vendredi 21 mars 2008

Mai: là, on ne rigole plus.

Depuis ce matin, sur France Inter, on nous parle de Mai 68, quarantième anniversaire oblige.

Se succèdent reportages, interviews d'époque, captage radiophonique de l'effervescence de la rue dans ces jours chauds. On a parfois l'impression d'y être et d'avoir les yeux qui piquent sous l'effet des gaz lacrymogènes.

On ressort même quelques vieilles barbes, tel Alain Gesmard, dont j'ai appris pour l'occasion qu'il fit carrière comme inspecteur de l'Education Nationale. Nul n'est parfait, pas même Cohn Bendit ou Krivine.

A entendre ce discours des manifestants, tant étudiants que profs, cette phraséologie souvent pompeuse et creuse, je me dis que comme toute révolution, si elle a produit quelque chose (et je pense qu'elle l'a fait), cette avancée échappait totalement aux meneurs et idéologues du mouvement. Je ne suis pas du tout en train de rédiger un message réactionnaire, simplement les réflexions de quelqu'un qui a raté Mai 68, parce qu'à peine trop jeune, et qui, vieillissant, a une capacité de détachement sans doute plus développée qu'autrefois.

A cette époque, j'habitais à la campagne. Ma mère m'interdit de rejoindre mon lycée à Saint-Etienne et je passai plusieurs semaines dans le jardin de la maison, sous la tonnelle de vieilles roses, à lire, à lire, à lire. Mais je crois que je l'ai déjà dit dans un billet antérieur. Un autre des avantages de l'âge avançant (ne rien exagérer tout de même!), c'est de pouvoir rabâcher en toute impunité! Mais si mon rabâchage vous ennuie, pensez à ce que vous ressentirez dans un mois quand on vous parlera encore et toujours de ce quarantième anniversaire. Là dessus, il va y en avoir, du média occupé! Eh bien, moi, savez-vous ce que je vais faire? Une fois encore, je rejoindrai ma tonnelle, virtuelle cette fois-ci, et je lirai, je lirai, je lirai...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Oui c'est vrai pour ça, ça vaut vraiment le coup de vieillir, au moins ça légitime la radoterie :) Et bien plus encore !!!

Mai 68 j'aurai bien aimé connaître mais je n'étais même pas encore au stade de spermatozoïde. Enfin, j'aurai surtout aimé vivre en plein dans l'effervescence littéraire du siècle passé !