes deux étaient assises et la blonde avait posé sa tête sur l'épaule de son amie qui souriait. Elles avaient enlacées leurs doigts et paraissaient rêver. Leur amour ne faisait plus aucun doute et, enfin, au lieu d'être choqué, j'en fus ému: j'avais simplement oublié, au tour précédent, qu'à leur âge, moi aussi, j'aimais.

A mon quatrième passage, c'est la brune qui s'était étendue et reposait sa tête sur les genoux de la blonde. De façon absurde, je pensai aux deux Iseult, mais deux Iseult qui eussent été amies et eussent laissé partir sans regret le fade Tristan pour sa chasse aux dragons et autres monstres de Cornouaille.

Je n'avais jamais vu deux femmes si jeunes laisser ainsi transparaître aussi clairement leurs sentiments. Les hommes, eux, en sont-ils capables sans provocation?
Un jour, peut-être, cela paraîtra naturel et plus personne ne fera attention qu'à la beauté de l'échange entre deux êtres. Mais j'ai l'impression que l'on n'en prend pas tout à fait le chemin...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'ai parfois eu cette impression avec de jeunes garçons. Un regret sans doute...Moi,à l'époque, je n'assumais pas ce que je ressentais et, de toute façon, je n'aurais pas osé ! Ils ont de la chance, quand même, ces petits jeunes !