vendredi 28 mars 2008

Hommage.

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Ne l'avais-je pas déjà entendue plusieurs fois appeler Caia. Qu'est-ce que je cherchais: deviner, découvrir quelque chose que les autres avaient négligé? Je crois que oui, tel était le point crucial: son nom. Je partais de là, de l'accident qui accompagne une personne toute sa vie mieux qu'une ombre, car du moins dans le noir l'ombre disparaît, mais pas le nom. Et il cherche à faire partie intégrante d'une personne au point de prétendre l'expliquer, la présenter: "moi je suis" et puis vient le nom, comme si on pouvait être un nom, au lieu d'avoir un nom. Plus tard, je m'aperçus qu'elle ne disait pas "je suis Caia", mais "je m'appelle Caia". Elle n'était pas Caia, un nom, elle était une personne qui se nommait ainsi.

Tu, mio, de Erri de Luca (Trad. Danièle Valin).

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