Toutes lumières éteintes

On nous avait prévenus : pour cause de pandémie, la Fête des Lumières n'aurait pas lieu cette année. Pas de places illuminées, pas de façades animées, pas d'effets lumineux sur les fleuves. Cet événement annuel qui attire plusieurs millions de touristes entre Rhône et Saône (et même au-delà) ne rapportera rien à la municipalité, ce qui me semble un grand manque à gagner.

Naïf que j'étais, je pensais que les lyonnais, pour compenser, feraient un effort particulier pour illuminer leurs bords de fenêtres. A peine plus d'un euro pour dix lumignons, on peut se le permettre, en général ! Pour ma part, j'ai sacrifié à la coutume, après la tombée de la nuit. Puis, toujours optimiste, je me suis chaudement vêtu, pensant aller jusqu'au Rhône pour constater de visu l'implication des lyonnais, pour me rendre compte que cette soirée n'est pas qu'un spectacle publicitaire et commercial. 

Las, je suis resté dans mon quartier : pas besoin d'aller plus loin. Même en tenant compte du fait que le vent avait tendance à éteindre les bougies, l'effort n'avait pas été fait. Des fenêtres sombres, quelques lumières isolées par ci par là, des rues désertes, les stations de métro sans les longues files d'attente habituelles. Je n'ai jamais vu le cours Gambetta aussi vide un soir de 08 décembre. Et pour la première fois, les commerçants n'avaient pas installé les guirlandes dans les arbres entre Saxe et Gabriel Péri (dans la conjoncture économique actuelle pour eux, on ne peut leur en vouloir !).

Bref : Lyon, hier soir, était une ville triste et noire, humide et froide. Alors, je suis rentré, triste moi aussi, en espérant oublier vite ce 08 décembre 2020, ce dont je ne suis vraiment pas sûr.