dimanche 2 mars 2008

Un homme triste.

C'est ce que j'ai vu tout à l'heure, à la télévision, en tenant compagnie à ma mère qui dînait à la clinique.

Comme chaque soir, elle tenait à suivre le jeu "Questions pour un champion" animé par l'insupportable Julien Lepers. Le dimanche, ce sont des super-champions qui s'affrontent, des candidats ayant remporté plusieurs victoires au cours de la décennie écoulée.

Aujourd'hui, l'un d'eux m'a particulièrement frappé. Il semblait perdu au milieu de cette agitation. Maigre, cheveu lisse et blanc, barbe de même coloris, il ne savait que faire, où aller. Que faisait-il là? Il a honnêtement répondu à Lepers qu'il ne regardait presque plus son émission, sauf ces derniers temps, quand il a su qu'il allait être rappelé. Son visage était triste, jamais il n'a souri, jamais il ne s'est lancé dans de longues phrases: le strict nécessaire pour se faire comprendre.

Ancien professeur de russe, cet homme semblait en proie à une dépression profonde. Il a d'ailleurs perdu, bien que nanti d'une solide culture générale. L'image qui m'est venue en le regardant est celle d'un chien savant, que l'on a dressé à faire son numéro, qui l'a fait consciencieusement pendant des années et qui aujourd'hui n'y croit plus.

Étrangement (est-ce la profession du candidat?), j'ai pensé à moi. Comment vais-je vivre les quelques années qui me séparent de la retraite? Aurai-je encore le feu sacré, sachant qu'il me reste peu à parcourir? J'ai déjà abandonné nombre d'activités, de responsabilités, voulant ainsi me préparer peu à peu à la cessation d'activité. J'espère ne pas avoir à traîner ces dernières promotions comme un boulet de plus en plus lourd à déplacer. J'ai maintenant d'autres centres d'intérêt que ceux uniquement de la pédagogie. C'est une bonne évolution pour amorcer la sortie, mais il ne faudrait pas l'avoir amorcée trop vite.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Allez vous enfin me laisser tranquille!?

C'est ma femme qui m'a forcé à y aller! C'était si nul...

Je suis à bout!...

Pan!

Aaarghh!..
.
.
.
.
.
.
.