vendredi 14 mars 2008

Teilhard de Chardin.

Pas de billet hier soir. Journée trop pleine et fatigante. J'ai lu quelques-uns des blogs que je suis habituellement, pas tous, et j'ai essayé de me coucher plus tôt. Résultat: un quart d'heure de gagné! Belle performance!

Mon début de soirée a été occupé par une conférence sur Teilhard de Chardin donnée par un jésuite dans la salle Saint-Hélène. J'ai beaucoup hésité à y aller seul, étant fatigué, mais personne n'a voulu ou pu m'accompagner. Il m'a fallu un petit coup de pied au derrière auto-envoyé pour me faire ressortir de chez moi. Ma seule concession à la fatigue: j'y suis allé en métro (retour: vélo).

Nous étions assez nombreux, ce qui m'a surpris: je ne pensais pas que Teilhard déplaçait encore les foules. Dans les auditeurs, pas mal de têtes connues, parmi lesquelles un ancien élève dont j'ai cherché le nom une grande partie de la soirée. Après un bon somme d'au moins un quart d'heure (la chaleur, la fatigue, le confort du fauteuil, l'obscurité...), j'ai pu rassembler mes esprits et profiter de ce qui était dit.

Pourquoi Teilhard m'intéresse-t-il? Il y a trente-cinq ans environ, nous sommes allés, Maurice et moi, rendre visite à Pierre, en convalescence à Briançon suite à une très grave hépathite dont il est sorti vivant par miracle. Maurice était le "chef" de la "communauté" où je vivais alors. Au retour, nous avons été surpris par la neige et il nous a fallu près de huit heures pour regagner Lyon, dont plusieurs consacrées au seul Col Bayard. Je me souviens encore du contraste entre le paysage extérieur fortement hostile et l'intimité chaude et fraternelle de l'habitacle de la voiture. Maurice m'a ce jour-là longuement parlé de Teilhard de Chardin, de sa théorie phénoménologique de l'évolution, et j'ai été enthousiasmé.

Depuis, j'ai mis en veilleuse cet intérêt, consacrant mon temps à d'autres choses plus urgentes, mais le fil ne s'est jamais rompu. L'annonce de cette conférence m'a immédiatement accroché, d'autant plus aujourd'hui où la théorie de l'évolution est en but aux coups de boutoir répétés de certains "penseurs" américains soutenus par quelques tendances politiques de ce pays et qui prônent, eux, le créativisme.


Moment intéressant aussi de la conférence: celui où le conférencier a abordé le cercle de la Noosphère, créé par le reploiement des hommes sur eux-mêmes, et ouvert une parenthèse sur l'utilisation d'Internet qui procède de la même réalité: l'association des hommes entre eux. Idée intéressante mais, à mon avis contestable, puisque, si Internet crée bien un "esprit commun", il isole également l'homme de façon terrible, associant l'esprit mais séparant les corps. Mais je suis d'accord avec lui quand il dit que ce média aurait fortement intéressé le penseur paléontologue.

Aucun commentaire: