Avec un titre pareil, comment résister ! D'autant que la couverture le montre en train de lire, perché sur une pile de livres, avec sa grosse tête et son corps maigrichon.
Oui, Firmin est un intellectuel qui vit d'abord dans une librairie où il découvre sa passion pour l'écrit puis chez un écrivain raté (c'est le cas de le dire) et quelque peu alcoolique mais plein de tendresse pour le rongeur. On rit, bien sûr, avec cet idéaliste à dents proéminentes qui s'imagine compagnon de Don Quichotte et amant des stars féminines hollywoodiennes.
Mais ce roman est plus grave qu'on ne le pense : Firmin ne peut communiquer ses passions littéraires (il n'est pas doté de la parole), ne peut exprimer ses détresses face au délitement de sa race comme de son quartier pourris par l'incompréhension des hommes et les mécanismes du profit. Ce livre est un hymne à la littérature, à la différence, à l'exclusion et à la résistance. Un hymne au ton léger mais superbe.
(Firmin Autobiographie d'un grignoteur de livres, Sam Savage. Ed. Actes Sud. Trad. de Céline Leroy.)
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